CHAPITRE 8

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Je rentrai à la villa, doucement mais surement, ayant toujours aussi mal aux côtes. Je marchai dans les rues de ma vie passée et des souvenirs affluaient de tous côtés. Lorsque j'arrivai à la villa, la nostalgie m'avait envahie, la douleur mentale et physique m'avait assaillie, je fonçais alors vers ma chambre totalement exténuée. À l'intérieure, je mis mes écouteurs et écoutai des musiques tout en chantant doucement. Voilà un remède pour mes petits moments de blues.

Après quelques heures passaient sur mon lit pour soulager mon esprit mais également mon corps meurtri, William vint frapper à la porte. Il ouvrit sans que je puisse lui répondre et vint s'asseoir lentement à côté de moi, me sourit et attendit que j'enlève mes écouteurs, ce que je fis en vitesse. Je l'observai à mon tour tandis qu'il me demandait comment c'était passé ma rencontre avec Liam. Je lui expliquai tout en détail. Je lui racontai aussi le coup des côtes, il fut alors totalement paniqué mais me laissa terminer, avant de demander à voir mes blessures. Je lui montrai donc ce que Liam m'avait fait. Il poussa un juron puis me sermonna. Cependant, voyant que mon moral n'était pas au top, il partit chercher un dvd, pour enrayer ce coup de blues passager.

Voici un deuxième remède : regarder des films à l'eau de rose même si ça parait totalement dingue. Les films de ce genre me font pleurer à chaudes larmes mais je me sens mieux après. Je pense que ça me permet de pleurer sans vraiment montrer mes sentiments, même si je passe pour un cœur d'artichaut. Puis pour la plupart, ils se finissent bien alors ça laisse un peu d'espoir. Cette fois-ci, Will avait pris l'un de mes films d'amour préféré ... Orgueil et préjugé avec Keira Knightley. Nous l'avons regardé tranquillement et lorsqu'il fut terminé nous sommes descendus rejoindre les autres qui étaient sur le canapé. On prit alors place dans les deux fauteuils qui restaient et on commença à discuter de ma petite épopée de ce matin. Ils furent plutôt contents de voir que je m'étais intégrée sans trop de mal. Mais quand on arriva à la phase où je m'étais fait quelques bleus ce ne fut pas la même histoire. Léo le premier se leva :

_ Il se prend pour qui cet espèce d'abruti.

_ Il ne se prend pour personne. Il voulait savoir jusqu'où j'étais prête à aller.

_ Ça ne lui donne aucun droit de te fracasser. En plus il savait pertinemment que tu étais faible.

_ Je ne suis pas faible. J'ai réussi à le sonner quand même. Déclarai-je un peu en colère, ce qui me valu une pointe de douleur dans les côtes

_ Tu parles ! Il n'y a qu'à voir ta tête. Sans vouloir te vexer, il t'a mis une raclé et toi tu t'es défendue comme tu pouvais mais tu l'as à peine effleuré. Lorsque tu seras capable de le sonner je t'assure que tu le sauras. Répliqua Léo à la fois énervé et décontenancé.

_ Merci, c'est très agréable que tu me fasses confiance à ce point. Lançai-je avec amertume.

_ Lena, tu viens d'apprendre que tu as des pouvoirs et nous ne savons même pas ce que tu es capable de faire. On a tous été faible un jour et au début nous ne savions pas contrôler nos pouvoirs. Je suis désolé si cela te blesse mais c'est la stricte vérité. Tu as besoin d'entrainement. En plus je t'avais prévenu de ne pas y aller.

_ Mais si je n'y étais pas allée, je n'aurais jamais pu voir leur repère. Et je sais qu'il se cache quelque chose là-bas, je le ressens. C'est comme un pressentiment en moi qui me parle. Affirmai-je avec aplomb.

_ Je pense que c'est un autre de tes pouvoirs. Reprit Will. Tu nous avais dit qu'il ne te tuerait pas et il ne l'a pas fait mais tu ne nous as jamais affirmé qu'il ne te ferait pas de mal. Rétorqua-t-il en observant Léo de biais avant de revenir vers moi. Toutefois, je suis du même avis que Léo, j'aimerai bien que tu t'entraines car nous ne savons pas exactement les pouvoirs que tu as.

_ J'ai lu dans un livre que mes ancêtres avaient plusieurs pouvoirs.

_ Jusqu'à combien environ ? Demanda Mika tranquillement.

_ Cela dépend de la personne mais j'ai pu remarquer que Liam en avait aussi plus d'un.

_ Oui à chaque fois qu'il tue un magus il obtient son pouvoir... Enfin c'est ce qu'il prétend. C'est pour ça que je m'inquiète. S'il réussit à te prendre tes pouvoirs ce serait pire que tout.

_ Tuer pour obtenir des pouvoirs ? Vous êtes sûr de ce que vous avancez ? Je ne pense pas qu'il fasse ça. Pour l'instant, il veut aussi en savoir plus sur moi. J'ai lu dans ce livre que les Déitis avaient, en général, des « pouvoirs de bases » et que par la suite elles développaient leurs propres pouvoirs.

_ Ce qui n'est pas mal. On va aller s'entrainer.

_ Je pense qu'on devrait attendre que mes côtes se rétablissent si tu veux bien. Répondis-je un peu gênée.

_ Tu as si mal que ça ? Me demanda Léo. Je peux voir ?

_ Euh... je ne préfère pas non.

_ Enfin montre moi tes côtes, c'est pas comme si je ne les avais jamais vu.

_ Fiche-moi la paix à la fin. Répliquai-je durement en me dirigeant vers la bibliothèque.

En parcourant les couloirs d'une marche rapide, je dus me tenir les côtes car le fait de mettre un pied devant l'autre était un véritable supplice. Alors je m'arrêtai de m'activer, m'adossai à un mur et soulevai mon débardeur pour découvrir que le bleu, plutôt petit tout à l'heure, s'était transformé en une masse informe, qui n'était plus bleue mais presque noire. J'entendis alors des pas qui s'avançaient vers moi et vis apparaître Léo qui s'approchait de moi. Lorsqu'il remarqua la blessure il me regarda horrifié. Il attendit quelques secondes, comme tétanisé, avant de dire inquiet et se rapprochant un peu plus de moi pour arriver à me toucher :

_ On devrait aller à l'hôpital. Ce n'est vraiment pas joli.

_ Ça va aller. Il y a eu pire.

_ Comme ? En dix ans que je t'ai connu et deux ans de relation, il n'y a jamais eu pire, physiquement du moins... D'ailleurs, si tu m'avais écouté on n'en serait pas là. Répliqua-t-il énervé.

_ A quoi tu joues à la fin ?!? On dirait que tu prends le rôle du petit ami moralisateur. Léo ça fait un moment que tu ne l'es plus et que je ne veux plus que tu le sois... je croyais qu'on s'était mis d'accord hier.

_ C'est vrai mais tu préfères que ce soit un espèce de connard qui te fait des bleus qui soit ton petit ami ? Pourquoi tu n'as pas voulu que je regarde ? C'est n'importe quoi...

_ Je n'avais juste pas envie de te montrer, c'est tout...

_ Tu fais bien, regarde dans quel état tu es. Je te rappelle que je t'ai vu à poil alors je peux bien voir tes côtes! S'écria-t-il.

_ Quelle délicatesse !

_ Je ne vois pas vraiment ce que ça change nous sommes tous les deux des ex, on est jeune et on est sorti ensemble pendant deux ans alors je pense que tout le monde s'en doute.

_ Ce n'était pas la peine de le hurler dans ce cas ! Franchement tu ...

Je m'arrêtai brusquement car une douleur atroce me lança au niveau de la cage thoracique. Léo me rattrapa tandis que je m'affalai. Puis plus rien.

L'héritage des DéitisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant