Chapitre 37

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Le soleil n'était pas encore levé mais il ne tarderait pas. En dehors de ma tente, je me précipitai vers celle de Julian et entrai sans frapper ou sans laisser quiconque m'annoncer. Julian, Gabriel, Arthur, Sphen et d'autres hommes que j'avais croisés sur le terrain étaient réunis autour d'une table. Lorsque mon frère s'aperçut de ma présence, il me salua puis me demanda d'approcher. Il avait enfin reçu des nouvelles du camp ennemi : les attaques d'aujourd'hui seraient multiples. Dray comptait nous épuiser et nous attaquer par tous les fronts comme pour nous faire croire qu'il nous encerclait. Cependant, son plan avait des failles car grâce à la défense organisée par Julian chaque entrée dans le camp avait été protégée. Il était même allé jusqu'à créer une barrière défensive grâce aux hommes qu'il avait pu rallier à notre cause.

Pourtant malgré ces bonnes nouvelles, mon pressentiment ne me quittait pas, il s'enlisait dans mes craintes et mes incertitudes tel un cancer incurable. Bien entendu, je gardais mes doutes pour moi. Lorsque le jour se leva enfin, les combats commencèrent, comme prévu les ennemis arrivèrent de tous côtés. Cependant le gros des troupes sortait encore de cette maudite forêt et Julian m'avait laissée à mon poste. En début de matinée, j'économisais mes pouvoirs car les attaques n'en valaient pas la peine et que je savais pertinemment au fond de moi que quelque chose de bien plus grand allait se produire. Malheureusement en milieu d'après-midi une grosse attaque eut lieu et je dus déployer ma force et mes dons pour y mettre fin.

A la fin de cette journée, l'épuisement se fit sentir dans chaque particule de mon corps. Arthur me soutint même pour marcher jusqu'à ma chambre déserte. Louis devait avoir bien mieux à faire que de se prélasser. Tandis que moi, malgré mon inquiétude, je ne pus m'empêcher de m'assoupir. L'utilisation de mes pouvoirs m'avait achevée.

Mon réveil fût brutal. J'entendis des hurlements dans la nuit qui m'indiquaient que les combats n'avaient pas cessé. D'ailleurs, ils étaient bien plus proches que je ne le pensais. Je me levais en vitesse et pris mon épée. Ce que je vis au dehors, me figea quelques secondes. C'était le Chaos, la plupart des tentes étaient en feu, des magiciens et des soldats combattaient tout autour de moi, les morts gisaient et leurs corps déversaient leur sang sur la terre, la rendant boueuse. Quand je repris mes esprits, je scrutai les environs afin de pouvoir trouver un de mes amis. Le premier que j'aperçus, fut Will. Je m'approchai au plus vite et lui vint en aide en transperçant son adversaire du bout de mon épée. Il m'observa une fraction de seconde, hocha la tête en signe de remerciement puis m'entraîna avec lui, au plus vite, vers les chevaux. Cependant, notre avancée était vaine, à chaque pas que nous effectuions un assaillant se jetait sur nous. Au bout du dixième ennemi achevé, je relevai la tête et mon sang ne fit qu'un tour. Dray se trouvait face à moi, à environ dix mètres, en train de combattre mon frère. Il ne m'avait pas encore remarqué alors je me faufilai vers lui, tuant quelques autres combattants au passage. Mon frère était en train de perdre le combat car celui-ci n'était en rien honorable. Dray utilisait ses pouvoirs, et comme nous le savions tous, mon frère était plus doué dans le maniement d'armes que dans l'utilisation de ses dons. Je vins alors à sa rescousse en hurlant :

_ Dray !!!!

Ce dernier se tourna et quand son regard se posa sur moi, j'eus un frisson en lisant la haine et la folie dans ses yeux.

_ Déiti ... lança-t-il telle un sifflement de serpent, un grand sourire aux lèvres.

_ Lena arrête ! Me cria mon frère.

_ En effet, c'est bien vous que je cherche, même si je me ferai un plaisir de tuer votre charmant frère. Répliqua mon ennemi juré en assénant une droite à Julian, ce qui me mit dans une rage folle et me poussa à projeter Dray contre la barrière de l'enclot à cheval.

L'héritage des DéitisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant