Chapitre 1

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When we up to the club

All eyes on us

Will.i.am- Scream and Shout

Bon d'accord, cette fois c'est officiel, il y'a quelque chose qui cloche. Pour la quatrième fois depuis que j'avais pénétré dans l'immeuble, je baissai les yeux pour vérifier si j'avais mis un pantalon. J'en avais un.

Alors pourquoi toutes les personnes que j'ai croisées me regardaient-elles bizarrement ou détournaient les yeux comme si ma vue les horrifiait ?

Même Lamine, le gardien au lieu de son habituel « bonjour petite ! » m'a volontairement tourné le dos lorsqu'il m'avait aperçu. Et lorsque je suis arrivée à son niveau, et l'ai salué, je n'ai obtenu aucune réponse. Je suis pourtant certaine qu'il m'avait entendue.

Poussant un soupir, je décidai d'ignorer les chuchotements de mes collègues et regagnai frénétiquement mon minuscule bureau sans regarder personne.

J'atteignis mon box et me glissai sur mon siège avec soulagement. Au moins, maintenant j'étais à l'abri de la plupart des regards. Je tournai la tête vers le bureau voisin du mien.

Bizarrement, Demba était là. D'habitude, il venait toujours au moins une demi-heure après moi.

Chaque matin on papotait plusieurs minutes avant de se mettre au travail. C'est mon meilleur ami au boulot.

Il ne pouvait quand même pas m'ignorer lui aussi ! Si ?

Eh si ! Il m'ignorait ostensiblement, le crétin !

- Psst !

Aucune réponse.

- Eh Demba ! soufflai-je.

Toujours rien.

Agacée, je pris mon critérium et le lui jetai à la tronche.

- Qu'est ce qui te prend ? protesta-t-il en se frottant la joue.

- Pourquoi tout le monde se comporte bizarrement ce matin ? demandai-je.

Il ouvrit la bouche comme pour répondre puis la referma brutalement lorsqu'il prit conscience que tous nos voisins nous mataient.

- Demba... commençai-je, mais il m'interrompit d'un geste.

Furieuse, je pivotai sur ma chaise et allumai mon ordinateur avec la ferme intention de ne plus jamais lui parler de toute ma vie.

Qu'est ce qui peut bien se passer bon sang ? Ils me font une blague ? Peut-être qu'ils ont décidé de me traiter en paria sans raison pour après me coincer à la fin de la journée en criant « Surprise ! T'as eu une promotion félicitations !!!! ».

Ha ha ! Ouais, c'est ça !

Alors quoi ? Est-ce que j'ai fait une boulette hier en rentrant ? Il m'arrive souvent de faire des bêtises monumentales sans m'en rendre compte. Comme la fois où j'ai avoué à une de mes tantes que je trouvais dégoutant qu'elle se laisse pousser la moustache.

Je voulais juste être gentille juré ! Lui ouvrir les yeux et qu'elle rase cette horreur.

Mais dans ma famille, lorsqu'on veut aider un de ses ainés on a de fortes chances de finir au lit sans diner.

Et de se faire fusiller du regard par ledit ainé chaque fois qu'il passe à la maison.

Et le pire, c'est qu'elle ne l'a même pas rasée sa moustache. Pouah !

Un léger pop ! m'annonça que j'avais reçu un message instantané. Je jetai un œil à l'expéditeur. Demba.

S'il croit que je vais lui parler après qu'il m'ait rembarré, il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au trognon. Je fermai son message sans le lire et me remis au travail.

MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant