Chapitre 13

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" La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, et vous aurez vécu si vous avez aimé." Alfred de Musset.

J'ai buché comme une malade à la fac pour devenir une cardiologue de renom et me voilà de corvée de consultation pour deux semaines parce que j'ai empêché mon taré de binôme de tuer un homme ; bon c'est vrai que je lui ai aussi crié dessus mais ça va ce n'est pas un drame !  De là à m'imposer des consultations, les urgences me manquent...

Au moins je suis consolée par le fait que COLLINS écope de la même sanction que moi !

− Et je me suis évanouie comme ça, tout d'un coup ; alors dites-moi docteur, est-ce que je vais mourir ?

Je lève un regard amusé vers la dame qui se tient devant moi.

− Madame... FARMER, vous n'allez pas mourir, d'après ce que vous venez de me dire, vous avez simplement besoin de repos, vous travaillez de nuit et vous passez vos journées à prendre soin de vos petits enfants, vous vous surmenez ; alors je vais immédiatement vous faire un justificatif pour que vous preniez trois jours de repos complet et je ferai même un mot à l'intention de votre fils pour qu'il s'occupe lui-même de ses enfants !

− Mais il travaille !
− Alors il peut engager une nounou !

Elle soupire, résignée. Puis acquiesce à mes paroles.

− Je vais vous faire passer des examens pour m'assurer que tout va bien mais je pense que si vous suivez mes instructions vous irez beaucoup mieux !
− Merci docteur !
− Et n'oubliez pas d'acheter les vitamines que je vous ai prescrites.
− C'est promis, encore merci pour vos conseils, que Dieu vous bénisse ! Dit-elle en sortant de la salle de consultation.

− Suivant !
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− Je vous ai déjà vu quelque part...
− Vous dites que vous n'aviez pas vu l'arbre avant de vous cogner ; et vos migraines elles sont fréquentes ?
− Oh oui, très fréquentes et je peux vous assurer que cet arbre est apparu comme ça, il était pourtant très loin... ah mais oui, je sais, vous êtes la fille du révérend PEARS, j'en étais persuadée, vous avez une voix angélique les dimanches !

Je m'attarde un moment sur elle. Je l'ai déjà vu à la paroisse effectivement, mais elle me confond avec Grace...

− Non, ce n'est pas moi, je ne suis pas la fille du révérend, je suis sa nièce et je ne suis pas non plus dans la chorale, on va faire un test oculaire vous voulez bien ?
− Oh, c'est comme vous voudrez, à mon âge tout se met à dérailler, aujourd'hui c'est ma vision, demain ma mémoire, et après demain mes jambes ! Vous devriez profiter de vos jeunes années c'est moi qui vous le dis ; vous avez des enfants ?
− Lisez à haute voix les lettres sur le tableau s'il vous plait.
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La porte s'ouvre pour la énième fois et je prie que ce ne soit pas encore une vieille dame. A la place, c'est un visage familier qui se présente. Que fait-il ici ?

− Peter ?
− Bonjour Tanny !
− Qu'est-ce que tu fais ici, tu es malade ?
− Malade, c'est un bien gros mot, c'est juste ces douleurs d'articulations qui ne veulent pas me lâcher.
− Installe-toi, je vais analyser tout ça.

Il s'installe et je commence mon examen.

− David s'en va, tu le sais n'est-ce pas ?
− Oui je sais, il nous l'a dit.
− Et ?
− Et quoi ?
− Comment prends-tu la chose ?
− Je suis très heureuse pour lui.
− Je le sais, mais je pense que tu es aussi profondément touchée par l'idée qu'il s'en aille, je me trompe ?
− Qu'est-ce que ça change, il s'en ira de toute façon, peu importe ce que je peux bien ressentir.
− Nous sommes ta famille Tanoula, tu peux nous parler. En ce qui concerne le départ de ton frère, ne t'imagines pas qu'il t'abandonne, ne laisse pas cette pensée s'immiscer dans ton cœur...
− Facile à dire...
− Pas impossible. Tanoula l'amour c'est aussi accepter de laisser les autres s'en aller... je l'ai bien fait quand tu as décidé de déménager et que par la suite Grace a décidé de faire pareil ; ce n'est pas pour autant que je me sens abandonné !
− Eh bien je ne suis pas toi, je ne suis pas l'incarnation de la bonté...
− C'est flatteur de penser ça de moi mais je ne suis pas parfait, c'est juste qu'il y a des années, j'ai laissé quelqu'un entrer dans mon cœur et depuis je vie comme en dehors du temps. Et à mon avis ton cœur à toi a besoin d'être soigné.
− Je suis médecin, je le saurais si mon cœur était défaillant.
− Sauf que je te parle d'une médecine qui dépasse de loin tes diplômes.
− On a terminé, il te faut du repos, et je vais te prescrire un décontractant musculaire, par contre évite les ''coupe souffle'' de Becky...
− J'ai aussi une ordonnance pour toi, une dose de Matthieu 11 : 28-30 et une autre de Apocalypse 3 : 20, à prendre régulièrement.

Ton plan n'est pas le mien Où les histoires vivent. Découvrez maintenant