7 février 2016
Ouvrant doucement les yeux, il capta, avec difficulté, ce qui l'entourait. Il avait l'impression d'avoir la tête dix fois plus lourde qu'elle ne l'était réellement. Il voulut bouger pour voir qui faisait du bruit à côté de lui, mais il ne réussit pas. Un soupire un peu fort, et il alerta l'infirmière qui sortait de la pièce de son réveil. Larcoche, assoupie sur le fauteuil à côté de son lit, sursauta. L'infirmière revint alors vers lui.
" Bonjour monsieur de Vergie. Comment vous sentez-vous ?"
L'intéressé répondit avec difficulté, après plus secondes, les yeux toujours entrouverts à cause de la lumière trop forte pour ses yeux.
"J'ai mal à la tête... Qu'est-ce que je fais là... ?"
Elle soupira, se frotta l'arrière de la tête.
"Est-ce que vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé ?
- Hum..."Tout lui revint alors. La peur, le sang, les cris.
"Oui.
- Vous avez été touché par une balle, elle vous à seulement touchée, mais vous avez tout de même subit une opération pour réparer l'os touché et poser des points de suture.
- Oh... Oui, je m'en souviens.
- Le traumatisme a pu endommager vos souvenirs. Donc vous aurez un suivi psychologique si c'est le cas. Et même pas que si c'est le cas en fait."Paul ferma et ouvrit plusieurs fois les yeux de suite, il intégrait l'information. C'est vrai qu'il sentait les points sur sa pommette gauche. Il allait avoir une sacrée cicatrice. Il avait survécu, cela voulait dire qu'il était un survivant ? Et combien étaient encore vivant ? Il se souvient d'avoir aperçu sa fille aînée dans une des ambulances, seulement elle, sans le reste de sa fratrie, mais était-ce seulement une image de son cerveau ? Comme s'il s'était auto-persuadé qu'elle ne faisait pas partie de tous ses cadavres. Et Simon ? Simon qui était tombé à sa place, il était vraiment mal en point...Il priait pour qu'il soit encore en vie. Ses ami-es, étaient-ils mort-es ? Ses pensées fusaient à mille à l'heure, tandis qu'il était petit à petit pris de panique. Qui étaient ces gens ? Ce visage lui était étrangement familier, mais en version bien plus jeune. Ces yeux, ce rictus, oui, il l'avait déjà croisé. Et cette langue, il l'avait déjà parlée. Mais quand? L'infirmière était partie quand il releva les yeux, et sa meilleure amie le fixait étrangement.
"Paul, faut que je te parle de Simon. Il est dans un coma profond, la balle n'a rien touché heureusement, mais il a perdu énormément de sang avant que les secours n'arrivent. Sixtine n'a rien, elle a seulement été prise en charge en psychiatrie le temps qu'ils décident de si elle est capable de gérer toute seule, elle ne parle pas pour l'instant. Par contre...Marie et Hadrien...
Elle fit une pause, avant de reprendre sur un sujet autre, voyant que son meilleur ami n'était pas prêt à porter ce deuil.
"T'es toujours amoureux de lui ?
- Oui.
- Alors pourquoi as-tu refusé de lui donner une véritable seconde chance ?
- Parce que la première s'est trop mal fini."Il parlait d'un ton sec, il n'avait clairement pas envie d'en parler maintenant. Elle décela cela, mais continua tout de même.
"Quoiqu'il se soit passé entre vous, je pense qu'il a changé. Je ne l'ai pas connu à l'époque ou toi, tu l'as connu, mais c'est un mec bien et ça crève les yeux qu'il est toujours autant amoureux de toi. Vraiment.
- Je vais y réfléchir."Il tourna la tête vers la gauche, signifiant qu'il ne voulait plus parler. Elle soupira, se leva.
"Je dois y aller."
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melancholia (en cours de réécriture)
General FictionL'amour c'est con. L'amour ça fait mal. Un jour on vous aimes, et le lendemain on vous jette. Puis on veut vous récupérer. Alors on doute. L'amour ça brûle. Paul avait trente-huit ans et tout semblait aller pour le mieux dans sa vie. Il était marié...