Chapitre 1 : Croire pour voir

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Cela semblait pourtant inimaginable, mais c'était vrai. Kakyoin était vivant. Jotaro lâcha un grand soupir de soulagement, se demandant même comment cela était possible.

Nous voilà après quelques jours de la mort de DIO, au Japon. La mission fut un succès, avec un lourd bilan comptabilisant la mort d'Iggy et Avdol, mais au moins Holly Kujo s'en sortait. Jotaro était proche de sa sortie à l'hôpital. Les marques de couteaux n'étaient plus que des plaies refermées, mais des plaies qui le marqueront à jamais.

Le délinquent était assis sur son lit, fixant d'un air pensif la fenêtre. Quelques minutes plus tôt, une jeune infirmière était venue changer ses pansements, lui donner quelques médicaments et lui dire quand est-ce qu'il sera déchargé.

Des six Crusaders partis sauvés le monde et Holly, seulement quatre d'entre eux sont ressortis vivants. Kakyoin le plus blessé, et mortellement. Le roux se trouvait actuellement en salle d'opération. Le pauvre, il ne cessait de passer au bloc, car les précédentes opérations n'avaient rien données ou peu concluantes. Apparemment, d'après ce qu'il avait retenu de ce que son grand-père lui avait dit, ils allaient implanter un tas d'organes à leur ami peintre. Quand Jotaro avait entendu la liste des blessures mortelles de son ami, il eut un sentiment de malaise, de dégoût et de culpabilité.

Estomac, intestins, diaphragme, une partie des poumons touchée, colonne vert-

Stop.

Il devait cesser de penser à ça et souhaiter plutôt le meilleur pour son meilleur ami.

Meilleur ami... Oui, c'était bien la première fois que Jotaro se faisait un véritable ami, et en si peu de temps. Même s'il était entouré, il ne s'était jamais senti proche de quelqu'un, pas autant qu'avec les Crudasers, et encore plus avec Kakyoin. C'était bizarre, mais lorsqu'ils étaient amenés à partager une chambre, tous les deux discutaient. Beaucoup et de tout. L'américano-japonais lui avait même parlé de ce qu'il envisageait d'entreprendre comme études, c'est pour ainsi dire ! Il avait aussi appris par un malheureux concours de circonstances que Kakyoin peignait et était donc un artiste.

A ce moment-là, Jotaro posa le regard sur le carnet marron cartonné tâché de sang et abîmé qu'il tenait entre ses mains. Cela appartenait à Kakyoin. Dedans, un tas de croquis : des dessins de lui et de leurs compagnons, des paysages vus pendant leurs voyages -comment avait-il fait pour les peindre et desiner sans que personne ne le voit ? -, et d'autres dont il ne connaissait pas (cependant, il se doutait que ça devait être pendant ses voyages en famille). Pour qu'il puisse l'avoir toujours sur lui, même lors du combat ultime contre DIO, c'est que le japonais devait vraiment y tenir, et il comprenait pourquoi. Dès qu'il se réveillera, il lui redonnera. Il sera sûrement content de voir qu'il a été précieusement gardé en attendant son éveil.

Il posa le carnet sur la table de chevet et s'allongeait, croisant les bras en dessous de sa tête. Ainsi, il fixa le plafond. Il n'avait que ça à faire, de toute façon, regarder la fenêtre, le plafond ou lire un peu en attendant les nouvelles. Un souvenir vint soudainement en tête, sans qu'il ne sache pourquoi.

~~

« Tu ne vas pas dormir, Jotaro ? demandait une voix que l'interpellé connaissait maintenant bien. Bien qu'il soit de dos et assis contre un rocher, il savait qu'elle appartenait à Kakyoin.

- Non. »

Le roux esquissait un sourire et riait légèrement face à la réponse courte du jeune homme. Parfois, Jotaro se maudissait pour répondre aussi...brutalement et ne pas développer plus ses phrases. Cependant, et il admirait le rouquin pour ça, cela n'avait pas l'air de le gêner.

Moonlight SonataOù les histoires vivent. Découvrez maintenant