Chapitre 2

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« Ne négligez rien, travaillez, refaites et ne laissez là l'œuvre que lorsque vous aurez la conviction de l'avoir amenée à tout point de perfection qu'il vous était possible de lui donner. » Gustave Flaubert.

Je sors de ma torpeur bien décidée à agir.

− Papa lâche-la elle ne pourra faire venir aucun docteur si tu continues de l'agresser !

Agir, agir, agir...

− Pamela allongez-le par ici, dis-je en désignant le cas qui selon moi est le plus grave ; gonflement des lèvres, crise d'asthme... il présente les symptômes d'une allergie alimentaire, est-ce qu'il a ingéré une chose à laquelle il est allergique ? Je demande.

Etre parfaite...

Jack GRANT me détaille des pieds à la tête avec une expression confuse collée au visage. Eh oui c'est moi le médecin !

De toute façon il n'a pas le choix ; il y a du monde aux urgences aujourd'hui et mes collègues sont déjà pris, alors c'est moi ou rien !

− Qui êtes-vous ? demande-t-il.

Sa question est trop stupide pour que je prenne la peine de lui répondre.

− C'est le docteur PEARS, elle va se charger de vos fils ! Répond Pamela exaspérée.
− Je  vous repose la question, qu'est-ce qu'il a avalé ?
− Une demie boite d'amandes ; répond le brun blessé.
− Pamela s'il vous plait, apportez-moi de l'épinéphrine et de l'antihistaminique. Dis-je sans décrocher le regard de mon patient.

Je l'observe attentivement.

Son visage est déformé mais je peux aisément voir qu'il a les yeux de son meurtrier de père, et c'est aussi le cas de son frère. Je distingue sur ses doigts des traces de peinture, alors j'ai devant moi un artiste déprimé ! Parce que c'est bien ça, il est déprimé, autrement il n'aurait pas avalé ces amandes.

On ne l'y a pas forcé. Il l'a fait exprès...

Je dois savoir pourquoi il a tenté de mettre fin à ses jours.

Pamela revient avec les deux seringues et me les tend ; d'un regard  je lui fais signe  d'éloigner les deux hommes près de nous. J'essaie de retourner le mini GRANT de sorte à lui faire la première injection mais il n'arrête pas de s'agiter depuis qu'il a vu la seringue.

− Vous avez besoin d'aide ? Me demande l'autre mini GRANT.
− Non ça ira, pouvez-vous baisser votre chemise au niveau de votre épaule de sorte à ce que j'aie une idée plus nette de votre blessure ? Dis-je en essayant tant bien que mal de maitriser l'autre sauterelle.

Le blessé s'exécute aussitôt ; la blessure est superficielle, aucune veine n'a été touchée à ce que je vois.

− Pamela s'il vous plait faites lui un garrot pour stopper le saignement ! Je dis tout en essayant de rester concentrée sur mon autre patient.

Il m'empoigne les poignets et tente de se relever. Il ne veut vraiment pas coopérer, on dirait qu'il ne veut pas que j'arrête sa crise. Il veut certainement mourir, mais je suis navrée de le décevoir ; j'ai plus d'un tour dans mon sac ! Je serre la seringue dans main  droite pour ne pas qu'elle m'échappe, j'éloigne ma tête de quelques centimètres avant de lui administrer un calmant fait maison ; un coup de tête.  Je me sens un peu étourdie mais j'ignore la douleur et profite de l'occasion pour lui faire l'injection.

Voilà une chose de faite ! Pamela revient avec une mine un peu apaisée.

− La blessure est superficielle, mais il faudra tout de même lui faire des points de suture...
− Je m'en occupe dès que j'ai fini avec celui-ci.
− Vous avez la pression ? C'est tout de même le fils du maire !
− Pour moi c'est un patient comme les autres ; antihistaminique ! Dis-je en lui tendant ma main gauche.
− N'empêche que tous les patients n'ont pas le maire pour père !

Ton plan n'est pas le mien Où les histoires vivent. Découvrez maintenant