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TW mutilation, sexe

11 janvier 2016

" Et interdiction d'aller lui parler, compris ?
- Mais maman, pourquoi ?
- Parce que. Ton sac est prêt ? On y va hein."

Sixtine hocha la tête de haut en bas, essuya une larme de sa joue et ferma son manteau. Sa mère l'attendait à l'extérieur de la maison. Son père lui manquait. Sa mère venait d'apposer une nouvelle règle sur celle déjà présente, qui lui interdisait à parler de qui que se soit de la séparation de ses parents. Maintenant elle n'avait pas le droit de parler à son père. Elle ne comprenait pas, mais elle obéissait. D'après sa mère il y avait des choses qu'elle ne devra jamais savoir, et, aussi d'après elle, son père avait fait des choses pas bien. En plus elle lui parlait comme à un bébé et ça l'énervait, elle était en cinquième maintenant.

Au collège elle fit tout son possible pour ne pas le croiser, sous le regard inquisiteur de sa mère qui la surveillait. Plusieurs fois elle le croisa, mais elle détourna le regard pour ne pas qu'il voit les larmes qui germaient au creux de ses yeux. Elle avait mal, elle n'aurait jamais imaginé avoir mal comme ça un jour. C'était comme faire le deuil d'une personne qui n'était pas morte. Et sa mère allait sûrement encore l'insulter, son père, pendant le dîner. Elle dirait ses mots horrible. Apparemment son père était "un pédé". Elle voulait hurler, hurler sa rage contre cette mère qui l'avait privée de père, de son père qu'elle aimait tant, crier sa rage à l'entente de ses mots, de ses phrases. Mais elle n'avait que douze ans alors elle laissait la rage bouillir à l'intérieur d'elle et baissait la tête vers sa soupe.

Le soir de l'interdiction, elle pleura en se couchant. Elle pleura encore pendant presque deux heures. Mais elle ne pleurait pas que pour ça, elle pleurait parce qu'elle était amoureuse. Ça n'aurait pas été grave si ce n'était pas de sa meilleure amie. Elle pleura parce qu'elle savait que sa mère ne voudrait jamais. La petite fille avait bien vu comment elle avait refusé qu'elle continue de fréquenter une amie parce qu'elle avait été vue embrasser une autre fille. De cette amie là, elle était jalouse. Elle était jalouse parce qu'elle savait que ses parents l'acceptait. Et ça la faisait encore plus pleurer.

Le lendemain matin, ce fut le même manège. Elle croisa son père et tourna la tête pour ne pas qu'il voit ses larmes et pour qu'elle ne le voit plus ainsi. Aussi maigre, toujours plus, l'air aussi fatigué et triste. Comment les autres adultes pouvaient ils être autant aveugle ?

13 janvier 2016

Les seuls à avoir remarqué quelque chose étaient Valérie et Simon. Les meilleurs amis de Paul le voyaient être de plus en plus mal. Ils avaient plusieurs fois essayé de lui parler pendant cette semaine passée, Simon avait compris que Jeanne et lui s'étaient séparés, mais ils n'avaient que des théories puisque l'autre refusait de se livrer. Ils avaient aussi remarqué pour Sixtine, ses cernes noires, ses yeux rouges, son manque d'attention en cours alors qu'elle était excellente.

Parce que la seule chose que Sixtine avait trouvé pour faire sortir la douleur, c'est le rasoir dans la salle de bain. Elle ne s'était pas même demandé ce qu'il faisait là alors que personne n'en avait besoin; sa mère utilisait des bandes de cires pour s'épiler et le seul homme avec elleux était son petit frère. Elle venait de rentrer du collège, avait pris un rapide gouter avant de s'enfermer dans la chambre quelle occupait, dans l'appartement que sa mère louait le temps de trouver mieux. Elle s'était effondrée sur son lit, avait remonté la manche de son pull et de son tee-shirt et, après une légère hésitation, elle traça le premier traits. Le premier trait suivis de tant d'autres. Tant, et tant, et tant d'autres. Elle avait mal, mais ne disait rien, pleurait en silence. Elle avait une photo de sa meilleure amie et elle. Sa meilleure amie si belle, si rayonnante, et elle si banale, moche comme diraient certains, avec ses sourcils fournis et ses lunettes. Sa mère rentra dans sa chambre alors elle cacha précipitamment la lame et remonta sa manche.

melancholia (en cours de réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant