Promenade nocturne

102 11 2
                                    

Merci à @DanPerreault pour cette nouvelle.
J'espère qu'elle vous plaira.

--------------------------------------
Je cours à en perdre haleine, sans le retourner, l'adrénaline dans le sang. La glace craque sous mes pieds. Les cotons blancs former par mon souffle dans cette température glaciale, laissent une trace visible pour celui qui est à ma poursuite. J'arrivais à l'entrée d'un cimetière, pas le temps de réfléchir. Je m'engage sur cette allée, bordée de pierre tombale projetant leur ombre noire sur le sol blanc, s'étirant pour tenter de m'attraper. Je me dirige vers la source de lumière au fond de cette longue allée sinistre. La lune est absente dans le ciel noir encre oū perce çà et là des étoiles qui brillent timidement. Je n'ai pas le temps de les admirer, on me poursuit. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaules, sans toutefois ralentir la cadence. L'ombre noir est toujours derrière moi, toute proche, mais incapable de me rattraper. Je regarde devant moi et je vois une usine au loin, la source de lumière. Les panaches de fumée polluant l'atmosphère tuant les vivants pour que ceux-ci terminent inévitablement ici à dormir parmi les autres morts, là oū on finira tous un jour ou l'autre. Je chasse cette idée de ma tête, pas le temps à ce genre de réflexion avec lui toujours derrière moi, toujours à la même distance de moi, marchand dans mes pas. J'arrive à la grille qui délimite le territoire des morts, les lumières de l'usine l'aveugle. Je me retourne, figé de peur, il est immobile devant moi, grand et sombre avec toujours la même distance qui nous sépare. Je n'arrive pas a discerner les traits de son visage, mais il est plus grand et imposant qu'il avait semblé aux premiers abord.
Aucun de nous ne bouge, attendant une réaction de la part de l'autre. Je m'écroule en petite boule sur ce tapis de neige froide, les larmes coulant à flots. Ça arrive chaque fois que je le vois et je ne veux plus de toute cette peur, mais je ne pourrais jamais me défaire de son emprise. Malheureusement je ne suis pas Peter Pan. Je suis sa prisonnière et pourtant libre, mais sa simple vue me pétrifié.
Est-ce normal d'avoir autant peur de son ombre?

Et ton histoire ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant