XI

18 4 9
                                    

GLUGGAVEDUR :

>> You remember this guy I saw at work and thought we could be friends ? We just discovered we are both fans of you ! First, he saw my tattoo, that I – ironically – made just before you disappeared. He recognized your logo in it, but didn't say anything.

>> Then, we randomly met at the screening of the documentary about you. It was amazing, but extremely sad to watch, now that you're gone. You seemed to have found some balance at the end. Unfortunately, we know that it wasn't the case at all.

>> Anyway, after the "movie", we got to his place and listened to your music almost all night. Long story short, we discovered that you have a signature sound that not everybody can hear. Did you even knew that ? Was it on purpose ?

>> I posted it on the forum, no one seemed to be aware of this. Maybe you had something like hypersensitivity to sounds ? I've just read that it can cause anxiety and depression. Or maybe were you just able to hear sounds that average people don't ? We, on the forum, all agree that this probably explains why your music is so special. There are so many layers on each of your songs, only a few people are capable of creating that.

>> Anyhow, I'm happy we found this, but it also saddens me, because it's too late... I wish I knew that when it was still possible to talk to you.

En lisant ça, Linus sait maintenant comment il va pouvoir identifier Camille : il lui suffira de trouver celui qui a un tatouage au poignet. Il est vraiment curieux de voir ce dessin, car, d'après ce qu'il a compris, il ne comporte pas uniquement le logo de sa marque, d'autres éléments viennent l'étoffer.

Avec ça et un badge à son prénom, ça devrait être facile de reconnaître Camille, pense-t-il.

Il a un pincement au cœur en réalisant, une fois de plus, à quel point sa disparition affecte des gens, même ceux qui ne le connaissaient pas personnellement. Cependant, il doit se souvenir que lui et sa famille ont prit cette décision pour son propre bien, sa santé en dépendait.

Il se reconcentre sur cette histoire d'hyperacousie, il n'en n'avait jamais entendu parler. Il profite de son voyage en avion jusque Paris pour se renseigner sur le sujet. Et il se pourrait bien que son fan ait découvert quelque chose que lui-même ignoré. Sans que cette particularité ne l'ait jamais profondément dérangé, il réalise qu'il a toujours perçu des sons que parfois, ses amis ou sa famille, n'entendaient pas. Il avait toujours pensé qu'il s'agissait d'une question d'attention. Hors, c'était peut-être une prédisposition génétique.

Le taxi que sa sœur a réservé pour lui le dépose à l'entrée du Four Seasons, dont Linus contemple la façade quelques instants, avant qu'un bagagiste vienne le prendre en charge. Il le suit à l'intérieur du palace qui a tout d'un musée, et prend le temps d'admirer les œuvres exposées. Il a séjourné dans bon nombre d'hôtels dans le monde, sans jamais prendre le temps de s'attarder sur ce qui l'entourait. Une jeune femme l'accueille à la réception et procède à son arrivée.

Tout en le guidant vers les ascenseurs, la réceptionniste interpelle sa collègue.

— Camille, I think you wanted to welcome M. Iridasson personally upon is check in ?

— Yes, thank you Amandine.

Camille rejoint Linus alors qu'Amandine se retire discrètement. Elle lui tend la main afin de le saluer, ce qu'il fait après quelques secondes d'hésitation tant il est surpris. Il est incapable de parler pour l'instant et se contente de l'écouter en détaillant la jeune femme, son badge au nom de Camille, ses boucles brunes, ses yeux noisette et son sourire avenant.

— Hello, Mr Iridasson. I am Camille. My friend Adrian told me you would be staying here a few days. I wanted to welcome you. Feel free to ask me anything during your stay.

GluggavedurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant