Mortel

Chapitre 6

Tell me if I know

Tell me if I do

Tell me how to fall in love the way you want me to

Ed Sheeran- Cold Coffee

Je sentis quelque chose me tirer par les cheveux. C’était super désagréable. Légèrement agacée, j’agitai ma main au-dessus de ma tête et m’enfonçai encore plus profondément dans mes draps.

-        Debout, feignasse !

Mon oreiller fut brutalement arraché et je relevai la tête en poussant un énorme juron.

-        Waouh ! je vais devoir te laver la bouche au savon, rit Lamine.

-        Qu’est ce que tu fiches ici ? Depuis quand t’es là ? demandai-je d’une voix pâteuse.

-        Pas longtemps ! J’aurais bien aimé frapper, mais bon… y’a plus de porte.

-        Et la faute à qui ? grognai-je.

-        Mea culpa, mea maxima culpa ! se moqua-t-il.

-        Sors de ma chambre ! rétorquai-je, pas du tout amusée. Tout de suite !

Il éclata de rire.

-        J’en connais une qui n’est pas du matin ! Bon, il est presque huit heures, tu ferais mieux de te bouger si tu veux qu’on arrive à l’heure.

Il quitta ma chambre et avec une sérieuse envie de lui jeter quelque chose de très lourd à la tête, je me dépêtrai de mes draps et pris une douche éclair. Après m’être coiffée, je restai longtemps devant ma penderie ouverte, me demandant ce qu’on pouvait bien porter pour son premier jour dans une Organisation telle que l’Agence.

Après avoir délibéré pendant près de cinq minutes, j’optai pour un pantalon noir assez chic et un chemisier vert foncé. Puis vint le tour des chaussures. Résignée, je m’accroupis devant le placard et extirpai celles qui se trouvaient tout au fond. Mon pire cauchemar. Les  chaussures à talons.

Les examinant attentivement, je choisis celles qui avaient l’air d’être les moins dangereuses. Des sandales noires à semelles compensées. Je les mis rapidement et appliquai une couche de gloss sur mes lèvres desséchées. Puis, je raflai mon sac et mon téléphone et quittai la chambre.

-        Je suis prête, dis-je à Lamine lorsque je le retrouvai dans le salon.

Il arrêta de regarder Jeudi qui était en train de manger le bas de son pantalon et tourna les yeux vers moi.

-        Je vois ça !

J’allai à la cuisine et il me suivit, Jeudi dans ses bras. J’en connaissais un qui était tombé raide dingue de mon chat. Il lui versa de la nourriture dans son bol tandis-que j’attrapai un yaourt dans le frigo.

-        C’est tout ? demanda-t-il.

-        Quoi ? répondis-je étonnée.

-        Tu ne vas manger que ce yaourt ?

-        Ben oui. Je suis incapable de manger quoi que ce soit avant onze heures.

Comme il me regardait d’un air bizarre, j’ajoutai :

-        En général, j’achète des cookies à la Boulangerie que j’emporte au bureau pour au cas où j’aurais une petite faim avant la pause.

-        Ben, tu peux faire une croix sur tes cookies aujourd’hui, dit Lamine.

-        Pourquoi ? fis-je soupçonneuse.