Chapitre 6

150 4 0
                                    

La principale activité proposée dans cette colo était le snorkeling.
"Snorke quoi ?" Me direz-vous. Il s'agit de plongée en surface avec combinaison, masque, tuba et palmes. Vous pouvez penser "Oh ça doit être bien ! Surtout en Corse !" Donc, logiquement, cette journée s'annonçait prometteuse.
Problème : elle ne s'est pas du tout passée comme prévue.

Ça faisait une heure que nous étions dans le bus, à longer des plages plus belles les unes que les autres, tout le monde trépignait d'impatience.
J'étais assise à côté de Valentine, et pour tout vous dire, ma tête allait exploser.
En effet, Valentine, comme Clara, sont des filles très gentilles, et attachantes.
Mais... Elles étaient vraiment, vraiment, vraiment bavardes.

- "Olalala... Je panique vraiment là ! Imagine que l'on tombe sur des méduses, ou alors des poissons carnivores ! Olalalala..." Me dit Val' en serrant ma main.

Je la regardais d'un air absent, en pensant à... À Eden... Oui et alors ?
Son comportement était réellement incompréhensible pour moi : tantôt il allait voir ma sœur et l'embrassait sous mes yeux, tantôt il revenait vers moi, pratiquement en flirtant.
"Ah les mecs... Jamais je ne les comprendrai..." Pensai-je.
Soudain, le bus s'arrêta, provoquant l'excitation de tous ses occupants.

- "Nous sommes arrivés les jeunes, nous allons tout d'abord pique-niquer au bord de l'eau, puis, nous irons commencer l'activité. Voilà, vous pouvez descendre. Et n'oubliez rien dans le bus !" Nous dit une jeune animatrice timide, d'une petite voix, dont je ne connaissais pas encore le nom.

Nous descendîmes précipitamment et suivîmes les animateurs jusqu'à l'endroit où nous allions manger.
C'était une petite plage, avec des énormes rochers en guise de sable, contre lesquels des petites vagues venaient s'écraser.
Pour y accéder, nous devions descendre un petit escalier, très raide, fait avec des planches en bois.
"Je ne le sens pas cet escalier..." Me dis-je.
Mon appréhension se confirma lorsque je coinçai une de mes tongs entre deux planches et tombai de tout mon poids en roulé boulé jusqu'en bas, entraînant quelqu'un avec moi.

- "Putain ! Tu pouvais pas faire attention espèce de..." Commença Fiona, puis vit que c'était moi et continua "Toi ?! Tu as décidé de me gâcher les vacances ou quoi ?! Ce n'est pas parce que personne ne s'intéresse à toi et que tu n'as pas d'amis que tu dois t'en prendre à moi ! Maman aurait honte de toi !" Me dit-elle avec fureur.

Contrairement à d'habitude, son comportement ne provoqua pas chez moi de la colère mais une tristesse terrible. Les larmes me montèrent aux yeux, ce qui choqua ma sœur.
Je me relevai, sans dire un mot, et m'éloignai le plus possible de autres, sur un rocher à l'ombre. Elle m'avait coupé l'appétit.

- "Hey ma puce, ça va ?" Me demanda Julie en s'approchant de moi.

Je ne répondis pas et laissai une larme couler le long de ma joue.
Julie s'accroupit face à moi en posant ses mains sur mes genoux. Je tournai immédiatement la tête. Je détestais pleurer devant quelqu'un, me montrer vulnérable.

- "Tu sais, je pense que ta sœur a parlé sans réfléchir, elle ne voulait sûrement pas te blesser à ce point." Me dit-elle d'une voix réconfortante, en mettant une de mes mèches derrière mon oreille.

- "Si, elle savait parfaitement ce qu'elle disait. Elle voulait me faire du mal." Réussis-je à lui répondre entre deux sanglots.

Elle se releva, me prit dans ses bras quelques secondes et commença à se retourner pour aller rejoindre les autres.

- "Je te laisse un peu toute seule. Tu devrais manger un peu, sinon tu ne vas pas pouvoir faire l'activité. Je t'appellerai lorsqu'on bougera." Me dit-elle avant de partir.

Elle était sincère, vraiment sympa. Mais j'avais effectivement besoin d'être seule.
Je parvins tout de même à manger une pomme, puis les animateurs nous appelèrent pour que l'on se prépare.
Le centre de plongée était à deux minutes à peine de la plage.

- "Salut les jeunes ! Vous allez venir nous voir un par un, pour que l'on puisse vous donner tout l'équipement nécessaire" nous dit un moniteur, dont l'aspect rappelait celui des surfeurs, avec ses cheveux blonds dorés, sa peau hâlée et son corps musclé.

Les filles le regardaient avec admiration, la bouche parfois grande ouverte.
En temps normal, cela m'aurait fait rire, mais je n'étais pas d'humeur.
Lorsque tout le monde fut près, ils nous amenèrent jusqu'aux bateaux qui nous emmèneraient plonger.
Ils nous répartirent, chacun notre tour, sur les deux bateaux.
Lorsque l'homme au physique de surfeur pointa son doigt sur moi, puis sur un des deux bateaux, je commençai à marcher, puis nager vers celui-ci. L'eau était fraîche et transparente, si bien que je pouvais voir mes pieds.
Arrivée à l'échelle, je plaçai mes mains aux deux extrémités et mis un pied sur le premier barreau.
Deuxième catastrophe de cette journée : l'échelle étant mouillée, je glissai et retombai dans l'eau, en me tapant la jambe contre l'échelle, et en buvant la tasse.

Je ne sais pas si certains d'entre vous se sont déjà baignés dans l'eau de la Méditerranée, mais pour ceux à qui cela n'est jamais arrivé, je vais préciser quelque chose.
L'eau de la Méditerranée est très très très salée.

Mes yeux et ma gorge me brûlaient, impossible d'ouvrir les yeux.
Quelqu'un saisit mon poignée et me hissa à bord, sous les fous rires des autres.
Je m'assis sur le rebord et recrachai le plus d'eau possible, la même personne me tapait gentiment dans le dos.

- "Respire Sara, ça va aller !" Me dit gentiment Eden.

Je me figeai en entendant sa voix et le repoussai gentiment.

- "Je peux me débrouiller toute seule, merci." Lui répondis-je, plus sèchement que je ne l'aurais voulu, ce qui le fit rire.

- "Quel sale caractère, ce n'est pas possible !" Rigola-t-il.

Je lui envoyai une petite tape sur le torse.
Le bateau démarra. Il prenait toutes les vagues et bondissait dans les airs.
J'eus rapidement mal au cœur. "Il faut que je respire, que je me calme." Pensai-je.
Malheureusement, la troisième catastrophe de la journée arriva : je me retournai et vomis, ce qui fit gémir de dégoût toutes les personnes à bord.

La plongée ne s'est également pas passée comme prévue. Au moment où nous avons sauté à l'eau, le soleil se cacha derrière le seul nuage présent dans le ciel ce jour là, rendant l'eau sombre.
Personnellement, je ne vis absolument rien. En plus de cela, leur matériel était... Comment dire... C'était de la merde. L'eau rentrait dans nos masques et nous brûlaient les yeux et nos combinaisons peu épaisses ne nous réchauffaient absolument pas.

Bref, journée de merde.

A Summer LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant