Chapitre 14

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Audrey Nott


Je sens que son regard est posé sur moi, comme s'il me brûlait le dos. C'est certainement à cet instant qu'il a compris. Il a compris que ce n'était pas juste des paroles en l'air, mais la simple et pure vérité. Que je ne faisais que lui annoncer la couleur des événements à suivre.

Harry commence à discuter, parlant de tout et de rien. Bien que les sujets de discussion ne varient pas, il ramène toujours tout à lui. Il se prend pour l'enfant prodige, la seule personne qui a su survivre face à Voldemort, survivre. Il se prend clairement pour une célébrité.

Le voir si sûr de ses affirmations me fait secrètement rire. Comment peut-il être aussi persuadé d'être le seul enfant à avoir survécu ?

Quel crétin.

Mais c'est mieux ainsi, sinon, si les professeurs apprennent que j'ai moi aussi survécu, ils me placeraient sur un piédestal, et je n'aime pas être au centre de l'attention. Donc, il vaut mieux pour moi de garder mon petit secret bien enfoui.

Perdu dans mes pensées, je ne remarque même pas que le bigleux a glissé sa main sur la mienne. Je sais que Draco l'a vu et qu'il est vert de rage. Mais je veux qu'il comprenne, qu'entre nous c'est terminé...

Je ne retire pas ma main, je me contente de tourner la tête vers Harry pour lui sourire chaleureusement, bien que ce soit un faux sourire. Jouer la comédie ça me connaît, je fais ça depuis toujours, tout le monde n'y voit que du feu.

***

À la fin de ce cours, je m'empresse de rassembler l'ensemble de mes affaires avant de foncer vers la sortie de la salle. Je marche seule en direction de la tour de divination quand Astoria se met face à moi, me barrant le passage. Elle veut vraiment discuter avec moi, car je ne suis absolument pas d'humeur à papoter avec cette pétasse !

- Un problème ? Demandais-je blasé.

- Je ne comprends pas ce qu'il se passe dans ta tête.

Je ne suis pas d'humeur très agréable, donc mes mots sortent tout seuls de ma bouche. Je n'ai surtout pas envie de lui parler.

- Tu sais, tu devrais certainement arrêter d'essayer de muscler ton cul qui n'arrivera jamais et t'inquiéter pour ta cervelle aussi inexistante que lui.

La jeune femme fronce les sourcils, ne comprenant pas ce que je voulais dire. Je ne suis même pas étonné.

- Je n'ai rien compris à ton charabia, mais tout ce que je sais, c'est que tu le rejettes constamment alors qu'il est à tes pieds !

- Je te le laisse.

- Il ne veut pas de moi, c'est toi qu'il veut !

Elle n'est pas si stupide finalement. Du moins, elle passe d'une cervelle inexistante à celle faisant la taille d'un grain de riz.

- Eh bien, je ne veux pas de lui, donc allez vous consoler ensemble et laissez-moi tranquille.

- Tu es folle !

Agacée par cette conversation qui ne me mènera nulle part, je la contourne alors qu'elle me parlait. J'ai déjà pris du retard à cause d'elle, je ne veux pas être rattrapé par les autres.

Par chance, j'arrive la première dans la salle je m'installe seule à une table. Je pose la tête sur la table et attends que le cours commence. J'ai entendu dire que la professeure est assez folle. Je relève la tête quand quelqu'un s'installe à côté de moi. J'ai la mauvaise surprise de voir Théodore juste à côté de moi, souriant comme si tout se passait bien.

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