Chapitre 7

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Aujourd'hui c'est vendredi, enfin, la semaine est bientôt finie ! Les semaines à la maison passaient beaucoup plus vite qu'ici. Je n'oublie toujours pas que mon frère s'est enfui de l'internat et que mes parents ne sont même pas au courant.

Il me reste plus que trois cours ; français, histoire et histoire mythologique - que je n'ai pas encore eu. Apparemment le prof d'histoire mythologique est super-strict, si on a moins de la moyenne, on doit écrire une dissertation sur un mythe de son choix et être le plus complet possible. Plus il est complet, plus on a de points et on a de chance de rester dans son cours.

Je suis en retard pour mon cours de français, je décide de prendre un raccourci pour ne pas arriver encore plus tard. J'entends des voix dans le couloir où apparemment je ne suis pas seule. Si un éducateur tombe sur moi je suis foutue. Je me cache dans un renfoncement et j'entends les voix se rapprocher de plus en plus.

- Je suis désolé, papa.

Je reconnais cette voix, c'est une voix de garçon mais je ne reviens plus sur qui elle me fait penser.

- Georges ! Tu vas te reprendre en main et arrêter de sécher les cours, s'écrie un homme qui à l'air très énervé.

Georges ! C'est sa voix. Je n'ai pas réussi à la reconnaître parce que pour une fois il n'a pas son air hautain. Il a l'air vraiment désolé. Je me demande pourquoi son père est ici. Les parents ne peuvent pas venir en semaine sauf en cas d'urgence mais je ne pense pas que, ça, soit un cas d'urgence.

- Je n'arrive pas à avoir l'envie de travailler.

- C'est parce que pour travailler il ne faut pas avoir l'envie mais l'obligation de le faire, répond son père d'un rire sarcastique.

- Je te promets que je vais faire de mon mieux.

- Je vais te trouver un professeur particulier.

- Non, papa ne fait pas ça.

- Pourquoi ?

- Si tu fais ça, ma réputation va en prendre un coup.

Il a déjà une mauvaise réputation. Son père a raison il devrait travailler plus.

- Il n'y a pas de réputation qui tienne ! Demain je te trouve un homme comme professeur particulier.

Pourquoi pas une femme ? Ce ne serait pas possible qu'il soit au courant pour toutes ses aventures... bien sûr que oui ! On dirait qu'il va faire comme dans « Ugly Betty », quand Mr. Meade engage Betty pour que Daniel arrête de sauter sur toutes ses secrétaires.

Tout le monde est au courant alors pourquoi pas lui ? C'est très intelligent monsieur Victoria ce que vous dites là !

- Va en cours Georges. Tu vas être en retard.

Moi aussi je vais vraiment être en retard s'ils ne terminent pas leur discussion maintenant.

Les pas se font plus fort et deux hommes passent devant moi. Ouf ! Ils ne m'ont pas vu.

Je me dirige vers la classe de français et la prof me fait signaler que la prochaine fois ce sera une retenue pour mon retard. Cette punition est surement la préférée des professeurs et éducateur de l'internat.

***

Je me suis rendu compte que Georges est avec moi en histoire mais pourtant mercredi il n'était pas là. Peut-être fait-il vraiment plus attention à son éducation ? C'est un affaire à suivre...

Je m'assieds à la deuxième rangée de la classe en histoire mythologique. Mon frère m'a déjà parlé de ce cours et à quel point il est intéressant. Je me suis inscrite ici pour ; suivre la passion de la famille et pour pouvoir partir en Grèce dans deux ans. Le voyage en Grèce me fait rêver, je sais qu'on ira là-bas pour parler de mythologie mais le paysage me fait rêver.

En me tournant je me rends compte que nous ne sommes pas beaucoup, peut-être une dizaine. Je ne reconnais personne. Le prof fait son entrée dans la classe et plus personne ne parle.

- Bonjour et bienvenue en histoire mythologique ! s'exclame le prof. Je suis monsieur Victoria.

Je me retourne vers lui et reconnais cet homme, c'est... le père de Georges ! C'est donc lui le prof super-strict qui fait peur à tout le monde - même à son fils.

- Je sais que la moitié d'entre vous est ici par force, qu'une partie de l'autre moitié est ici pour le voyage en Grèce et que le petit restant est ici pour vraiment travailler.

Je fais partie des trois types de personnes. Au moins il est caché avec nous.

- Je vous laisse le choix de vous désinscrire de ce cours. Je ne veux pas des gens qui ne travaillent pas où qui dorment. Donc, soit vous restez et vous êtes sérieux dans votre travail soit vous prenez la porte !

J'ai bien compris qu'ici c'est du sérieux. On peut commencer le cours ? Je suis trop impatiente.

***

- Sienna, tu vas faire comment pour géo vu que James et moi on est en binôme ? dit Nate en se moquant de Sienna.

- Je ne sais pas. Je vais peut-être aller avec Monica...

- Ashley ? Tu es en géo avec eux, non ? me demande Danny.

J'ai impression de passer pour un fantôme pour tout le monde sauf pour Danny. Lui au moins il fait attention à moi. Ceux qui ne me voient vraiment pas sont Andréa et James. Ils se retournent tous vers moi et sont presque choqués de me voir ici, pourtant ça fait dix minutes que je suis là !

- Oui, je murmure timidement.

- Tu pourrais être en binôme avec Ashley, en plus elle ne connaît pas l'Italie, elle vient tout juste d'arriver, dit-il avec un grand sourire.

- Pourquoi pas ? dit Sienna en haussant les épaules. Tu me dis quand tu es libre et je serais là.

Je hoche la tête, triture la nourriture dans mon assiette. Je sens le regard de Danny sur moi. Je lève la tête vers lui.

- Merci, je lui murmure en m'approchant de son oreille.

- De rien. Ne t'en fais pas. Comme je te l'ai déjà dit, donne-leur un peu de temps. Et de temps en temps, il faut un peu forcer l'univers de mettre des gens sur ton chemin, me dit-il en finissant par un clin d'œil.

- Je viens de recevoir un message de Marina, s'exclame Léo avec de grands gestes pour qu'on le regarde. Il y a une fête demain soir au dortoir ouest chez les filles, on y est tous invités.

Il se tourne vers moi, me regarde et continue :

- Même toi.

Il ne prend même pas la peine de dire mon nom. Ça ne me fait pas plaisir mais je ne le montre pas. De toute façon, personne ne me regarde. Tout le monde saute de joie. Je pense que je ne serais jamais aussi heureuse qu'eux d'aller à une fête illégale dans Chermane, même si c'est le dortoir en face du mien.

Chermane : un nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant