III

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Tw homophobie, coups, mention de sang et de blessures

21 juillet 1995

Un jeune homme, celui qui venait de fêter ses vingt ans dans cette petite chambre de bonne miteuse, fumait une clope en bas de son immeuble. Il était moyennement grand, le cheveu châtain coupé à la Léonardo Dicaprio, adossé contre le mur. Il était deux heures du matin lorsque l'autre s'approcha silencieusement de lui, une cigarette tout juste roulée entre les doigts.

"T'a du feu ?
- Ouais tiens."

Il était plus petit que lui, maigre, les cheveux bruns trop bien coiffés, des lunettes à écailles posées sur son nez. Lui qui sortais souvent le soir, ne l'avait jamais vu ici.

"J't'ai jamais vu, c'est la première fois que tu viens ici ?
- Oui, j'habite dans le château.
- Ah ouaaaais ! C'est tes parents qui l'ont ?
- Ouais !
- C'est cool ?
- Quand j'étais gosse ouais, mais maintenant bof, mes parents sont pas du style à trop me laisser sortir tu vois.
- Ah ouais chiant..."

Ils étaient maintenant adossés tous les deux contre le mur. L'autre avait encore dix-sept ans, plus pour longtemps.

" Tu vis où toi ?
- Au dernier étage de cet immeuble, le pire c'est que c'est pas donné, mais au moins je me loge. Et sinon mon père travaille en périphérie.
- D'accord ! Tu fais des études ?
- Ouais ! Histoire, je veux être prof.
- Quel coïncidence! Je veux être prof aussi !
- Ah ouais ? Cool ! De quoi ?
- Français, j'aime beaucoup les langues mortes aussi, le grec et le latin.
- Vachement littéraire !
- En effet ! Et sinon toi, les filles?
- Les filles ? C'est pas mon style, je suis plus abdos.
- T'es homo ?
- Oui. Et toi ?
- Hum...je ne sais pas, je n'ai pas trop l'impression d'être vraiment intéressé par les filles, mais avec mes parents c'est compliqué. Ils sont très fermés d'esprit. Ton père le sait ?
- Ouais, il l'a bien pris.
- T'a un copain du coup ?
- Moi ? Naaaan, je suis pas en couple ! Je couche ici ou là, c'est tout. La dernière fois...
- Qu'est-ce que qu'il s'était passé ?
- Je veux pas en parler à un inconnu.
- Je comprends. "

Un blanc suivi cette dernière phrase, pendant deux secondes. L'autre était plutôt mignon, avec son air gêné. Le plus âgé repris la parole.

" Et toi ? Une copine ? Un copain ?
- Non, j'ai eu une copine mais... J'ai préféré arrêter là, je ressentais plus rien.
- Ça allait faire combien de temps ?
- Six mois, j'ai pas voulu lui mentir, et même pour moi, je culpabilisais tout le temps. On se voit encore mais c'est pas comme avant. C'est bien ainsi.
- Et...essayer avec un mec, ça te tenterait ?
- Hum... Ouais, vachement, mais j'ai
..."

La fin de sa phrase s'envola quand l'autre écrasa sa cigarette et se plaça face à lui, une main sur le mur. Il avait du mal à respirer et ses yeux bleus ne pouvaient faire que détailler le beau visage qui s'offrait à eux. Sa bouche légèrement ouverte, ses cheveux châtain clair tombant devant ses yeux, ses yeux à lui le fixant d'un air séducteur. Est-ce qu'il en avait envie, là ce soir ? Avec ce type qu'il ne connaissait qu'à peine ? Mais cette chance ne s'offrirait peut-être pas à lui après s'il partait. Et merde. Il envoya valser ses questionnement en embrassant ce grand type à cinq centimètres de lui. Bien sûr qu'il en avait envie, ça faisait des mois qu'il fantasmait ce jour.
L'autre repris la dominance du baiser en collant d'abord l'autre au mur, une main sur sa joue. Le baiser avait un goût de cigarette et d'alcool. Il passa de doux à ardent, beaucoup trop sexuel pour rester dans cette rue plus longtemps. Tout le monde était parti de la fête maintenant, et on prit la main et fis rentrer le plus jeune à la suite de l'autre dans l'immeuble.

Le châtain ouvrit la porte, et poussa le brun sur le matelas, la porte repoussée avec son pied. Ils firent l'amour là, sur ce matelas. Le dominé eu mal, au début, mais l'autre avait fait attention, et la douleur passa très vite. Il adora ça. Ils s'endormir juste après, éreintés.

melancholia (en cours de réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant