Tw mutilation, mention de cauchemar, enlèvement, mort, pistolets, mention d'alcool et de cigarettes
24 octobre 2015
Anastasia revit l'horreur. Ce terrible matin d'octobre d'où ses deux petits frères ne sont jamais revenus. Elle se tourna une nouvelle fois dans son lit. Encore ce même cauchemar qui tournait en boucle dans son esprit, sorti de ses plus sombres souvenirs d'enfance. La neige. Le froid Russe. Et son père mort dans le hall du château. Et ses frères, emmenés Dieu sait où par ces français en costume noir.
Elle revivait la scène. C'était le matin de l'anniversaire de ses petits frères, leurs cinq ans. Leur père avait voulu faire quelque chose de bien, il aimait ses fils comme la prunelle de ses yeux. Alors, malgré toutes les choses qu'il avait à faire, il les réveilla à sept heures et demi, pris le temps de les habiller, de faire comme tous les parents, tout ceux qui ne sont pas à la tête d'une branche de la mafia russe. La petite fille n'avait jamais eu le droit à cela. C'était l'aîné, c'était une fille, aussi masculine soit elle, sa mère n'était pas morte lors de sa naissance. Elle regardait leur père les câliner du coin de l'œil, assise sur son lit, pile en face de la scène, le goût amer de la jalousie dans sa bouche.
Sergeï et Alexeï avaient suivi leur père, après cette interminable préparation, dans l'escalier de marbre noir donnant sur le grand hall doré. Le château, haut de deux étages perdu dans la campagne et un immense domaine, à côté de Moscou, abritant Aliocha Kalinovski, ses frères et sœurs et leurs enfants. C'est à ce moment que les hommes, ces deux français, étaient rentrés dans le hall. Ils tuèrent le père sans pitié, et prirent les deux petits. Anastasia avait couru, couru, couru. Tout droit. Frigorifiée. Elle hurla et s'évanoui dans la neige.
C'est à cet exact moment que la femme se réveilla en sursaut. Elle était en sueurs, haletant comme si elle venait de courir un marathon. Elle pris le temps de se calmer, de réguler sa respiration et son rythme cardiaque. En tournant la tête, elle vit l'heure indiquée sur son réveil, il était encore tôt, quatre heures du matin. Puis son regard se posa sur la photo encadrée posée à côté. Anastasia avait fini par s'asseoir, et prit la photo. Sur celle-ci, une jeune femme. Blonde aux yeux bleu, habillée d'une robe noire moulante. Elle s'appelait Karina et elle était la partenaire d'Anastasia. Elle était décédée dans un accident quatre ans plus tôt. Anastasia ne s'en été jamais remise.
Elle sentit une vague nauséeuse monter dans sa gorge. Cette vie lui donnait envie de vomir mais elle n'avait jamais eu le choix de quoi que ce soit. Son seul rayon de lumière était mort. Elle se rendit dans la salle de bain, posa ses mains sur le lavabo de marbre noir et fixa son reflet avec dégout. Son teint était plus pâle que jamais, ses joues étaient creuses, des cernes noirs trahissaient son manque cruel de sommeil. Elle semblait maigre, plus encore qu'avant. Ses cheveux noirs avaient perdu leur éclat naturel, ses yeux semblaient refléter tous ses démons. Il y avait ses lames dans le tiroir, celles d'après la mort de sa fiancée. Elle les sorties. Sa vue se troubla. Les revoir la rendit triste, qu'est-ce qu'elle pouvait lui manquer...Elle sentit des larmes couler le long de ses joues et du sang le long de ses bras. Elle se laissa glissa le long du mur le plus proche, la lame serrée dans son poing entaillant la peau de sa main, les genoux remonter et plaqués contre sa poitrine. Sa colère s'était muée en une immense tristesse. Elle resta là un moment. L'envie de fumer la fit se lever, s'habiller et sortir. Elle fuma plusieurs cigarettes de suite. Une énième cigarette fumée, la nuit ne passait pas, les cauchemars ne partaient pas. Anastasia avait l'impression que cela n'en finissait pas. Chercher, toujours chercher, échouer, désespérer. Perdre patience. Fumer, et boire, parce qu'il n'y a que ça qui calme. Vers six heures du matin, Piotr, son cousin, la rejoint sans rien dire.
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melancholia (en cours de réécriture)
General FictionL'amour c'est con. L'amour ça fait mal. Un jour on vous aimes, et le lendemain on vous jette. Puis on veut vous récupérer. Alors on doute. L'amour ça brûle. Paul avait trente-huit ans et tout semblait aller pour le mieux dans sa vie. Il était marié...