Chapitre 38

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PDV Kachina, le samedi suivant

"Enfin de la liberté !", soupirai-je en poussant les portes du QG pour prendre l'air.

Depuis qu'il était certain qu'Alios avait pris possession d'Adrien, Fairy Tail et le maire de Tenrô étaient sur le qui-vive et j'étais débordée. Il fallait prévoir des plans pour absolument n'importe quelle situation et j'étais vraiment à bout. J'avais eu besoin d'une pause, tout le monde en avait eu besoin.

Je me dépêchai de rejoindre une clairière qui se situait au coeur de la forêt et que je savais toujours déserte. Cela me permettait ainsi de couper momentanément lien avec mes responsabilités tout en restant à proximité en cas de problème.

Je retirai mes bottes et mes chaussettes (les chaussures, c'était déjà assez inconfortable comme ça, pas besoin d'en rajouter en ne mettant pas de chaussettes) et laissai l'herbe tendre me caresser les pieds. Je rigolai légèrement en sentant les brins d'herbe me chatouiller.

Je passai quelques instants comme ça, à m'imprégner de la nature et de la magie présente dans cette dernière. Quand j'étais enfant, j'avais longtemps cru, et je crois toujours, qu'on ne pouvait pas réellement maîtriser sa magie si on n'avait pas les pieds ancrés dans la terre, source primaire de la magie, si notre peau n'était pas en connexion constante avec la nature. Et pour ça, il fallait que nos pieds foulent le sol sans barrière. 

Je fermai les yeux un instant et je sentis petit à petit la force de la nature qui m'entourait. Sa mélodie faisaient battre mon coeur, vibrer mon âme, d'un rythme plus lent, plus relaxant qu'au réveillon de Noël. Cette fois-ci, par contre, je ne ressentais pas vraiment la magie de Tenrô. Je la sentais en fond mais la magie et la nature ne formaient pas une musique dans laquelle elles étaient aussi présentes l'une que l'autre. Cette fois-ci, je voulais me concentrer sur la nature. Elle me détendait, la magie me maintenait éveillée et repoussait mes plus infimes barrières quand je me connectai à elle. J'avais besoin des deux en même temps mais, en cette période de presque crise, j'avais besoin de me recentrer sur moi-même, d'apaiser mon esprit, tout simplement. Alors je me laissai porter par la mélodie de la nature et commençai à me mouvoir en rythme. Ma connexion avec elle devint si forte que je percevais chaque bruissement de feuilles, chaque courant d'air, chaque goutte d'eau, peu importe où ils se situaient dans la cité.

J'inspirai profondément, expirai lentement et ouvris doucement les yeux, ma connexion avec la nature revenant à sa puissance habituelle. C'était dingue comme j'arrivais à ne faire plus qu'un avec la nature et la magie quand j'étais pieds nus ! Cela ne m'était jamais arrivé quand j'étais enfant, ou alors je n'en avais pas conscience.

"Il n'y a pas que pour moi que tu es une source d'inspiration Bichette."

Je me retournai et souris à mon copain, pas trop surprise puisque je l'avais senti à travers ma connexion surnaturelle avec la nature, pendant ma danse.

"Coucou Serpenteau ! Pourquoi tu dis ça ?"

Luka fit un ample geste de la main pour m'inviter à regarder autour de moi. Et, effectivement, la végétation était bien plus luxuriante qu'une poignée de minutes avant.

"C'est dingue ! La végétation de Tenrô n'a jamais été aussi florissante, surtout à cette période de l'année !

- Il s'est passé la même chose à Noël, mais c'était beaucoup plus fort. Même nous qui ne sentons pas le taux de magie habituellement, malgré nos Miraculous, on avait senti le taux de magie dans l'air. Bon, Adrien arrive à sentir la magie normalement, mais légèrement. Enfin, tu as compris ce que je veux dire."

Qui suis-je ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant