Chapitre 39

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Après cette once d'espoir vite évaporée, Illiria vint me chercher. Tout le long du trajet nous discutâmes toutes les deux, comme deux bonnes vieilles copines peuvent le faire. Il faut dire qu'elle était devenue en quelques jours ma seule source de joie et ma seule amie. Alors que l'on discutait encore de l'histoire de France, Illiria s'arrêta devant une haute porte, ce qui me rendit muette et de plus en plus nerveuse. Mon amie me prit les mains, les serra fort et me dit tout bas :

_ Courage...

Puis elle recula pour me laisser passer lorsque les portes s'ouvrirent pour dévoiler une pièce immense, où trônait une table toute aussi grande. Au bout de cette table, inutile de vous dire que se trouvait l'homme que je redoutais tant. Bien entendu la table était dressée pour deux, et comme de par hasard Dray m'avait placé à sa droite, afin que je sois au plus près de lui. Je m'avançai alors prudemment, arrivée à mi-chemin, je ne pus retenir un frisson. La peur m'envahissait à chaque nouveau pas. À sa hauteur, il se leva et lança d'un ton accueillant :

_ Bonjour très chère Déiti, vous êtes ravissante dans cette tenue. Veuillez vous asseoir je vous en prie.

Je m'assis comme il me l'avait demandé, sans m'empêcher de froncer les sourcils, totalement perdue par cette attitude. Je n'en revenais pas, il faisait comme si de rien n'était comme s'il ne venait pas de me torturer pendant des jours. Que dis-je ? Des semaines ! comme si nous étions de bons amis. Avant d'avoir pu reprendre mes esprits, il continua son monologue :

_ Nous allons enfin pouvoir diner ensemble il semblerait. Cela faisait un moment que j'attendais cette occasion.

_ Que faites-vous ?

_ Tiens ! Il semblerait que vous ayez retrouvé l'usage de la parole, sans supplication cette fois, et moi qui pensait vous avoir trop...brutalisé à vous en rendre muette. Il semblerait que je n'y sois peut-être pas allé aussi fort que je le souhaitais.

A ses mots, je ne sus que répliquer. D'accord, j'étais en colère mais avais-je réellement envie de retourner dans les cachots ? La réponse était : NON ! Je tentai alors de me calmer en soufflant lentement. Bien entendu, Dray ne loupa une minute de la scène puis reprit son monologue :

_ Finalement, j'ai peut-être réussi mon coup. Nous devrions dîner.

Le repas nous fût servi, je n'eus pas grand appétit mais mangeai pour ne pas avoir de remarques. Durant tout le long du dîner Dray continua à tenir la conversation comme si nous étions des amis de longue date. Je dois avouer que je n'écoutais qu'à moitié. 

Durant deux, trois jours les repas se déroulèrent ainsi puis vint un soir où ses monologues commencèrent à me taper sur le système tandis qu'il poursuivait son discours :

_ Il faut dire que je vous ai fait venir pour vous prévenir que j'organise une soirée en votre honneur demain soir. Vous pourrez enfin rencontrer mes alliés, ce sera parfait...

Je tentai de comprendre ce qu'il me disait mais à dire vrai je ne comprenais plus rien. La peur avait laissé place à la colère. De quoi parlait-il ? Était-il sérieux ? Pensait-il vraiment que j'accepterai de venir à sa fichue soirée ? Comment faisait-il pour totalement occulter les dernières semaines ? Mais pour qui se prenait-il à la fin ? Avant même qu'il ait terminé, je le coupai :

_ Vous n'êtes qu'une ordure ! Vous croyez vraiment que des dîners en tête à tête me convaincront de venir à votre petite soirée ? Vous êtes réellement tordu ! En disant cela je levais le poing et frappai la table avec force.

_ Vous devriez vous calmer Lena. Je n'ai pas énormément de patience. Répliqua-t-il sur un ton rude et glacial.

_ Pour qui vous prenez-vous Dray ? Il est hors de question que je sois votre bête de foire !!!! Criai-je avant que mon tortionnaire ne réagisse.

L'héritage des DéitisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant