Chapitre 42

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Quelqu'un toqua à ma porte ce qui me réveilla en sursaut. Je m'assis au plus vite sur le lit car s'il s'agissait de Dray, je ne voulais surtout pas être prise au dépourvu. Heureusement, il ne s'agissait que d'Illiria qui venait m'apporter ma robe. Cela voulait dire que j'avais dormi deux heures durant, ce qui m'inquiétai un peu au vu de la grasse matinée que j'avais faite. Mon amie approcha près du lit, tête baissée, et déposa ma tenue sur le matelas, plus deux, trois petites choses et des escarpins splendides au pied de la robe. J'observais ces chaussures, tout à fait stupéfaite car on aurait dit des escarpins, tout droit, sortis d'un magasin de luxe très connu dans notre monde pour ses semelles rouges. Elles étaient tout simplement resplendissantes. Je me retournai vers Illiria pour la questionner mais elle anticipa mes interrogations :

_ J'ai montré un des livres de votre monde à notre cordonnier et il a pu vous créer ces chaussures. Je vous ai également emprunté ceci... Dit-elle en me pointant du doigt un ensemble soutien-gorge, string noir en dentelle très élégant. Je les avais trouvé sur vous lorsque vous étiez enfermée en bas. Malheureusement, les vôtres étaient irrattrapables alors j'ai pensé que cela vous ferez plaisir.

_ Merci beaucoup Illiria, c'est magnifique.

_ Disons que vous ne me remercierez plus une fois que vous aurez enfilé la robe.

_ Je suppose que ce n'est pas toi qui l'a choisi ?

A cette question, mon alliée secoua doucement la tête puis me laissa enfiler mes sous-vêtements avant de m'aider avec la robe. Une robe noire très transparente hormis au niveau de ma poitrine qui était ornementée de dentelle fine et doublée, serpentant jusqu'à ma hanche gauche pour poursuivre son chemin sur le début de mon pubis jusqu'à mi-cuisse et terminai sa course pour couvrir mon fessier. Puis le tissu transparent prenait la suite le long de mes jambes. Au niveau de mes bras, cette même matière laissait apparaître les marques et les bleus et bien entendu, pour finir cette robe, Dray n'avait pas hésité à laisser apparaître mon dos nu pour que tous ses amis puissent admirer son œuvre.

À cette tenue très dénudée, s'ajoutaient deux joncs en argent, large d'environ deux centimètres, qui d'après Illiria me protègeraient de Daniel mais étaient également un souhait de Dray pour montrer que je me soumettais à lui. En effet, ces joncs s'appelaient « les bracelets de soumission ». Autant dire que cette dernière nouvelle me déplaisait grandement. Je me sentais de plus en plus acculée au fin fond de mon être, mes réserves d'énergie, de dignité et d'optimisme s'amenuisant petit à petit telles les feuilles d'un chêne au début de l'hiver.

Illiria finit de me préparer et je pus m'observer dans un miroir. Le reflet que j'y trouvai, ressemblait en tout, à une femme soumise sans nul doute mais mon regard n'arrivait pas à se décider entre soumission et détermination. Ma confidente s'en aperçut et vint se mettre derrière moi en me tenant délicatement par les épaules :

_ Vous ne devriez pas avoir honte ou être soumise uniquement à cause d'une robe et de bracelets. Rappelez-vous de ce que vous êtes. Vous êtes la Déiti, reine d'Hurn, vous êtes forte et intelligente, et surtout Dray n'a pas réussi à vous briser. Déclara-t-elle en y mettant du cœur.

_ Merci Illiria. Répondis-je en me tournant vers elle pour la serrer dans mes bras.

C'est à cet instant que je me rendis compte que mon soutien gorge déplairai beaucoup à Dray au point de me le faire payer. J'allais l'enlever quand Illiria me retint et toucha la lanière de tissu qui devint totalement invisible. Je l'observai alors encore sous le choc de ce qu'il venait de se produire. Puis mon amie me sourit et me rappela qu'elle venait de l'autre côté de la barrière, un lieu où la magie est présente chez la plupart des habitants. En attendant, ce pouvoir pourrait nous être utile par la suite, même si Illiria en doutait.

L'héritage des DéitisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant