Chapitre 13

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I’m like a dirty cop with blood on my hand

And I know it won’t be long

The Fray- Closer To Me

 Mon couteau me fut arraché des mains et je sentis un bras s’enrouler autour de mes épaules.

-        C’est bon Ana, tu peux le lâcher maintenant, me dit doucement Saliou.

Je levai les yeux vers lui. Son regard trahissait de la panique et une fureur à peine masquée. Cela m’étonna. Saliou ne se mettait jamais en colère.

Je hochai la tête et dénouai lentement mon emprise et libérai Samb. Ce dernier se redressa aussitôt et se jeta sur moi, mais avant même qu’il n’eût le temps de m’atteindre, Kader l’agrippa par le col de sa chemise et le tira en arrière. Puis le jetant brutalement par terre, il lui décocha un violent coup de pied en plein visage.

-        Tu ne la toucheras plus jamais, siffla-t-il en respirant difficilement.

Je tressaillis malgré moi, lorsque la tête de Samb partit en arrière avec un bruit sourd. Il se pressa les mains sur le visage en poussant des gémissements étouffés. Lamine s’approcha alors de lui et le releva sans douceur avant de l’appuyer rudement contre le mur.

-        Ferme la ! lui dit-t-il froidement.

Kader se précipita vers moi. Repoussant Saliou, il se pencha vers moi et prit mon visage en coupe entre ses mains. Il tremblait.

-        Ana… murmura-t-il.

Je me mis à trembler à mon tour.

-        Je suis désolé. Je n’aurais jamais dû te laisser…

-        Ce n’est pas ta faute, le coupai-je.

Ce n’était pas la sienne. C’était la mienne. J’avais naïvement cru que je pouvais neutraliser à moi toute seule un psychopathe aussi dangereux que Samb. Et résultat, je m’étais pris la raclée de ma vie. J’avais été entrainée pendant un mois entier et pourtant je n’ai même pas pu me défendre convenablement. Je n’étais pas à la hauteur.

Je n’étais pas digne d’appartenir à une Equipe d’Elite.

Je me suis sentie vulnérable et complètement impuissante ce soir. Et je ne veux plus ressentir une chose pareille.

Plus jamais.

Kader me caressa délicatement le visage du bout des doigts et lorsqu’il les retira, ils étaient poissés de sang. Il les examina pendant plusieurs secondes, comme hypnotisé par la couleur carmine qui les recouvraient.

-        Je pisse le sang, remarquai-je avec un gloussement hystérique.

-        On peut dire ça oui, répliqua Lamine.

Je le regardai. Il souriait, mais ce n’était pas l’un de ses habituels sourires narquois qui ne semblaient jamais le quitter. En fait là, il avait plutôt l’air d’avoir la nausée.

Kader posa son front sur le mien et m’attira à lui pour m’envelopper dans ses bras. Je sentis une douleur aigue se diffuser le long de mes flancs. Mes côtes.

Je poussai un cri de douleur et il me relâcha aussitôt.

-        Je t’ai fait mal ? demanda-t-il précipitamment.

-        Non, le rassurai-je. J’ai juste… Ce sont… mes côtes.

-        Je suis désolé, répéta-t-il en me caressant les bras. Je suis désolé.

MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant