Chapitre 17

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15 Mars_7h37

– Vous n'avez rien vu venir, elle était peut-être plus fatiguée que d'habitude  ?
– Non, elle semblait parfaitement sereine durant le service.

J'entends Georges et COLLINS murmurer comme s'ils avaient une discussion de la plus haute importance. Je suis réveillée depuis près de dix minutes et je n'ai qu'une hâte, entendre un claquement de porte qui me signalera que mes de visiteurs ont déserté la salle de repos des médecins. Georges ne va  plus me  lâcher, et je suis sûre que COLLINS va se servir de mon malaise pour prétendre être plus qualifié que moi  !

Mais au fond, je sais que je ne veux pas ouvrir les yeux pour éviter qu'on me dise que Théodore MILES n'est plus de ce monde.

– Parlant de service, comment ça évolue entre vous  ? Questionne Georges.
– Plutôt bien je dirais, nous apprenons à communiquer bien qu'elle soit toujours sur ses gardes en ce qui me concerne...
– Ça passera, Tanoula est toujours sur ses gardes quand elle ne connaît pas bien les gens. Vous pouvez y aller, je vais rester jusqu'à ce qu'elle se réveille.

Il croit me connaître par coeur.

À l'entente du claquement de porte je me décide à ouvrir les yeux, juste pour demander à Georges de s'en aller  ; autrement il serait capable de passer sa vie là...

– C'est bon je suis réveillée, tu peux rentrer chez toi...
– Dieu soit loué, je me  suis fait du souci  !
– Je vais bien, je suis juste un peu fatiguée, tu pourrais baisser la lumière s'il te plaît ?
– Je te ramène à la maison, tu es en congé forcé  !
– Jamais de la vie, et puis de quelle maison tu parles  ?
– La mienne, il est hors de question que je te laisse toute seule et c'est en tant que directeur de l'hôpital que je t'impose ce congé  !
– Tu m'agaces. Dis-je en claquant de la langue.
– Sache que je prends énormément de plaisir à le faire  !

Il sourit. Je ne trouve pas cette situation amusante; pas le moins du monde. Il peut peut-être m'imposer un congé mais je n'irai pas chez lui; j'ai un appartement et c'est là que je vais aller.

– Qu'est-ce qui t'est arrivé, tu peux me le dire  ?
– Je n'ai pas vraiment eu le temps de m'auto-examiner mais je pense que la fatigue y est pour quelque chose...
– C'est vraiment tout ? Tu me le dirais s'il y avait autre chose n'est-ce pas  ?

Certainement pas  !

– Évidemment !
– Je te laisse te préparer, je te ramène à la maison.
– Rectification, tu me ramènes à mon appartement, et c'est non négociable  !

Il lève les bras en signe de reddition puis sort de la pièce.

Il faut absolument que je me renseigne sur l'état de Théodore MILES. Ma plus grande crainte est qu'il ne meure avant que je ne lui parle...

Après avoir fini de me changer je décide d'aller me renseigner auprès de Pamela ; en tant qu'infirmière en chef elle a accès à de nombreuses informations et c'est probablement la personne la mieux placée pour m'aider...

– Bonjour Pamela  !
– Bonjour docteur, vous vous sentez mieux  ?
– Oui beaucoup mieux merci, euh pouriez-vous me renseigner sur l'état d'un patient qui a été admis aux urgences la nuit dernière ?
– Bien sûr, de qui s'agit-il ?
– Théodore MILES.
– Un instant, dit-elle en vérifiant sur ses fiches. Théodore MILES... ah le voilà, il doit subir une intervention dans trois heures, son état est loin d'être stable...
– Je vous remercie...

Il ne me reste plus qu'à prier pour que son état s'améliore après l'opération...

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Ton plan n'est pas le mien Où les histoires vivent. Découvrez maintenant