Chapitre 28

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Audrey Malfoy


Avant que je puisse relever la tête, je me sens attiré contre un torse, sans même avoir vu la personne qui se tient face à moi, j'ai pu la reconnaître à son odeur. Je sais qu'il a vu que ça n'allait pas fort ce matin, mais je n'aurais pas imaginé qu'il m'aurait suivi. Avant même que je puisse lui adresser un seul mot, celui-ci se lance.

- Tu sais Audrey, je sais que nous ne ressentons pas les mêmes choses toi et moi, mais je reste avant tout ton ami, je serais toujours là pour toi tu sais ?

- Merci Matthéo, dis-je en le serrant à mon tour dans les bras.

Nous restons quelques minutes à se serrer dans les bras mais cet instant est interrompu quand Matthéo est éjecté. Il m'a fallu quelques secondes pour réaliser ce qu'il est en train de se passer. Draco m'a lui aussi suivi et il a vu Matthéo me serrer dans ses bras. Je dois intervenir avant que les choses ne partent beaucoup trop loin.

- Draco non ! dis-je en me relevant à toute vitesse.

Je cours alors vers eux pour tenter de les séparer. Mais Matthéo me retient derrière lui, comme pour me protéger de Draco, mon propre mari.

- Tu ne la touches pas ! hui hurle Draco.

- C'est à cause de lui ? C'est à cause de lui que tu pleures Audrey ?

- Je t'interdis de prononcer son prénom et de l'approcher !

- Ah ouais pourquoi je t'écouterais ?

J'allais répondre tentant de cacher la situation à Matthéo, mais Draco eut le temps de parler avant moi. J'ai confiance en Matthéo, ça ne fait aucun doute, cependant je ne sais pas si son père le contrôle. Mais à cet instant, Draco vient peut-être commettre une erreur irréparable.

- Car c'est ma femme ! Tu as bien compris ? MA FEMME !

- Ah oui et tu crois que c'est normal de mettre sa femme dans un état pareil ? Je ne sais pas ce que tu lui as fait mais la voir dans cet état, c'est assez suffisant pour comprendre que tu es trop con pour la mériter !

Je suis abasourdi face à la scène qui se déroule sous mes yeux, Matthéo prend ma défense face à Draco alors qu'il ne connaît rien à l'histoire. J'aurais très bien pu être la fautive, mais il aurait tout de même pris ma défense.

- Il ne s'est rien passé et p...

- Rien passé ? Demande-je. Pour toi, embrasser une autre ce n'est rien ?

Le concerné tourna la tête vers moi tandis que Matthéo le fusille du regard. Draco tente alors de faire un pas vers moi, mais je recule instantanément.

- J'ai été conne, je comptais te parler pour essayer de te comprendre, te demander pourquoi tu avais fait ça. Mais pour toi ce n'est rien ! Tu n'as donc rien à te reprocher !

- Audrey, ce n'est pas ce que tu crois, demande à ton frère ou à Blaise, ils te diront eux-mêmes la vérité dans ce cas. Mais tu ne peux pas faire ta victime puisque tu m'as déjà remplacé !

- Nous sommes amis ! dis-je.

- Ah oui, tu te fais des amis en deux minutes toi, tu te fous de moi !

Je baisse la tête, s'en ai trop pour moi. Je ne suis pas sûr de pouvoir supporter cette journée

- Si seulement tu n'avais pas fait ton jaloux tu aurais compris qu'Audrey et moi nous nous connaissons depuis beaubaton. Elle n'a jamais ressenti de sentiment à mon égard.

Suite aux quelques mots de Matthéo, Draco fixe le sol, dépité, se sentant complètement stupide.

- Audrey écoute moi je t'en prie...

Je ne prends pas la peine de lui répondre, je me retourne, commençant à me diriger vers la sortie, plus déçu que jamais.

- Astoria savait tout, elle tenait ta vie entre ses mains, je ne voulais pas te perdre en te voyant mourir, j'ai donc préféré que tu restes en vie, mais pour ça j'ai dû mettre notre couple en danger...

- De quoi tu parles ? dis-je finalement intéressé par ce qu'il dit.

- Quand nous sommes montés durant la soirée de Théo. Astoria s'est promenée dans le manoir et a découvert la vérité. Elle savait que nous étions mariés, elle savait même pourquoi nous nous sommes mariés.

- Ça n'explique pas pourquoi...

- Elle m'a fait du chantage, me coupe-t-il, si je ne l'embrassais pas elle le disait à son père mangemort et Voldemort l'aurait su et il t'aurait tué...

J'écarquille les yeux tout d'abord choqué par la vérité, mais aussi effrayé, Matthéo a tout entendu.

- Il te cherche ?

- Matthéo s'il te plaît ne lui dit pas...

- Je ne vois pas pourquoi je le ferais, je tiens à toi, il n'a jamais rien fait de bon à mon égard, alors je ne vois pas pourquoi je l'aiderais. Mais je ne savais pas que tu étais une Serdaigle.

- Connaissant ton père je devais le cacher, j'avais peur qu'il contrôle ton esprit comme il le fait pour ses mangemorts.

- Je ferais tout pour t'aider Audrey ne t'en fais pas.

- Non, toi tu sors de sa vie !

Matthéo se tourne vers le blond qui semble hors de lui. Je n'ai encore jamais vu Draco dans cet état, on aurait cru un volcan lors d'une éruption. Il le déteste, sans même le connaître, il en fait son nouvel ennemi. Il ne supporte pas qu'un autre que lui, veuille me protéger, non, il veut être le seul, le seul que je puisse considérer comme un héros.

- Penses-tu franchement que ce soit le moment de faire ta crise de jalousie ?

- Ne t'approche plus de ma femme.

Draco, toujours aussi énervé, attrape ma main voulant me faire quitter les toilettes le plus rapidement possible. Bizarrement, Draco ne serre pas violemment ma main, au contraire son geste était plutôt doux et affectif.

Une fois éloigné des toilettes, Draco ralentit le pas. Je ne dis rien, je ne peux pas m'empêcher de le regarder, sa mâchoire est encore contractée, et le poingt de sa main libre est serré. Je sais qu'il est énervé, ce n'est pas contre moi, mais je me sens coupable. Il n'y a aucune raison pour que je me sente autant coupable, mais c'est incontrôlable.

À cet instant précis je n'ai qu'une seule envie, qu'une seule idée en tête, l'embrasser. Mais je ne peux pas, je n'ai pas le droit de le quitter de la pire des façons qui soit, et dès le lendemain, sur un coup de tête l'embrasser fougueusement. Je lui ai pardonné, après tout, il voulait simplement me protéger bien que ça ne soit pas la meilleure des façons, mais bon, Draco reste Draco après tout.

Mais ce n'est pas la seule chose, je dois faire autre chose avant de pouvoir déposer à nouveau mes lèvres sur les siennes.

Il a le droit de connaître la vérité, je suis obligé de lui avouer. Si je veux pouvoir recoller les morceaux avec lui et former de nouveau un couple heureux, je dois lui dire.

Je le regarde longuement, la boule au ventre. Le moment que je redoute le plus depuis quelque temps, ce moment que je n'ai pas cessé de repousser sous prétexte que ce n'était jamais le bon moment, alors qu'en réalité, je n'ai tout simplement pas le courage par peur d'être repoussé par l'homme dont je suis amoureuse.

Mais aujourd'hui, là maintenant, c'est l'instant ! Je souffle un bon coup et me lance enfin, me libérant de tout tracas.

- Je suis enceinte.

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