Partie 2 : Chapitre 1

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Dernière semaine des grandes vacances :

- "Ouhouh, Sara ! Reviens parmi nous !"

- "Hein, quoi ?"

Je lève la tête de mon portable et croise le regard de Bastien. Mon ami me regarde avec agacement et souffle exagérément en comprenant que j'étais dans mes pensées depuis le début de "notre conversation".

- "Mais enfin Sara ! Tu n'as rien entendu à tout ce que je t'ai dit..." Me dit-il, vexé.

- "Si, si... Tu parlais de Sam et d'un... Un autre type, qui le drague c'est ça ?" Tentai-je.

- "Oui... C'est une minuscule partie de mon discours..." Me dit-il avec agacement.

- "Je suis désolée Bastien..." M'excusai-je en posant une main sur la sienne.

- "C'est rien... Je commence à être habitué..." Marmonna-t-il en retirant sa main.

Je lui lance un regard coupable et baisse la tête vers le sol, honteuse.

- "Mais appelle-le bon dieu !" S'exclame-t-il soudain. "Appelle ce crétin ou oublie-le à jamais !"

Je relève la tête vers lui et lui lance un regard d'assassin.

- "Non. Arrête de me parler de lui. Je ne l'appellerai pas, point final." Lui répondis-je sèchement pour qu'il comprenne bien le message.

- "Que tu es têtue ! On dirait moi... Non mais sérieusement Sara, si ça se trouve, ce mec n'attend que ça ! Peut-être qu'il est collé sur son portable et attend un signe de vie de ta part depuis un mois !" S'écrit-il.

- "N'importe quoi..." Marmonnai-je. "Il doit être en train de séduire une autre naïve..."

- "Oh, crois-moi, je m'y connais en mecs. Eh bah ce gars là avait l'air sincèrement dingue de toi." Me dit-il en soupirant.

- "Voilà vos boissons les amiiiiiiis !" S'écria Sam en posant les verres de tequila sur la table.

Je prends aussitôt la mienne et la bois cul-sec, sous les yeux ahuris de Sam et le regard agacé de mon meilleur ami. L'alcool descend dans mon œsophage, me procurant une délicieuse sensation de chaleur.

- "Eh ben ! On peut dire que tu avais soif toi !" Rigola Sam en me tapant dans le dos.

- "Soif ? Non, cette imbécile veut se saouler." Lui déclare Bastien en me lançant un regard réprobateur. "Mais Sara, rappelle-toi que l'alcool ne fera pas disparaître tes problèmes. Tu les oublieras pendant quelques heures, c'est tout. Et tu récolteras en plus une belle migraine."

- "Toi..." Lui dis-je en le pointant du doigt. "Tu arrêtes de me sermonner comme un débile de parent et tu me laisses vivre ma vie."

- "Te laisser vivre ta vie ? Tu veux juste que je te laisse te bourrer la gueule pour oublier un mec que tu ne reverras sûrement jamais !" Me hurla-t-il en tapant sur la table.

Ce n'est que lorsque je me lève d'une lenteur exceptionnelle que Bastien comprend qu'il est allé trop loin. Parce que j'ai beau faire la fille qui s'en fou, au fond, je suis brisée. Brisée par Eden. Car malgré ses magnifiques promesses, il ne m'a jamais rappelée.
Et ça, c'était la dernière chose que je pouvais supporter. Car en ce moment, je suis au fond du trou, et qu'à cause de lui, je continue de creuser.

Retour au jour du départ de la colo :

L'avion avait atterrit doucement, si bien que les personnes qui dormaient ne se réveillèrent pas. Les passagers applaudirent ensuite le pilote et commencèrent à se lever pour récupérer leurs sacs et sortir rapidement.
J'avais un mal de tête terrible à cause du bébé dans les bras de sa mère, assise dans le siège juste derrière moi, qui n'arrêtait pas de hurler -et ça depuis le décollage. Ma sœur, elle, dormait encore à point fermé. En même temps, elle n'avait aucune raison d'avoir l'esprit tourmenté, comme moi. Elle, elle ne regrettait personne et se contenait de laisser la vie suivre son cours.
Nous étions au fond de l'appareil et ne sortirions donc pas avant une dizaine de minutes. J'étais assise côté hublot et regardais les dizaines de personnes à l'extérieur récupérer nos bagages dans les soutes.
Il faisait un temps de chien, ce qui était encore plus déprimant. Quitter la Corse où aucun nuage ne venait obscurcir le ciel azur, et atterrir ici, en Angleterre, où il tombait des cordes et des cordes de pluie, c'était.... Carrément horrible.
Ma hâte de quitter l'avion était redoublée par l'envie de rallumer mon téléphone et enfin savoir si Eden m'avait envoyé un message. On s'était quittés en de mauvais termes et j'avais peur d'avoir tout gâché.
La majorité des passages était maintenant sortie. Je suis donc tournée vers Fiona et l'ai secouée doucement.

- "Fiona... Reveille-toi, on est arrivées." Lui chuchotai-je en caressant sa joue.

- "Hummmm..." Marmonna-t-elle en essayant d'ouvrir les yeux.

On s'est donc levées et sommes sorties de l'appareil en traînant des pieds, elle parce qu'elle était encore fatiguée et redoutait l'étape difficile des retrouvailles avec notre père. Et oui, elle ne se souvenait pas de lui, dur à avaler pour un parent ! Et moi parce que rentrer chez moi fermait définitivement la page de cette colonie de vacances en Corse.
Lorsqu'on est arrivées à l'extérieur, après avoir récupéré nos bagages, on vit notre père courir vers nous, les traits déformés par le soulagement et la joie.
Fiona m'avait lancé un regard effrayé et je lui avais sourit légèrement en guise de réponse.
Elle s'était avancée vers mon père lentement et s'était laissée enlacée.
Profitant de ces quelques secondes de répit, j'avais rallumé mon téléphone et vérifié ma messagerie. Rien. Nothing. Nada.

1 semaine après le retour :

Toujours rien.

2 semaines après :

Rien.

Aujourd'hui :

- "Non... Sara, excuse-moi." Balbutia Bastien en me tirant par le bras, avant que je sorte du bar.

- "T'en fais pas." Lui répondis-je en retenant mes larmes.

- "Si... C'était bête de ma part... Je sais que tu souffres à cause de lui et j'enfonce le clou ! Quel ami je fais !" Marmonna-t-il d'un rire amer.

- "Non, sérieux, c'est pas grave."

- "Si tu veux, je peux l'appeler moi. Pour savoir s'il pense encore à toi et..."

- "Non. C'est super gentil Bastien mais c'est décidé : à partir de maintenant, j'oublie cet idiot." Lui dis-je, déterminée.

C'est vrai quoi ! Je n'allais pas le laisser me torturer l'esprit pendant des siècles.
Il fallait que je l'oublie. Même si ça n'allait pas être facile.

- "Ok." Me sourit-il. "Alors je te prends en main. Tu vas voir, je vais te présenter des putain de canons ! Tu ne vas pas en revenir."

J'explosai de rire en me laissant tirer vers l'intérieur du bar et aussi, symboliquement, vers l'avenir. L'avenir avec mes amis, les sorties et surtout : pas D'Eden.

Mais l'avenir est aussi fait de surprises. Et ça, j'allais bientôt m'en rendre compte.

A Summer LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant