Chapitre 20

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J’ai souvent entendu dire que l’amour pouvait  nous faire faire des choses absurdes, complètement folles.

Depuis quelques temps je fais des  choses que je ne me serais jamais imaginé faire, mais j’ignore si l’amour en est la cause. Lorsque Tanoula m’a balancé au visage que je lui avais proposé mon aide parce que, selon elle, j’aime et je protège mon père, je me suis senti bizarre. Pas parce qu'elle disait vrai mais plutôt parce que je ne me suis jamais posé la question ; et surtout parce que cette idée me répugne.

En grandissant j’ai toujours tout fait pour que mon père m’approuve. Un peu comme un employeur qui agrée le travail d’un employé qui fait de son mieux pour gravir les échelons. Cette image n'est pas du tout conforme à celle que les gens se font des relations père-fils. Je ne sais pas comment l’expliquer mais je n’ai pas envie de me dire que je fais tout ça par amour pour lui. Cet homme nous a toujours traités comme si nous n’étions pas dignes d’être ses fils alors pourquoi devrions nous l’aimer ?

La seule fois où je l’ai  vu vraiment s’inquiéter pour l’un de nous deux a été le jour où Jonathan a tenté de se suicider. Et encore, c’était de sa faute... À force d’entendre qu'il était le mouton noir de la famille, Jon a fini par craquer.

Alors non. Je ne le fais définitivement pas par amour. C’est juste que mon père m’a transmis ce truc qui fait que je ne supporte pas que mon nom soit traîné dans la boue.

Et c’est pour ça que je fournis autant d’efforts.

Et si par malheur il s’avère que mon paternel est un meurtrier, j’aurais au moins le mérite d’être le GRANT droit et honnête !

– Celui-ci  est un de nos plus beaux modèles, le collier de perles est  assorti  d’un pendentif en fleur serti de diamants et de saphirs.

C’est exactement ce que je cherchais, il est exactement comme l’autre !

– Je le prends. Dis-je.
– C’est un excellent choix monsieur GRANT, il plaira  certainement à votre fiancée ! Me dit le joaillier.

Je souris à cette idée. Ma fiancée comme il le dit, va détester ce collier !

– Je n’en suis pas si sûr, elle a des goûts assez particuliers. Dis-je en contemplant le collier.
– Voulez-vous un bracelet avec ? Me demande t-il.
– Non, ce ne sera pas nécessaire.
– Très bien monsieur.
– Je vous remercie.
– Passez une excellente journée !
– Merci ; dis-je en sortant de la bijouterie.

Je ne sais rien à propos des goûts de Tanoula mais je suis sûr d’une chose, elle détestera ce collier.

Après notre dernière entrevue nous avons décidé d’aller ensemble aux funérailles de Ted. Mais j’ai pris le temps de réfléchir et je me suis rendu compte que je n’avais pas pris en compte les questions qui me seraient posées sur le pourquoi de sa présence. Les GRANT ne passent jamais inaperçus.

Si j’envisageais sérieusement de débarquer avec elle dans une pièce pleine de racistes, il me faudrait avoir une sacrée bonne histoire à raconter !

Alors je me suis souvenu de ce brunch chez mes parents, où j’avais prétendu avoir une fiancée pour agacer ma mère. J’avais dit à Viola que ma fiancée avait un collier identique au sien mais qu’elle le détestait.

J’ai fait jouer mes relations pour que le bijoutier le plus huppé de la ville accepte d’ouvrir un samedi pour que j’achète le fameux collier.

En faisant ça je m’arrange aussi à  ce que les gens cessent de poser des questions s’ils nous voient souvent ensemble.

Ton plan n'est pas le mien Où les histoires vivent. Découvrez maintenant