Chapitre 9 : La dispute

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15 septembre 1989

Tokyo, Japon

Durant les semaines qui suivirent, Kakyoin fut en observation et dispensé de réhabilitation. La première semaine, après son anniversaire, il fut emmené en soins d'urgences, faisant une rechute. Au début, plusieurs hypothèses avaient vu le jour : il avait très bien pu se cogner lors de la séance de rééducation, provoquant une sorte d'hémorragie interne, ou bien, un rejet d'une greffe avait peut-être eu lieu, ou encore l'équipe médicale n'a pas peut-être bien fait certaines analyses ou n'a pas poussé assez loin. La dernière hypothèse, émise par le père du roux lorsqu'il avait appris que son fils était retourné au bloc opératoire, s'avéra être la seule possibilité selon lui et donc s'énerva contre le corps médical. Cependant, aucune d'entre elles n'étaient ni bonnes ni fausses. Elles étaient tout à la fois.

A vrai dire, tout le monde retenait son souffle, car une question subsistait : allait-il replonger dans le coma ? Question que même le médecin, Akira Kimura, ne pouvait répondre. Lorsque Noriaki sortit du bloc, près de 10 heures après y être entré, le danger put alors être écarté, la théorie du coma avec. Cela étant dit, un des chirurgiens a expliqué qu'il a eu un arrêt cardiaque, entraînant forcément des conséquences qui s'additionnaient à celles du coma.

Durant cette semaine, le roux reprit doucement conscience, ne comprenant pas ce qu'il lui était arrivé. A ses côtés se trouvait uniquement ses parents, les médecins n'autorisant pas plus de deux personnes dans la chambre. Lorsqu'il demanda ce qu'il s'était passé, sa mère répéta exactement mot pour mot ce que lui avait dit le médecin : il avait poussé son corps à faire de trop gros efforts, se mettant sans doute trop la pression pour réussir du premier coup, ce qu'eux-mêmes n'auraient jamais dû faire en le surnommant « le Prodige », et cela qui entraîna une série de dysfonctionnement du corps. Ils avaient observé la présence de plusieurs caillots sanguins et de quelques ecchymoses. Cela pouvait sembler invraisemblable mais il ne fallait jamais ignorer les effets du mental sur le corps.

Aussi, pendant cette semaine, ils en avaient profité pour faire un examen général du corps de l'artiste, afin de déceler les autres problèmes cachés. Lorsqu'il fut en état de pouvoir à nouveau se redresser complètement, c'est-à-dire au troisième jour, ils lui firent un bilan optique, et ils constatèrent avec stupeur que la vision du petit se dégradait, sans doute à cause de la blessure infligée par N'Doul.

N'Doul... Comment avait-il fait pour ne pas se souvenir de lui ? Cet homme l'avait blessé à cause de son manque de vigilance, et par sa faute, le reste du groupe avait dû être ralenti. A vrai dire, Kakyoin savait que sa vision allait baisser, les médecins à l'époque lui avaient dit, mais il n'avait pas écouté et avait supplié à ce qu'ils mentent sur son état de santé au grand-père, voulant à tout prix retrouver Jotaro et le reste de la bande. Bref, inutile de ressasser tout ceci, pas vrai ? Dorénavant, il portera des lunettes avec verres correcteurs spéciaux qui lui corrigeront la vue, en espérant qu'elle ne diminue pas plus.

Vu que les parents de Kakyoin venaient tous les jours, Jotaro ne put le voir pendant au moins deux semaines. Deux longues semaines. Pendant tout ce temps, le délinquent n'était pas au bout de ses peines. Le sentiment d'angoisse/de manque revenait lorsqu'il prit le chemin de l'école, il faisait des mauvais songes, s'était remis à boire et à fumer plus. Il était amusant de constater que ce paradoxe fut également présent lorsqu'il était parti seul aux USA (il était avec ses grands-parents mais quand même).

Il enchaîna les cauchemars, très orienté sur son meilleur ami mais également sur Avdol et Iggy, Comme juste avant de pouvoir le revoir lors de son coma en février, il entendait l'Egyptien lui pointer oralement et du physiquement du doigt de sa main inexistante son inefficacité à les sauver. En ce qui est des cauchemars les plus fréquent, cela concernait le roux, dont le rêve l'incluant était semblable à celui fait juste avant sa réadmission au bloc opératoire. Soit il entendait uniquement sa voix, soit celle de DIO prenait le dessus. Il prenait trop à cœur cette histoire, mais il ne pouvait s'en empêcher. Kakyoin était son véritable premier et meilleur ami. Même avec la consolation avec son ami Polnareff -il ne l'avait pas appelé, c'était plutôt le Français qui se montrait très persuasif avec lui, prenant des nouvelles chaque jour, de lui et de leur ami hospitalisé, il ne pouvait y échapper.

Moonlight SonataOù les histoires vivent. Découvrez maintenant