Chapitre VIII

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Jean prit le temps de se regarder dans le miroir. Après avoir rejoint le Bataillon d'Exploration, il avait eu plusieurs remarques désobligeantes quant à son physique. Ce sale gamin d'Eren Jaeger l'avait traité de tête de cheval une fois et le pire de tout, c'est qu'il avait fait la réflexion devant elle. Devant Mikasa qui à son grand désespoir, le calculait à peine. Il soupira longuement en détournant enfin le regard et alla dans les douches communes des garçons. Il fallait qu'il arrête de penser à des choses aussi futiles, il n'avait pas rejoint le Bataillon pour s'enticher d'une fille. Mais c'était plus fort que lui, dès qu'il la voyait, il se sentait nerveux et prêt à lui faire sa demande. Une femme aussi jolie dans le bataillon devrait être interdit... Comment rester concentré après cela ? Il était dégoûté de voir que c'était Armin et surtout... Eren qui avait le privilège d'attirer son attention. A chaque fois qu'il tentait de discuter avec elle, il s'emmêlait dans des discours inintéressants ou du moins... qui ne l'étaient pas à ses yeux. Il réfléchissait et se rappela qu'il avait vu une fois Mikasa regarder quelqu'un d'autre avec intensité. Il avait été étonné de voir que son regard était tourné vers nul autre que le caporal-chef. Forcément, en plus de cela, il fallait que cet homme soit considéré comme l'un des plus forts et des plus dangereux. Au début, il penchait pour la thèse de la haine vu que le caporal avait tabassé avec violence son protégé Eren. Mais les semaines étaient passées et il avait remarqué quelque chose d'autre dans son regard. De la simple curiosité ou était-ce autre chose ? Il était persuadé qu'il était en train de se faire des idées. Jamais une telle relation pourrait être tolérée au sein du Bataillon... et puis, quel âge pouvait-il bien avoir ? C'était difficile à dire. Si cela devait être lui son rival en plus d'Eren, il aurait du pain sur la planche pour attirer ne serait-ce qu'un peu de son attention.

- Hé, Jean, tu vas finir par t'enraciner au sol à force de rester cloitré là, fit la voix de Reiner qui venait d'entrer dans les douches.

-  C'est à force de penser à sa dulcinée, fit Connie en le charriant.

Il prit des couleurs après avoir entendu son ami le trahir de la sorte. Quel enfoiré!

Reiner prit le temps de le regarder en essayant d'analyser ses pensées ce qui le mit très mal à l'aise.

- Ah ouais, tu parles d'Ackerman. fit Reiner au bout d'un moment comme si il avait vraiment réussi à lire dans ses pensées.

Est-ce que c'était possible ?  S'affola Jean dans sa tête. Au vu de la surprise du jeune homme, Reiner rit et lui tapota l'épaule.

- C'est évident que tu craques sur elle, tu ne fais que la reluquer dès qu'elle est là.

- Mais fermez là, arrêtez de vous imaginer des choses, fit Jean pour garder une certaine contenance face à eux mais il se sentait déjà démasqué.

- De toute façon, vu comment elle regarde le caporal, ça m'étonnerait que tu aies une chance... fit Reiner en commençant à se déshabiller pour aller prendre une douche.

Connie regarda Reiner, étonné de ce qu'il venait de dire.

- Ah ouais ? fit-il, piqué par la curiosité.

- Ouais, dit simplement Reiner en haussant les épaules.

- Désolé Jean, faut croire que ce sont les petits qui l'intéresse, charria une fois de plus Connie.

Jean ne savait plus réellement ce qu'il fallait croire. Si même Reiner s'en était rendu compte...

- Je vous emmerde tous les deux, fit-il sur le coup de l'émotion avant de rejoindre pour de bon une des douches individuelles. Il les entendit rire tous les deux, ce qui le contraria davantage avant de lancer l'eau pour espérer ne plus les entendre.

Ce regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant