just friends

Chapitre 37

Audrey Nott

Le lendemain, quand j'ouvre les yeux, Draco dort toujours à poing fermé. J'embrasse sa joue avant de me redresser, mais alors que j'allais poser un pied au sol, la main de Draco attrape fermement mon poignet. Cette action aussi rapide qu'inattendue me fait tressaillir.

- Où vas-tu ? Dit-il en ayant une voix matinale.

- Je voulais te préparer un petit déjeuner, je voulais te faire plaisir, c'est tout.

- Reste près de moi, s'il te plaît...

Je souris avant de me coller à lui, je le prends dans mes bras et embrasse sa joue. Après ce geste, le blond ouvre les yeux, plonge son regard dans le mien et ne le quitte plus. J'essaye de comprendre à travers son regard ce qui lui arrive, mais c'est comme si, il avait protégé ses pensées pour que je ne puisse pas les lire.

- Que dirais-tu d'aller se promener aujourd'hui ? On pourrait ramener des cadeaux aux autres ?

Il ne répond rien, il se contente de baisser la tête pour venir se coller contre ma poitrine. Je ne sais pas pour quelle raison il n'a pas voulu me répondre, mais je le ferai sortir. Je passe ma main dans ses cheveux pour le caresser. Draco lui, ne me lâche pas, c'est comme s'il avait peur que je m'éloigne de lui depuis hier. Je ne comprends pas d'où cette envie de vouloir me savoir près de lui en permanence provient, mais je ne suis pas mécontente, au contraire.

Après être restés longtemps dans les bras l'un de l'autre dans le lit, nous sortons pour prendre un petit déjeuner. Je m'attendais à ce qu'on aille chercher des croissants, ou que l'on prenne notre petit déjeuner dehors. Mais notre voyage fut moins excitant du fait qu'il s'arrêta dans la salle à manger. Draco me fait m'asseoir avant d'aller chercher ce qu'il nous faut dans la cuisine.

J'espère qu'il ne va pas jouer à ça tous les jours !

Il finit par revenir, deux plateaux dans les mains, je souris avant d'attraper le mien. Contre toute attente, celui-ci ne répond pas à mon sourire, il ne s'assoie même pas à mes côtés, mais à l'extrémité de la table. À cet instant, j'ai l'impression d'être de trop, c'est comme si je n'étais pas la bienvenu ici. L'idée de me sentir de trop me brise le cœur.

Je relève la tête, voulant trouver son regard mais rien. Il ne me regarde pas, ses yeux se baladent dans la rue parisienne. J'en suis sûr, je suis de trop...

Je me relève les larmes aux yeux, fuyant la table pour trouver refuge dans la salle de bain. Je m'enferme, avant de me rincer le visage à l'eau fraîche. Je tourne la tête vers la jolie baignoire qui se trouve au centre de la pièce. Ne sachant pas quoi faire, je décide de prendre un bon bain chaud, celui-ci me permettrait de rester un peu à l'écart de Draco. J'allume l'eau et me laisse glisser le long de la baignoire. Sans que je m'y attende, la poignée de la porte se met à bouger.

- Audrey que fais-tu ? Ouvre cette putain de porte ou je te jure que je la défonce !

Je me relève avec un peu de mal et ouvre la porte sous la demande assez violente de Draco.

- Je comptais simplement prendre un bain et puis ce n'est pas comme si tu avais prévu quelque chose ? Je me trompe ?

- Laisse la porte ouverte, dit-il en fuyant ma question mais aussi mon regard.

- Bien...

Celui-ci ne perd pas une minute et retourne dans le salon pour lire son livre. Quant à moi, mon bain a fini de couler, je retire mon peignoir avant de me glisser dedans avec énormément de mal. Je pose ma tête sur le rebord avant de réfléchir. Pourquoi Draco se comporte-t-il ainsi ? Ai-je fait quelque chose de mal ? Toutes ses questions auxquelles je ne trouve aucune réponse tournent dans ma tête pendant une bonne heure. Je finis par trouver la réponse quand je vois mon reflet dans le miroir. Je dépose ma main sur mon ventre en comprenant que je grossissais de plus en plus et peut-être que je ne lui plais plus ? Je ne connais pas les raisons qui me poussent à faire ça, mais j'ai besoin de savoir si c'est le cas. J'attrape une petite tenue avant de sortir de la salle de bain pour le rejoindre afin de lui enlever le balai qu'il a dans le cul.

Draco est sur un sofa en train de lire. Je m'approche doucement de lui avant de poser mes mains sur son torse, les laissant se balader sur son buste si bien sculpté. J'abaisse ma tête pour déposer quelques baisers dans son cou, au contact de mes lèvres je sens sa peau frémir. Je contourne le sofa pour venir m'asseoir à califourchon sur lui, mais il me repousse...

- Tu ne veux plus de moi ?

- Non, c'est juste que...

- Je ne vois bien que je ne te fais pas d'effet, dis-je les yeux larmoyant.

Je n'aime pas être faible, putain d'hormone !

- Non, c'est juste que je ne veux pas te faire l'amour putain !

Il a prononcé ces quelques mots avec une telle violence que j'ai un moment de recul. Les yeux brouillés par les larmes, je quitte le salon pour m'enfermer dans la chambre à coucher. Chambre que je ne quitterai pas avant la fin de soirée.

Il a le droit de ne pas avoir envie, je le conçois, mais ce que je n'accepte pas c'est le ton qu'il a employé avec moi.

Quand vient l'heure de se coucher, je m'installe à l'extrémité du lit, loin de Draco. Celui-ci tente de s'approcher de moi à l'aide d'un câlin, mais je me décale. N'ayant pas l'air de comprendre que je ne veux pas de son câlin, il tente à nouveau de me prendre dans ses bras. Comprenant qu'il réessaiera à chaque fois, je finis par attraper mon oreiller et une petite couverture qui était posée sur une chaise avant de partir m'installer sur le sofa.

Malgré les nombreux appels de Draco me suppliant de revenir, je ne bouge pas.

***

Plus tard dans la soirée, celui-ci est venu me trouver en me suppliant d'aller dans notre lit, il m'a même dit : J'ai compris que j'ai merdé et que tu ne voulais pas dormir avec moi, mais s'il te plaît vas dormir dans le lit, c'est plus confortable, moi je prendrais le sofa. Il me l'a demandé tout en touchant mon ventre pour me faire comprendre qu'un lit est plus confortable quand on attend un enfant.

Quelle "lune de miel" à chier...

***

Plus les jours passent, plus notre relation se dégrade. Draco m'a emmené dans la capitale de l'amour pourtant aucune fois il ne m'a montré l'amour qu'il me porte, puis il ne m'a jamais emmené dehors, à chaque fois que j'essaye de sortir il m'en empêche.

À bout, je décide d'aller faire ma valise pour retourner à Poudlard. À quoi bon rester ici ? Draco et moi ne nous parlons plus, on ne se touche plus et nous ne couchons plus dans le même lit.

Quand je sors de la salle de bain, ma valise en main, Draco tourne la tête et écarquille les yeux.

- Où vas-tu ? Demande-t-il en se relevant.

- Je me casse ! Dis-je en ouvrant la porte d'entrée.

- Reste ici ! Dit-il en claquant la porte juste devant moi.

- Laisse cette putain de porte ouverte pour que je puisse me casser d'ici ! Dis-je en essayant de retirer sa main qui bloque la porte.

- Non, va ranger ta valise !

Pas sans une bonne raison.

- À quoi bon ? Pour que je passe mes journées seule ? Tu ne m'emmènes nulle part alors que cette ville est blindée de coin romantique ! Tu ne me parles plus et ne me touche plus ! On dirait que nous sommes des ennemis et non des amants ! Je ne suis même plus sûr de tes sentiments putain !

Contre toute attente, Draco ne répondit rien. Il baisse la tête avant de me prendre dans ses bras.

- Reste...j-je t'en supplie... dit-il les yeux débordant de larmes.

- Pourquoi pleures-tu ? Dis-je en le serrant contre moi.

Je ne comprends rien, pourquoi Draco pleure-t-il ? Il ne pleure que très rarement, alors pourquoi maintenant ?

- Je vais tout te dire mais reste avec moi..