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XIX.

RAMÈS - J'ai revu ma mère.

Nouvelle année. Nouveau comportement. Deux semaines plus tard, j'ai décidé de laisser Ramès faire ses preuves à son rythme et à sa manière. On n'est très loin de se dragouiller ou flirter, on réapprend juste à être amis comme autrefois même si lui comme nous savons à quelle fréquence nos rythme cardiaques s'accélèrent lorsque l'autre est là.

Rien que le fait de s'accorder du temps, de le passer un peu ensemble, nous fait du bien. Je vous assure, je me sens bien.

— Tiens.

Il saisit le chocolat chaud saveur amande que je lui ai fait. Je m'assois face à lui.

— Vous vous êtes parlé ?

RAMÈS - Non.

Avec lui, il faut toujours aller à la pioches aux infos car il pourrait me laisser avec un « j'ai vu ma mère » sans m'expliquer le pourquoi ni le comment.

—  Elle t'a demandé pardon ?

RAMÈS - Non.

— Dis moi, que dijo ? (Qu'a-t-elle dit?)

RAMÈS - Elle a fait son cinéma et j'ai appris qu'Anis est allé la voir, on s'est péta.

Je fronce les sourcils.

— Ramès.

RAMÈS - Quoi ?! Elle mérite pas de nous voir cette pute.

— Je sais à quel point ça t'as affecté et je suppose que ça le fait toujours mais le pardon... tu connais ?

RAMÈS - J'connais mais j'peux pas, elle a abandonné ses deux fils à la rue, elle a rien dit chaque fois qu'il nous a battu. Et...

Il baisse les yeux en serrant les poings.

RAMÈS - Quand on est allés sonner chez eux quand t'as fait ta crise d'hypothermie ils nous ont pas aidé. Ils ont pas ouvert leur putain d'porte, si on avait pas réussi à t'emmener à l'hôpital qu'est-ce qui s'serait passé hein ? J'lui pardonnerai jamais.

J'ai récolté, durant cette période, quelques maladies. J'ai fait une légère crise d'hypothermie et j'ai eu une pneumonie assez grave qui a failli me couter la vie.

— Je comprends.

RAMÈS - Si Anis il lui pardonne j'comprendrai fin j'essayerai d'capter mais moi c'est mort. Elle est morte pour moi.

Je me contente de le regarder avant de soupirer et d'aller nous chercher des gâteaux.

— Tiens, dis-je en revenant m'asseoir.

RAMÈS - Tu penses que j'abuse ?

— T'abuse pas mais... le pardon c'est important ça prend du temps mais ça vaut la peine, regarde moi. J'me sens beaucoup mieux maintenant.

RAMÈS - Mais toi c'est justifié, si tu m'avais pas pardonné ça aurait été justifié.

— Je sais que rien n'excuse ces actes. Nada.

RAMÈS - J'étais tellement pas un bon fils qu'elle m'a jeté moi et mon p'tit frère. J'peux pas Lysa. J'peux pas c'est au-dessus de mes forces et Dieu seul sait combien j'en ai.

Ego quand tu nous tiens.

— Bah prends ton temps alors. De toute façon fais pas les choses à contre cœur c'est inutile, c'est toi et ton cœur qui savez lorsque vous pouvez pardonner le mal qu'on vous a fait.

MADAME KRATOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant