Mortel

Chapitre 7

Say, won't you stay forever stay
If you stay forever hey
We can stay forever young

Avril Lavigne- Here’s To Never Growing Up

Il n’y a qu’une explication logique à ce qui m’arrive depuis deux jours. Dieu a décidé d’organiser un spectacle comique avec moi en vedette pour amuser les Anges.

Sinon, pourquoi en l’espace de trois jours ai-je :

-        Eté accusée d’avoir violé la vie privée de mon patron ;

-        Eté pratiquement kidnappée ;

-        Eté forcée de travailler pour une Organisation ultra secrète;

-        Découvert que mon ancien amour de collège allait bosser avec moi ;

-        Découvert que mon actuel amour allait EGALEMENT bosser avec moi… ?

Mais, tout ça, ça pouvait aller… en fait non ça n’allait pas, mais c’était à peu prés supportable. Ce qui faisait battre mon cœur à 100 à l’heure, c’était la réalisation de ce que la présence de Kader dans cette salle signifiait.

Parce que s’il est le quatrième membre de notre Equipe, ça voudrait dire, puisqu’on a déjà un Infiltré, un Négociateur et un Génie, qu’il est l’Exécuteur de la bande. C'est-à-dire un assassin. C'est-à-dire une personne qui tue d’autres personnes.

OH. MON. DIEU.

Comment voulez-vous que je devienne un jour normale avec ce genre de choses qui me tombent dessus ?

Je me demandai ce que dirait le Docteur Sylla, si je décidai de l’appeler pour lui avouer que j’étais tombée amoureuse d’un tueur professionnel…

Le Chef invita Kader à s’asseoir et il se mit en face de nous, pile devant moi. Il appuya un de ses bras sur la table et je suivis le mouvement des yeux, comme hypnotisée. Même en sachant que c’était un assassin, je ne pouvais m’empêcher d’avoir des palpitations à chaque fois que j’étais près de lui.

Le chef entreprit de faire les présentations.

-        Voici Mr Diouf, l’Expert en Infiltration, dit-il en désignant Lamine.

-        Salut, fit ce dernier.

Kader se contenta d’un hochement de tête à peu près amical. Lamine gloussa près de moi, pas du tout vexé.

Le Chef continua :

-        Mlle Camara… Vous devez sûrement déjà la connaitre, vous habitez en face d’elle.

-        Oui en effet, répondit Kader, parlant pour la première fois depuis qu’il était entré dans la pièce.

Je le regardai… - enfin, je n’avais pas arrêté de le regarder depuis son arrivée, disons que je le regardai avec plus d’intensité- d’un air surpris. Pourquoi leur faisait-il croire qu’on se connaissait ? Je suis pratiquement certaine qu’il ne connait même pas mon prénom.

-        Une minute… intervint Lamine.

Non !

-        En face de chez elle ? Tu es Kader ?

Ce dernier le regarda d’un air stupéfait.

-        Oui. On se connait ? demanda-t-il, méfiant.

-        Non ! rigola Lamine, mais je connais une…

Je lui donnai un coup violent sous la table.