Autant vous dire que cette nuit, je n'ai pas beaucoup dormi. Après qu'on soit sorti des toilettes, Eden m'a raccompagnée jusqu'à ma tente en me souhaitant bonne nuit. Après ça, je me suis jetée dans mon sac de couchage sans même me changer. À vrai dire, je n'en avais pas la force. Cette soirée, riche en émotions, m'avait complètement vidée.
Je me suis alors roulée en boule et fermé les yeux, mais à chaque fois, je revoyais Eden, quelques minutes plus tôt, me sourire, et me caresser la joue.
Et maintenant ? Il est quoi exactement pour moi ? Et, qu'est-ce que je suis exactement pour lui ?
J'avais terriblement envie de lui demander, et en même temps je ne voulais pas l'effrayer en me montrant trop insistante. Alors j'y ai réfléchi toute la nuit, en gigotant régulièrement, au plus grand désespoir de Valentine et Clara qui se prenaient tantôt un pieds, tantôt un bras.
Ce matin, c'est la chaleur qui nous a poussé dehors. Notre tente était placée en plein soleil, et il devait y faire au moins 35 degrés. J'étais en train de rêver, devinez de qui, lorsque une odeur désagréable vint me chatouiller le nez.
J'ai d'abord ouvert un œil, et vis qu'il faisait vraiment très beau, puis l'autre. J'ai alors cherché la source de cette odeur insupportable, et constaté avec dégoût qu'elle venait de moi. Ma robe me collait à la peau, et je pouvais pratiquement voir des gouttes de sueur perler sur mes bras.
Berk. Vraiment berk.
J'attrapai donc ma serviette et mon gel douche, en les mettant dans un sac précipitamment, et couru jusqu'aux douches. Je défis la fermeture de ma robe et celle-ci glissa par terre, puis, allumai le robinet. Lorsque l'eau froide, rafraîchissante, me toucha, je poussai un soupir de soulagement. Avant cette colo, je m'étais acheté un gel douche au pamplemousse rose. Sa délicieuse odeur remplaça celle de la transpiration, et je poussai de nouveau un soupir de joie. Après 5 bonnes minutes sous l'eau, je sortis de la douche et fouillai dans mon sac.
Merde. Merde, merde et encore merde.
Dans la précipitation, j'avais oublié de prendre des rechanges.
C'est pas possible comme je suis tête en l'air ce matin !
Je regardai ma robe, que j'avais jeté par terre avant de me jeter dans la douche.
Il en est hors de question. Je ne remettrai pas cette chose puante.
N'ayant d'autre choix, j'enroulai la serviette autour de mon corps. J'étais quelqu'un de pudique. Me mettre en maillot devant des gens inconnus était déjà une épreuve pour moi, alors parcourir le camping, recouverte seulement par une fine serviette, c'était... Pratiquement impossible.
Je regardai à l'extérieur, il n'y avait que trois filles en train de papoter.
Pas de garçons, c'est déjà ça.
Je resserrai alors ma serviette et sortis. En me voyant, les filles se dirent quelque chose et rigolèrent entre elles.
C'est ça, riez. En attendant, à ma place vous feriez moins les fières.
Je continuais à marcher, tout en gardant le regard rivé vers le sol, lorsque je percutai un arbre. La surprise me fit relâcher quelques instants ma serviette, qui laissa dévoiler une grande partie de ma poitrine. Je la remontai rapidement et relevai la tête.
Eden me regardait, confus, à une vingtaine de mètres. Lorsque mon regard croisa le sien, il leva les mains en l'air, en signe de non culpabilité. Le rouge me monta alors aux joues.
Au mon dieu. Non. Quelle honte !
Je me mis donc à trottiner rapidement jusqu'à ma tente, dans laquelle j'entrai le plus vite possible. Valentine et Clara me dévisagèrent.- "Sara... Pourquoi tu es en serviette ?" Me demanda Valentine d'une voix hésitante.
Je fouillai dans mon sac, en y mettant le désordre, à la recherche d'un débardeur et d'un short.
- "J'ai... Non rien, laissez tomber..." Lui répondis-je en soufflant.
Je mis finalement un débardeur jaune avec un short en jean.
- "Vas-y, explique !" Insista Clara.
Je lui lançai un regard exaspéré mais lui expliquai finalement ma mésaventure. Les filles me regardèrent un instant, incrédules, puis éclatèrent de rire.
- "Ce n'est pas drôle ! Eden m'a vu pratiquement torse nu ! Arrêtez de rire !" Grondai-je.
Elles pleuraient de rire à présent, en se tenant le ventre.
- "Les filles !" Continuai-je.
Elles riaient toujours aussi bruyamment lorsque Clara émit un grognement de cochon. Elle se tut soudain et mit une main sur sa bouche, honteuse. On se recommença alors à rire toutes les trois lorsque les animateurs nous appelèrent pour le petit déjeuner.
On sortit alors, en laissant encore échapper quelques gloussements. Dehors, tout le monde était déjà attroupé autours de deux tables garnies d'une montagne de nourriture.
Léo, un petit blond aux yeux verts, se dirigea vers nous, avec deux croissants.- "Salut les filles ! Je vous ai gardé deux croissants, parce que les mecs sont en train de tout manger..." Dit-il, en s'adressant à mes deux clocataires.
- "Oh merci beaucoup Léo !" S'exclamèrent les filles.
Il les leur tendit, avec un grand sourire, puis se tourna vers moi.
- "Oh... Sara... Désolé, je ne pensais pas que tu serais avec elles..." S'excusa-t-il avec une mine désolée.
- "Ne t'en fais pas, c'est pas grave." Lui souris-je.
Je les laissai discuter tous les trois en m'approchant de la table. Plus rien, il n'y avait déjà plus rien.
Super !
Mon ventre gargouilla, pour signaler son mécontentement.- "Oui je sais, tu as faim... Mais j'y peux rien moi !" Dis-je à mon estomac, en tapotant mon ventre.
- "Euh... Excuse moi ?"
Je me retournai vers Eden, qui me regardait les sourcils levés, incrédule.
Décidément, je dois avoir l'air vraiment bizarre...
Et pour la deuxième fois de la journée, je rougis devant lui.- "Oh non, je parlais à... Rien, laisse tomber." Lui dis-je, gênée.
Il me sourit, amusé, puis me tendit une pomme.
- "C'est la seule chose que j'ai réussi à te récupérer. Après ce qui s'est passé ce matin, je ne te voyais plus alors..." Me dit-il, gêné.
- "Merci Eden, c'est gentil..." Lui répondis-je timidement en prenant la pomme.
Il me sourit légèrement.
- "Sara, je t'assure que je n'ai pratiquement rien vu... J'étais loin donc..."
- "Pratiquement ?" Riai-je.
Son regard glissa jusqu'à ma poitrine et il rougit.
- "Et oh ! Tu en as assez vu comme ça !" Dis-je en passant ma main sous son menton pour lui relever la tête.
On rigola quelques secondes puis il me regarda intensément en souriant.
- "Arrête de me fixer, ça me gêne..." Lui dis-je.
- "J'espère que cette colo ne va pas passer trop vite. J'ai vraiment envie d'apprendre à te connaître." Me sourit-il.
Je lui rendis son sourire. Toute contente.
Je l'espère aussi, sincèrement.
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A Summer Love
RomanceJe croyais que ma vie était stable et le resterait toujours. Je suis une élève modèle, studieuse et déterminée. Je m'imaginais finir mes études, trouver un bon travail et un gentil mari. Mais la vie en a décidé autrement. Et en un été, mes idées vo...