Chapitre 8

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J'étais enfermée dans une cabine de toilette et pleurait silencieusement. Je jetai un coup d'œil rapide vers le reflet que me renvoyait la petite fenêtre. Mon mascara, non waterproof, avait coulé le long de mes joues, laissant des traces noires effrayantes. Pourquoi ?
Cette soirée était un désastre complet, avec un grand C....

Retour 2 heures auparavant :

Eden s'approcha de Quentin et nous décolla violemment, en lui lançant un regard plein d'éclairs.

- "Qu'est-ce qui te prend mec ?" Lui demanda Quentin, énervé.

- "Qu'est-ce qui me prend ? TOI, qu'est-ce qui te prend de prendre Sara dans tes bras comme si... Comme si... Vous sortiez ensemble..." Lui répondit-il, la mâchoire serrée.

Quentin me lança un regard plein d'incompréhension.

- "Mais... Vous... Vous sortez ensemble ou quoi ?" Me demanda-t-il, perdu.

- "Non ! Non ! Absolument pas !" Grondai-je, en regardant Eden froidement.

Je pris Eden par le bras, en enfonçant profondément mes ongles dans sa peau, et l'attirai à l'écart, sous un grand chêne.

- "Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu te comportes comme ça ? Tu n'as aucune justification, aucune raison. Vas voir ma sœur putain ! Vas voir ma sœur et fou moi la paix !" Lui hurlai-je tellement fort que toutes les personnes à proximité se retournèrent, surpris.

Eden frotta son bras, marqué par mes ongles, puis son regard s'accrocha au mien.
Je n'arrivais pas à deviner ses sentiments. Ses yeux étaient grands ouverts, brillants et détaillaient mon visage lentement. Et il souriait. Oui, un petit sourire en coin venait étirer ses lèvres fines.

- "Arrête." Lui dis-je.

- "Arrêtes quoi ?"

- "De me regarder comme ça, avec ce sourire là..."

- "Un sourire comment ?"

Craquant... Oui, très craquant...

- "Un sourire... Énervant." Mentis-je maladroitement, ce qu'il ne manqua pas de remarquer.

Il rigola doucement puis avança d'un pas vers moi. Je reculai de deux pas.

- "Sara... Je suis désolé, mais je ne supportes pas la manière dont il te regarde..." M'avoua-t-il d'une voix grave.

- "En gros, tu es en train de me dire que tu es jaloux ?" Lui demandai-je, surprise.

Eden me regarda timidement et plongea ses mains dans les poches de son pantalon de smoking en shootant dans un cailloux. Son smoking lui allait très, très bien. Sa chemise grise mettait en valeur ses yeux et son ensemble noir s'accordaient avec ses cheveux bruns foncés coiffés vers l'arrière, d'ordinaire en bataille.
Merde alors, il faut que je me concentre. Je suis en colère contre lui...

- "Non, je ne suis pas jaloux... C'est juste qu'il te regarde comme si... Tu étais un gros steak bien juteux. Je déteste ça."

- "N'importe quoi. Tu n'acceptes pas qu'un autre garçon que toi puisse m'approcher. Et c'est tellement injuste ! Parce que toi, tu ne t'aies absolument pas retenu d'aller embrasser ma sœur à pleine bouche ! Merde alors, laisse moi vivre ma vie comme je te laisse vivre la tienne !" Criai-je.

C'est tellement injuste de sa part ! Quentin me plait, et j'ai l'air de lui plaire. Il devrait être content pour moi et me laisser tranquille.
Je partis rejoindre les autres en laissant Eden seul.
Lorsque Val' me vit arriver, elle se jeta sur moi.

- "Saraaaaaaa ! J'adoooore cette chanson ! Viens danser avec moi ! Je t'en supplie !" S'exclama-t-elle en me prenant par la main.

Elle m'emmena jusqu'à la piste, où elle se mit à danser sur "Wrapped Up" de Olly Murs, comme si sa vie en dépendait. Elle rayonnait, tout simplement. Autour de nous, les garçons n'avaient d'yeux que pour elle. C'est vrai qu'elle était magnifique.
Une pointe de jalousie vint me titiller. J'aimerais être aussi belle, et respirer autant la joie de vivre qu'elle, mais la vérité, c'est que je dansais comme un pieds. Pour ne pas faire tâche au milieu de tous les autres jeunes, je me contentais de me balancer d'un pieds sur l'autre, au rythme de la musique... Enfin presque...
On "dansait" depuis déjà quelques minutes lorsque un animateur décida de mettre un slow, sous les sifflements des jeunes. Un garçon prénommé Simon avait invité Val' à danser, ce qui l'avait fait glousser timidement. Je me retrouvais donc seule, comme d'habitude. Jamais personne ne m'avait invitée à danser un slow. Je me dirigeais donc vers un banc dans un coin retiré lorsqu'une main se glissa dans la mienne. Je me retournai et découvris Quentin, un sourire séducteur collé sur son visage.

- "M'accorderais-tu cette danse ?" Me demanda-t-il d'une voix enjouée.

J'acceptais en souriant et le suivis au centre de la piste.
Il plaça mes mains sur ses épaules et mis les siennes sur mes hanches.
C'était plutôt agréable, mais j'avais peur de lui marcher sur les pieds, donc je restais concentrée.

- "Décrispes-toi, Sara. Laisses toi aller." Me chuchota-t-il dans le creux de l'oreille.

J'aimais beaucoup cette chanson, "Let her go" de Passenger, cela rajoutait à cet instant un soupçon de féerie.
J'étais donc dans mes pensées lorsque Quentin effleura mes lèvres avec les siennes.
Surprise, je ne répondis pas à son baiser, alors que celui-ci se fit plus insistant.
J'essayais de me retirer mais il ne semblait pas le comprendre, et ses mains glissèrent sur mes fesses.
C'en était trop pour moi, je me reculai et lui envoyai une claque.

- "Qu'est-ce qui te prend putain ?!" Me demanda-t-il, furieux que son approche se résolve par un échec.

Tout le monde nous regardait à présent, et je n'osais pas lui répondre.

- "Enfaite t'es qu'une sale petite aguicheuse, hein ? C'est ça ?!"

Si on pouvait tuer d'un seul regard, je serais déjà morte.
Et là, la scène se passa comme au ralenti. Je le vis lever sa main vers moi et quand elle percuta ma joue et m'envoya par terre, j'étais comme déconnectée.
Autour de moi, je voyais de vagues silhouettes, toutes en couleur, mais j'étais incapable de savoir qui c'était.
Les larmes me vinrent au yeux, et quelqu'un m'aida à me relever.
Il fallait que je m'éloigne de tout ce bordel.
En me dirigeant vers les toilettes, je cru voir deux personnes se battre.
Mais je m'en foutais.
La fête était finie.

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