Chapitre 12

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Je crois que je vais péter un cable. Cette fille. "Magnifique". Se pavane. Devant. Eden.
D'abord, au début de la marche, c'est à dire il y a maintenant 3h, elle a décrété qu'elle partirait devant. "En éclaireur" avait-elle dit d'une voix mielleuse.
Bon, d'accord, je suis peut-être un peu de mauvaise fois. Je sais qu'un guide passe toujours devant. Mais, à votre avis, qu'est-ce que personne n'a manqué de voir ? Ses longues et fines jambes musclées et ses grosses fesses. Fesses de mammouth.
Le pire, c'est qu'elle tentait d'attraper Eden dans ses filets la garce. La première fois, elle a "trébuché" et est tombée dans ses bras, en disant "oups, merci, mon beau". Nan mais oh ! On ne dit plus ça c'est dépassé depuis au moins 30 ans !
La deuxième fois, elle s'est "renversé" de l'eau sur sa petite veste, qu'elle a aussitôt enlevé, pour se retrouver seulement en petit débardeur moulant.
Bref, cette fille sait qu'elle est belle et elle en profite. Beaucoup trop à mon goût.
Arrivés devant un petit ruisseau, Dana s'arrêta et se tourna vers nous avec un magnifique sourire.

- "Bon, vous avez tous bien marché, je vous accorde quelques minutes de pause, histoire de manger un bout et de vous réhydrater." Nous dit-elle en mettant ses mains sur ses hanches.

Ouf ! C'est pas trop tôt ! Je meurs de faim !
Elle sortit de son sac des biscuits et les posa sur un rocher. Tous les garçons se précipitèrent dessus, si bien que lorsque j'eus accès à ceux-ci, il n'en restait qu'un.
Merci les gars, c'est vraiment gentil !
Lorsque je tendis le bras pour le saisir, je sentis sur moi un regard et m'arrêtai dans mon élan. Dana me regardait avec insistance. Mais qu'est-ce qu'elle me veut ?

- "Humm... Tu le veux ?" La questionnai-je en pointant du doigt le dernier biscuit.

- "Non merci. Je fais attention à ma ligne moi." Me répondit-elle avant de me faire un sourire plus faux que les fesses de Nicky Minaj.

Croyez moi, lui demander si elle le voulait, alors que je meurs de faim, m'a énormément coûté. Mais sa réponse à double sens voulant dire "Tu devrais faire attention toi aussi, sinon tu ressembleras bientôt à une baleine en surpoids", m'a complètement passée l'envie de manger. Ouh ! Qu'est-ce que je la déteste.
Un garçon répondant au nom de Kilian avait écouté toute notre conversation et se plaça juste à côté de moi.

- "T'es sûre que tu l'veux pas ?" Me demanda-t-il avec des yeux brillants d'espoir.

Ne pouvant prononcer un mot, je secouai la tête positivement. Il saisit alors le biscuit en le fourra dans sa bouche comme un gros porc. Sans dire merci en plus ! Adieu, mon précieux.
Dana rigola devant le comportement puéril de Dylan et commença à enlever ses chaussures.

- "Qui vient se tremper un peu dans le ruisseau avec moi ?" Nous demanda-t-elle.

Aussitôt, 24 mains se levèrent. Dont celle de Eden. Ils se précipitèrent tous dans l'eau en criant comme des hystériques, à part moi. J'étais assise sur un rocher et regardai la scène avec ennui et désespoir.

- "Bah alors Sara ? Tu viens pas ?" Me cria Eden depuis là où il était.

Je levai les yeux au ciel.

- "Tu te rappelles de mon existence maintenant ?" Lui répondis-je, apparemment pas assez fort parce qu'il me regarda d'un air incompréhensif.

- "Viens Sara, elle est super bonne !" Me cria-t-il à nouveau.

Je soupirai bruyamment et me lever de mon rocher. Non, pas pour aller les rejoindre. J'ai un trop mauvais caractère pour ça. Je me dirigeai vers la forêt en envoyant bouler au passage plusieurs chaussures.
J'avais faim, j'avais mal aux pieds, j'étais épuisée. Bref, j'en avais vraiment marre.
Je sortis mon appareil de mon sac et commençai à prendre quelques photos. La lumière qui filtrait à travers les branches rendait cet endroit magique. Je m'éclatais.
Lorsque je vis une immense toile d'araignée, je ne pus m'empêcher de crier et de tomber en arrière. Oui je sais ça fait cliché, mais c'est comme ça, j'ai peur des araignées comme certaines personnes ont peur du noir ou encore des clowns.
Le noir ne m'avait jamais fait peur, je m'y sentais bien, sereine. Et les clowns je ne trouvais pas ça effrayant du tout, je les trouvais au contraire ridicules, et plaignais les pauvres mecs qui étaient obligés de se maquiller et de porter des chaussures en 68.
En relevant la tête, je me rendis compte que j'étais plus ou moins... Perdue.
Pourquoi plus ou moins ? Parce que j'avais encore mes photos, et pouvais les regarder pour savoir par quels chemins j'étais passée. Malin n'est-ce pas ?
Malheureusement la tâche s'avéra plus facile à dire qu'à faire. Je passai donc plusieurs fois au même endroit avant de m'en rendre compte.
Au bout de 35 minutes et à bout de force, j'arrivai enfin au petit ruisseau.

- "Sara ! Te voilà enfin ! Mais t'étais où putain ?" Me demanda Eden en me secouant par les bras.

Oh doucement !

- "Je m'étais perdue..." Marmonnai-je, honteuse.

Eden me regarda en secouant la tête d'un air désapprobateur.

- "Ça ne serait pas arrivé si tu nous avais rejoins au moment où je t'ai appelée." Me sermonna-t-il.

Eh oh ! Je suis plus une gamine et t'es pas mon père !
J'ignorai sa remarque et partis plus loin.

- "Ah ! Miss catastrophe est de nouveau parmi nous !" S'exclama Dana en me voyant.

Oh toi, ta gueule.
Après avoir vérifié que personne ne manquait à l'appel, nous nous remîmes en chemin.

- "Sara." L'interpela Eden, en marchant à mes côtés.

Tu peux toujours courir pour avoir une réponse de ma part mon coco.

- "Oh oh ! Sara !" Répéta-t-il avec un début d'énervement.

Toujours pas.

- "Roh. Parfois tu te comportes vraiment comme... Une GAMINE, franchement !"

Je me tournai vers lui en lui mis une claque. Pas trop forte, mais quand même.

- "Moi une gamine ?! Arrête un peu ! Maintenant, retournes voir ton mannequin des montagnes. Je te souhaite plein de bonheur." Lui répondis-je sarcastiquement.

Il me regarda d'abord incrédule, puis partit rejoindre Dana en serrant les poings.
Bon, ok. J'y suis peut-être allée un peu fort.
La culpabilité me broya instantanément le ventre.
Non, je ne suis pas une gamine. Je suis juste jalouse.
Mais cette fois-ci, je crois bien que mon mauvais caractère a tout gâché.

A Summer LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant