Chapitre XIV

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Elle le voyait virevolter, plusieurs titans tombaient et cela la soulagea un peu. Alors que le dernier titan tomba, elle le vit revenir mais à une allure qui lui semblait plus lente.

Il arriva sur la branche d'arbre, la tête en sang et le regard hagard. Sans crier gare, il tomba lourdement, dos au tronc, une jambe repliée contre lui et l'autre tombant dans le vide.

- Caporal ! s'inquiéta Mikasa qui s'agenouilla en face de lui.

Le regard vide, le caporal réagissait à peine, sa tête dodelinant légèrement. Aïe, ce n'était vraiment pas bon, ça...

- J'ai.. j'ai presque plus de jus, non plus. dit-il en tapotant son réservoir.

Mikasa fut cependant soulagée de l'entendre parler.

- Je crois qu'on va vraiment crever ici, Ackerman.

Elle approcha sa main du visage de Livai et lui souleva les quelques mèches qui tombaient sur son front afin de mieux voir ce qu'il en était de sa blessure à la tête. Elle grimaça en voyant l'état déplorable dans lequel il se trouvait. Il fallait le soigner et vite.

- On va vivre, lui dit-elle avec assurance en plantant son regard dans le sien. Je vais vous nettoyer votre plaie. lui dit-elle pour l'informer en sortant un mouchoir en tissu de l'une de ses poches et en prenant la gourde d'eau qui se trouvait attachée à ses hanches.

Il attrapa son bras, faiblement.

- Ne fais pas ça. Économise notre eau plus intelligemment. lui dit-il malgré tout touché par l'attention de la jeune femme qui lui faisait face.

- Alors, buvez. lui dit-elle en plaçant le goulot à sa bouche.

Livai but quelques gorgées, mal à l'aise de se faire materner de la sorte par l'une de ses subordonnées. Elle but juste après lui, se rendant compte qu'elle aussi, elle était assoiffée.

Mikasa réfléchissait à toute allure. Ils étaient tous deux en très mauvaise posture, sans aucun cheval pour les aider à retrouver leur chemin. Et même si ils avaient la chance de trouver un cheval, rien ne les protégerait d'autres titans qui risquaient de se montrer d'un moment à l'autre. N'ayant plus de gaz, elle était bloquée et le caporal lui-même commençait à en manquer.

Elle prit son mouchoir d'une main tremblante commençant à nettoyer la plaie de son supérieur qui se laissait faire, le regard ancré sur elle, silencieux. Le mouchoir absorba rapidement le sang devenant très vite rouge.

- Vous avez beaucoup de sang... dit-elle plus pour elle-même qu'autre chose.

Elle s'évertuait à le nettoyer, peut-être avec trop d'ardeur selon le caporal qui la voyait quelque peu déboussolée par les circonstances.

Il lui prit doucement la main qui s'occupait de lui, la baissant avec douceur.

- Calme toi. lui dit-il en s'en voulant de lui avoir dit qu'ils allaient forcément crever. De toute évidence, elle vivait très mal la situation et ce n'était pas le moment de péter les plombs.

- Désolée, caporal. De ma faute, vous vous trouvez ici... dit-elle sincère en le regardant dans les yeux.

- Je suis venu de mon plein gré. Tu m'as obligée à rien. dit-il en espérant lui faire comprendre qu'elle n'était en rien fautive de la situation critique dans laquelle ils se trouvaient en ce moment.

- Pourquoi ? Pourquoi risquer votre vie ainsi... demanda t-elle, ayant du mal à rester sur place, son regard allant d'un point à un autre, ne sachant où se donner de la tête. C'était la première fois que le caporal la voyait aussi perdue et perdre ainsi le contrôle.

Ce regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant