Chapitre 34

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Je détournai la tête vers la forêt puis réfléchis à un moyen de forcer l'entrée quand la première attaque débuta. Une gigantesque boule de feu se dirigeait droit sur nous, elle devait sans aucun doute faire la taille d'une montgolfière. Je sentis alors mes pouvoirs se réveiller. Au départ, je souhaitais l'éteindre mais finalement pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour brûler ses créateurs. Je hurlai alors mes ordres :

_ Ne l'arrêtez pas !!!!!! Renvoyez-moi cette saleté dans leur camp !

Puis tout à coup la vague de pouvoir me submergea et toute la force pour renvoyer cette boule de feu sortit. Cette dernière se figea un instant avant de prendre le chemin opposé. Je sentis autour de moi la magie de mes amis m'aider dans cette tâche. La montgolfière flamboyante repartit alors à une vitesse encore plus impressionnante. Lorsqu'elle atteignit sa cible, des cris de joie s'élevèrent de notre camp et les hurlements effrayants de nos ennemis nous parvinrent. C'est à cet instant que nous vîmes une masse impressionnante de soldats courir ou chevaucher vers nous. Certains en feu, d'autres effrayés et à la fois en colère, prêts à en découdre. Les soldats et magus enflammés furent nombreux à tomber avant d'avoir pu nous atteindre. Quant aux autres, ils continuèrent leur approche plus féroces que jamais, arcs, épées, lances au poing.

J'aperçus mon frère prêt à les accueillir. Toutefois, quand une volée de flèches imprégna le ciel je ne pus m'empêcher d'agir et la stoppai nette pour effectuer, à nouveau, un retour à l'envoyeur. Les hurlements de terreur retentirent de plus bel. La masse de soldats qui s'approchait, s'amenuisait de plus en plus et aucun d'entre eux ne retenta une volée de flèches. Quant à moi, malgré l'adrénaline, je sentis mes forces s'amenuiser. Gabriel qui avait vu ma seconde action, ne pu s'empêcher un sermon et un regard sévère. Il se rapprocha de moi et me demanda si j'allais pouvoir combattre. Il est vrai que la puissance que j'avais mise dans mes deux contre-attaques était assez conséquente mais j'étais certaine de pouvoir au moins me battre physiquement, même s'il valait mieux que je n'utilise plus mes dons. Je hochai fermement la tête en guise de réponse, il me lâcha le bras droit puis se mit sur ses gardes pour affronter les soldats restants.

Alors que je m'attendais à ce qu'ils combattent à l'épée, un frisson me parcourut l'échine et la terre se mit à trembler. Mon regard se jeta sur Gabriel, l'auteur de cette immense faille qui commençait à se former sur le sol. Les chevaux des soldats ennemis se cabrèrent, renversants au passage leur cavalier. Il faut dire que sans cela nous aurions été inférieur, numériquement parlant. Gabriel et moi-même venions d'inverser la tendance. Mais j'éprouvais également son épuisement après avoir lancé une telle attaque. Ce fût alors à mon tour de veiller sur lui mais avant que je n'ai pu faire quoique ce soit, il m'observa et sans dire un mot je compris qu'il pouvait encore combattre.

Quand le reste de la cavalerie de Dray réussit à traverser les quelques mètres nous séparant, les combats débutèrent. Epée au poing, mes gestes se firent fluides et rapides. Je me laissai guider par mon arme, tranchant la gorge d'un premier homme puis m'attaquant à un second sans pitié. Malgré son armure, l'homme s'effondra après un coup de pommeau à hauteur de sa tempe. Je ne lui laissai pas le temps de se relever, le pauvre bougre fut mort en une fraction seconde. Mon troisième attaquant fût très massif, j'eus un mouvement de recul lorsque sa hache fendit l'air pour me couper la tête. Je me mis alors en garde, le laissai tenter quelques attaques pour analyser ses mouvements. Il était rapide mais je l'étais plus. Lorsque sa hache trancha l'air à nouveau sur ma droite, je glissai sur ma gauche et atteignis sa cuisse. Il poussa un cri, se stoppa une fraction de secondes, assez pour que je puisse voir son prochain mouvement et lui sectionne la main, au niveau du poignet. Son hurlement fût terrible mais je l'achevai sans merci. J'avançais vers Will quand j'aperçus, bien plus loin, Gabriel encerclé par quatre hommes. Mes pas se firent alors rapides comme l'éclair. Mon roi préféré venait de se prendre un coup dans les côtes lorsque je l'atteignis et m'attaquai à un de ses agresseurs. Le cogneur de côtes, se retourna avant que je ne le touche comme s'il m'avait senti. Mon regard se posa alors sur sa main droite qui tenait la chaîne métallique qui hantait mes rêves, mon sang ne fit qu'un tour. Un sourire mesquin apparut sur son visage et il me lança :

_ Déiti, enchanté de vous revoir.

Je ne le reconnus pas tout de suite, mais au bout de quelques minutes je compris qu'il faisait parti des hommes qui nous avaient attaqué dans la forêt de Chênes blancs. Il passa à l'attaque sans attendre et alors que je me croyais hors de portée, je vis la chaîne s'allonger de quelques centimètres pour atteindre ma cuisse gauche de plein fouet. Malheureusement, l'armure donnée par Louis ne protégeait pas de cette maudite chaine. La douleur fût terrible et je ne pus m'empêcher de crier, on aurait dit qu'un filet d'électricité venait d'entrer dans mes nerfs. Ma jambe gauche lâcha, ma respiration s'accéléra, ma vision se troubla mais je ne lâchai pas mon épée. Lorsque l'ennemi se rapprocha assez près, mon arme trancha l'air. Il recula vivement, ce qui me laissa l'occasion de me relever avec difficulté. Je savais, à ce moment, qu'il me faudrait utiliser mes pouvoirs malgré ma fatigue sinon il finirait par m'avoir. Il lança à nouveau la chaîne mais cette fois, cette dernière s'enroula autour de mon épée, ce qui surprit mon attaquant. J'en profitai alors pour lui balancer une petite boule de feu, qui l'atteignit en pleine poitrine et le perfora. J'attrapai mon épée et revint au secours de Gabriel, qui était mal en point. L'homme qui me tournait le dos ne me sentit pas arriver, ce qui me permit de lui tailler la gorge. Les deux autres adversaires me jetèrent un regard effrayé, ce qui me laissa le temps d'attaquer celui sur ma gauche tandis que Gabriel s'occuper de l'autre. Mes forces s'épuisaient rapidement, j'eus un peu plus de mal à en découdre et il réussit même à me donner un coup de poing en pleine face, ce qui m'enragea et me permit de trouver la force de l'achever en lui transperçant son crâne découvert.

Je me retournai doucement pour voir Gabriel, qui tuait son dernier attaquant. Il m'observa un instant, respirant avec difficulté avant de s'effondrer. Je me précipitai vers lui puisant dans mes dernières réserves d'énergie pour le protéger d'une quelconque attaque. A sa hauteur, je me penchai et me concentrai afin d'entendre sa respiration. Lorsqu'un léger souffle parvint sur ma joue, je me détendis un peu et scrutai les environs pour voir si quelqu'un pouvait me venir en aide. Malheureusement, tout le monde était occupé à se défendre et un autre soldat ennemi en profita pour nous attaquer. J'étais encore agenouillée quand il abattit son arme sur moi mais par réflexe je levai mon épée, la fit glisser jusqu'à attraper son poignet puis me laissai tomber sur le dos, l'entrainant dans ma chute et le faisant basculer au-dessus de moi par un coup de pied au niveau de l'abdomen. Totalement sonné l'homme n'eut pas le temps de réagir que j'étais déjà sur lui pour lui planter mon épée entre les deux yeux.

En relevant la tête, j'aperçus un cheval sans cavalier et me relevai pour aller le chercher. Une fois à sa hauteur, je l'entrainai vers Gabriel et soulevai son corps inerte, par télékinésie, pour l'installer sur la monture. Je montai à mon tour, jetai un œil aux environs pour voir si personne n'avait besoin de mon aide. Les combats prenaient fin, les hommes de mon frère arrivaient à bout de la centaine d'hommes restants. Bien entendu, je me doutai, qu'il ne s'agissait là que d'une infime partie de l'armée de Dray mais c'était déjà un combat de gagné. Non loin de moi, Arthur luttait encore mais Will et Léo lui vinrent en aide grâce à leur magie. Les derniers survivants du camp adverse tentèrent de s'enfuir mais ils furent prisonniers. Je m'approchai tranquillement du général qui m'examina et hocha la tête pour me dire d'avancer et d'aller faire soigner Gabriel au plus vite. 

L'héritage des DéitisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant