Chapitre XVI

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Putain, putain, putain...

Sous une eau presque bouillonnante, Livai était en train de se donner des migraines atroces à force de réfléchir. Cela devait bien faire plus de dix minutes qu'il prenait sa douche mais il ne voulait pas en sortir, pas tout de suite. Il l'avait embrassé. Il devait la voir pour mettre les choses au clair mais il l'avait embrassé. En un rien de temps, la carapace qu'il s'était forgé s'était fissurée au contact des lèvres de la jeune femme. Son cœur s'emballa de nouveau en songeant au goût de ses lèvres et en se rappelant le doux bruit de ses gémissements. Merde... ce n'était peut-être pas le moment d'y penser quand il vit son bas-ventre réagir aussitôt à cette pensée. Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Lui qui s'était donné tant de peine pour la tenir éloignée. Il avait tout fichu en l'air en un baiser.

Il se colla la tête contre le mur humide de la douche, prenant le temps de fermer les yeux et de soupirer longuement. Et maintenant ? Et bien maintenant, il la voulait. Il la désirait comme il n'avait jamais désiré auparavant. Il la voulait dans son entièreté. Il lâcha un grognement de mécontentement à l'idée de se retrouver dans une situation où il commençait sérieusement à faire flipper. Il avait l'impression d'être un homme en rut qui ne demandait qu'à assouvir son envie qui se faisait de plus en plus douloureuse.

Il la voulait. Mais il ne savait pas encore si c'était une bonne idée d'aller si loin...après tout, il s'agissait de Mikasa Ackerman, une jeune recrue de dix huit ans qui ne connaissait pas grand choses aux hommes en général. Du moins, il le pensait. Il voyait très mal Mikasa se comporter de la sorte avec d'autres hommes... rien d'y penser, ça le rendait malade de l'imaginer aux mains d'un autre. Il lui avait suggéré d'aller voir cette grosse tête à claque de Kirstein mais ça lui a surtout fait réalisé qu'il n'avait aucune envie de la voir aux côtés de cet idiot de première ou bien même de quiconque. C'était peut-être égoïste de sa part étant donné qu'il savait que cette presque relation ne mènerait nulle part. Comment pourrait-elle aller plus loin ? Oh, il avait une petite idée jusqu'où ça pouvait le mener. A cette idée, il sentit son entrejambe prendre du volume. Il souffla. Merde... Oui, il la voulait. Mais il n'était pas sûr pas de vouloir vivre les conséquences que cela entraînerait...

***

Les yeux grands ouverts, Mikasa était allongée dans son lit se remémorant inlassablement le baiser qu'elle avait échangé avec son caporal quelques heures plus tôt. Le jour allait bientôt se lever, ses camarades également mais tout ce qu'elle souhaitait elle, c'était de rester un peu plus longtemps dans ce lit à se concentrer sur les effets que lui avait procuré cet échange si intime. Mikasa ne s'était jamais réellement intéressée aux hommes, du moins, pas de ce point de vue. Mais avec le caporal, c'était différent. Elle se sentait elle-même différente en sa présence, elle se sentait comme une... femme qui découvre peu à peu son corps et elle savait désormais ce que cela faisait de se sentir désirée. Elle qui traitait toutes les femmes d'idiotes quand elle les voyait battre exagérément des cils face à un homme, voilà maintenant qu'elle faisait partie du lot. Il l'avait embrassé et elle y avait répondu, elle n'aurait su faire autrement...comment lui résister ? Elle ne comprenait pas comment elle était arrivée à une telle situation... Oui, le caporal était un homme intéressant, fort, complexe, courageux...mais il lui arrivait également d'être prétentieux et rabat-joie. Parfois, elle n'avait qu'une envie ; le gifler ou peut-être parfois le frapper quand il se montrait désobligeant... Pourtant, elle s'était retrouvée à l'embrasser. Elle ferma les yeux avec force, comment et pourquoi ?! En plus de cela, c'était elle qui avait fait le premier pas et qui le cherchait constamment. Elle prenait plaisir à le regarder, à ce que son regard rencontre le sien, à ce qu'elle sente son intérêt pour elle.... il était beaucoup moins démonstratif et il lui est arrivé de croire qu'il ne la supportait pas. Mais on n'embrasse pas les personnes qu'on ne supporte pas... si ? A vrai dire, elle aussi, de temps en temps... elle ne le supportait pas.

Ce regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant