A Summer Love

Chapitre 5

Ils avaient commandé 25 pizzas, qui, il faut l'avouer, étaient cramées, sans garnitures, bref immangeables.
Nous avions galéré à monter toutes les tentes. Mais, à 1h du matin, on a pu aller dormir.
Je me suis retrouvée avec deux filles timides, à qui je n'ai pas vraiment adressé la parole. Les tentes étaient petites, nous étions collées les unes aux autres, transpirantes.
Le lendemain matin, les animateurs nous ont laissé faire la grasse matinée, mais le soleil nous a rapidement sortis du lit, puis, nous ont organisé un brunch.

- "Aujourd'hui, nous allons faire un tour à la plage ! Alors prévoyez dans vos sacs de l'eau, de la crème solaire, une serviette, et, bien sûr, un chapeau ou une casquette. Et oui ! Franchement, aucun de nous n'a envie d'emmener l'un d'entre vous à l'hôpital ! On se retrouve devant le bus à la demie" nous informa Julie, toujours aussi enthousiaste et souriante.

La plage était magnifique, l'eau était bleu turquoise et, pour couronner le tout, déserte.
Toutes les filles, en particulier Fiona, enlevèrent leurs vêtements et se précipitèrent dans l'eau, suivies de près par les garçons. Pathétiques.
J'étendis ma serviette, rose à pois blanc, -que ma mère m'avait offerte le jour de mes 10 ans-, mis mes lunettes de soleil rondes, et m'allongeai sur le ventre.
J'étais sur le point de m'endormir lorsque quelqu'un posa ses mains mouillées sur mon dos. Je me relevai brusquement, et découvris Eden, un grand sourire satisfait sur le visage, penché au dessus de moi.

- "Mais POURQUOI tu as fait ça ?!" Lui criai-je, vraiment énervée.

Il rigola doucement et me regarda des pieds à la tête.

- "Parce que j'en avais envie ! Et toi, pourquoi tu n'es pas dans l'eau avec tout le monde ?" Me demanda-t-il en me bousculant avec son épaule.

Le contact de nos peau me fit frémir, mais je me ressaisis.

- "Dis donc toi, tu n'insisterais pas pour me voir en maillot de bain ?" Le taquinai-je.

Il baissa le regard en rougissant légèrement, ce qui me fit plaisir : j'avais réussi à le déstabiliser.

- "Eh bien, sans vouloir te décevoir, je ne me mettrai pas en maillot de bain. Si tu veux voir une fille sexy en bikini, va voir ma sœur." Repris-je.

Il fronça les sourcils et se releva.

- "Oh Sara, tu te comportes comme une gamine. Ta sœur ne m'intéresse pas. Maintenant, si tu ne veux pas me croire, tant pis." Me dit-il en partant plus loin.

"Moi ? Une gamine ? N'importe quoi !" Pensai-je. Un sentiment de culpabilité vint tout de même titiller ma conscience.

Ma sœur sortit de l'eau, la peau mouillée, ruisselante sous le soleil. Elle se dirigea vers Eden, mais celui-ci la repoussa en tendant le bras. Fiona me lançât un regard tellement froid que je frissonai.
En rentrant au camping, tout le monde se vit attribuer une responsabilité. Certains cuisinaient, d'autres nettoyaient les douches et les autres devraient faire la vaisselle. Traduction : Eden, une des amies de ma sœur, et moi.
Les animateurs avaient réussi à nous préparer des boulettes de viande à la sauce barbecue, avec des chips.
En l'apprenant, les autres avaient hurlé de joie. Moi, j'avais pensé  "Super... On va devoir frotter...".
Et effectivement, en récupérant tous les plats et les assiettes, j'avais soupiré.
Tess, la blonde avec qui ma sœur restait, arriva avec le liquide vaisselle et me le tendit.
Je la regardai, incrédule.

- "Tu ne crois quand même pas que je vais vous aider à frotter tout ça et me salir ?" Me dit-elle d'une voix aiguë, en pointant un doigt parfaitement manucuré vers la vaisselle.

- "Eh bien si justement. Tes vêtements tu pourras les laver plus tard ! Grandis un peu !" Lui répondis-je froidement.

Eden arriva, et on commença finalement à tout nettoyer.
Celui-ci m'ignorait complètement. Cette situation me gênait. Je saisis le liquide vaisselle et lui en lançai dessus. Celui-ci me regarda, surpris, puis me renvoya une boule de viande à la figure, qui vint se coller dans mes cheveux. On rigola en continuant notre bataille.

- "Mais vous êtes complètement stupide ou quoi ? Vous n'avez pas intérêt à m'en envoyer dessus !" Nous dit Tess, devenue rouge tomate par énervement.

Eden me regarda et me fit un clin d'œil. Il remplit une casserole d'eau et lui versa sur la tête. Tess hurla et partit se changer en courant. Nous étions tellement morts de rire que je commençais à avoir mal au ventre.
Au bout de 20 minutes, la vaisselle était terminée. Il faisait nuit et nous sommes allés rejoindre les autres, réunis autour d'un feu de camp, en silence.

- "Bon, maintenant que tout le monde est réuni, on va pouvoir parler du planning de demain" nous dit Julie, "Vous avez le choix entre faire du snorkeling, pendant 3h, ou  faire une randonnée magnifique de 4h."

Comme vous pouvez vous en douter, la majorité a choisi le snorkeling.
Tout le monde partit se brosser les dents. En allant dans ma tente, je croisai mes colocataires.

- "Sara, est-ce que tu peux me prêter ton dentifrice ? Je crois que j'ai perdu le mien..." Me demanda gentiment Valentine, une petite blonde aux yeux marrons.

- "Pas de problème." Lui répondis-je en souriant.

On marchai toutes les trois jusqu'aux lavabos, lorsque ma lampe de poche rendue l'âme. On se retrouva dans le noir.

- "Ah merde vous êtes où les filles ?" Nous demanda Clara, une grande brune aux yeux verts, en trébuchant.

Quelqu'un passa près de nous et nous envoya de la lumière en pleine figure, ce qui nous fit râler.

- "Oups... Excusez-moi..." Nous répondit Eden en baissant sa lampe vers le sol.

Celui-ci me regarda droit dans les yeux, puis nous guida jusqu'aux lavabos.

- "Merci..." Lui dis-je en souriant timidement.

Il me rendit un magnifique sourire et repartit.
Les filles se retournèrent vers moi, les yeux ronds comme des soucoupes, le sourire jusqu'aux oreilles.

- "Mais pourquoi est-ce que vous me regardez comme ça ?" Leur demandai-je, gênée.

- "Tu ne t'aies pas rendue compte de la manière dont Eden te dévorait du regard ?!" S'exclamèrent-elles en rigolant.

- "Vous dites n'importe quoi !" Gloussai-je.

Mais ce qu'elles venaient de me dire me fit sourire. Cela ne me déplaisait pas de penser que je plaisais à Eden. On partit alors discuter dans la tente, bras dessus, bras dessous. "Finalement, j'allai peut-être me faire de bonnes amies." Pensai-je en souriant.