Chapitre16

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We need love

But all we want is danger

Taylor Swift- New Romantics

A part le bruit de ma respiration et des vagues qui s’écrasaient contre les rochers en contrebas, je n’entendais rien. Ce silence commençait à m’étouffer.

Fermant les yeux, je m’efforçai de respirer moins fort et réfléchis calmement dans l’espoir de voir naitre une illumination, un minuscule indice qui me donnerait une idée de l’endroit où pouvait être ce que je cherchais.

Rien.

Réajustant mon sac à dos sur mes épaules, j’avançai  à pas feutrés, et longeai le couloir en rasant les mur. Je caressai distraitement le bracelet accroché à mon poignet. Les lettres DI brillaient sous chacune des initiales de nos noms de code. Elles s’étaient allumées dès l’instant où nous avions pénétré le bâtiment décrépi plus d’une demi heure plus tôt.

La main crispée sur ma lampe torche, j’avançai prudemment, en jetant des regards furtifs dans toutes les pièces que je dépassais. Elles étaient toutes vides.

C’était bizarre ! Je n’entendais rien, aucun bruit, aucune voix. A croire qu’il n’y avait pas âme qui vive dans tout le bâtiment. Pourtant je savais qu’ils étaient là.

Réprimant un frisson désagréable, je continuai ainsi plusieurs minutes passant au peigne fin toute l’aile Est de la vieille usine de transformation. Bien qu’elle ait été désaffectée depuis plusieurs années, une vague odeur de poisson flottait toujours dans l’air.

L’usine se trouvait à Thilogne, une ville située au Nord de la région de Matam. On avait échoué ici après avoir passé plusieurs semaines à traquer Ly et ses hommes qui étaient à ce jour les plus gros trafiquants de drogue de tout le pays. Ils fabriquaient eux même leur propre drogue de synthèse qu’ils écoulaient en se servant d’adolescents défavorisés qui étaient prêts à tout pour se sortir de leur misère. 

Après une partie de cache cache acharnée, nous avions finalement réussi à trouver leur planque il y’a cinq jours grâce à un coup de fil entre Ly et un de ses clients que j’avais réussi à intercepter.

Saliou, Kader et moi avions passé les trois jours qui suivirent à mettre au point un plan d’action pendant que Lamine se rendait tous les jours à l’usine pour effectuer des repérages. Ce dernier n’avait pas réussi à découvrir l’endroit exact où Ly avait caché la drogue mais il était persuadé qu’il se trouvait dans l’usine.

Hier, il était revenu beaucoup plus tôt que d’habitude agité comme une puce :

-        Les mecs, il faut absolument qu’on agisse demain, avait-il déclaré.

-        Tu as trouvé la cocaïne ? avait demandé Saliou excité.

-        Non, mais…

-        Alors on ne peut pas y aller demain, l’avais-je interrompu déçue. Tu dois trouver la drogue d’abord Lamine, sinon on ne peut pas…

Il avait roulé des yeux d’un air impatient.

-        Tu ne comprends pas, ils ont l’intention de livrer la marchandise dans deux jours, j’ai surpris une conversation entre Ly et ses hommes. Tu sais ce que ça signifie ?

Je savais ce que ça signifiait. On n’avait plus de temps.

On avait passé la moitié de la nuit à modifier le plan, parce que maintenant en  plus de devoir neutraliser Ly et ses douze sbires (Lamine les avait compté), il nous faudrait aussi trouver leur stock de cocaïne.

MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant