La rupture

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L'été passa beaucoup trop rapidement à mon goût. Je n'avais pas réussi à trouver la moindre idée pour me rapprocher de Potter pour pouvoir fournir des informations à mon père. Même si je comptais George et Fred parmi mes amis, jamais je ne réussirai à me rapprocher de Potter. Nous nous détestions et il avait de bonnes raisons. Après tout, mon père avait essayé de le tuer à plusieurs reprises. De plus, je n'avais jamais été vraiment sympathique avec lui ces quatre dernières années. Et maintenant que Voldemort était de retour, il ne me ferait jamais confiance, même si je niais qu'il était revenu l'an dernier.

J'étais étendue sur le lit de Drago, la tête posée sur l'oreiller. Je cherchais activement des idées, je n'avais pas droit à l'erreur. Les doigts de Drago frôlèrent ma main et je la retirai vivement. Je fermai les yeux, pensant à George qui m'avait écrit plusieurs fois par semaine, s'inquiétant de moi et me demandant des nouvelles. Je n'avais jamais eu la force de lui répondre. Je cherchai inlassablement ce que je lui dirai, sans jamais rien trouver qui me satisfaisait.

« Tu devrais le quitter. Il t'empêche de te concentrer. »

« La ferme », répliquai-je du tact au tact. « C'est grâce à lui que je tiens le coup justement. »

Drago soupira fortement et je me mis à fixer le plafond pendant ce qu'il me semblait des heures. Quelqu'un toqua à la porte et Drago alla l'ouvrir. Narcissa se trouvait dans l'embrasure de la porte.

« Ma chérie. Il demande à te voir. »

Je me levai difficilement, comme si toute once de vie m'avait quitté. J'avançai sans buts et je rôdai dans les couloirs jusqu'à le rejoindre dans le salon. Il me regarda approcher, sa baguette dans sa main.

« Es-tu prête pour ta tâche? »

Je haussai les épaules. Je n'avais aucune envie d'être en sa présence.

« Dois-je te rappeler l'importance de ce que je t'ai demandé? »

Je secouai la tête avant de lui offrir un regard empli de haine.

« Ne me regarde pas comme ça. Je suis ton père et tu me dois respect. »

Je fis rouler mes yeux dans leur orbite et je le vis grincer des dents, sa main écrasant sa baguette.

« Je souhaiterais également que tu quittes ce traître. »

« Jamais. »

« Pardonne-moi? » demanda-t-il en pointant sa baguette sur moi.

« J'ai dit jamais. Je l'aime et tu ne peux pas choisir pour moi. »

« Oh, mais je le peux. Endoloris. »

Je m'écrasai au sol, criant et me tordant sous la douleur qu'il me faisait subir. J'eus l'impression qu'il me torturait des heures durant, mais cela ne dura que quelques secondes.

« As-tu changé ton choix? »

Je me relevai péniblement et fixai mes yeux dans les siens.

« Non », tentai-je de répondre bravement, mais ma voix se brisa sous la douleur.

Il me fit à nouveau subir le sortilège impardonnable et je me roulai au sol dans des positions que je ne croyais même pas possible de pouvoir adopter. Lorsqu'il baissa sa baguette, je vis Narcissa blotti contre Lucius, cachant son visage face à la torture que je subissais. Drago, quant à lui, serrait ses mâchoires ensemble, camouflant sa haine. Il s'approcha pour m'aider à me relever, mais mon père lui lança un regard qui l'obligea à se reculer. Je me levai difficilement, fixant de nouveau les yeux de mon père.

« Tu peux me torturer pendant des heures, je ne le quitterai pas. »

« Impero. »

Sans avoir aucun contrôle sur ce que je faisais, je me dirigeai vers le bureau et je pris un morceau de parchemin avant de tremper ma plume dans l'encre et de griffonner un court message. J'essayais de me souvenir des cours de Fol-Oeil, afin de résister à l'emprise de mon père, mais je manquais de force. J'enviais Potter en ce moment. Il avait réussi rapidement à ne pas se laisser ensorceler.

Les larmes coulaient sur mes joues malgré moi, devant le message écrit par ma main, mais dicté par mon père.

Il baissa sa baguette et s'empressa de faire voler le message jusqu'à lui avant que je ne le détruise. Je tombai à genoux, complètement épuisée. Je n'avais plus la moindre force.

« Lucius, envoie ce message le plus rapidement possible. »

Lucius s'avança vers Voldemort, sans me jeter un regard. Il prit le parchemin et quitta la pièce, probablement pour attacher le message à la patte de leur hibou. Narcissa vint m'aider à me relever et me soutint contre elle pour éviter que je tombe à nouveau.

« Si tu désobéis encore une fois à mes ordres, la prochaine fois sera pire », me menaça-t-il, mais je n'eus aucune réaction, étant trop faible pour faire quoi que ce soit.

Voldemort transplana, me permettant afin d'éclater en sanglot contre l'épaule de Narcissa. J'avais réellement tout perdu et je ne pourrai jamais expliquer à George d'où venait ce message sans que mon père soit au courant.

Je le détestais.

Narcissa m'aida à rejoindre ma chambre et Drago suivit de près. Elle m'aida à me coucher dans mon lit, attendant que je cesse de pleurer.

« Ma pauvre chérie. En le quittant, tu le protégeras. Il ne pourra pas l'atteindre. C'est mieux comme ça. »

Je dévisageai Narcissa, mais restai muette. Elle frotta mon épaule une dernière fois et quitta ma chambre, laissant Drago assis au bout de mon lit, dévasté par ce qu'il venait de se passer.

« Peux-tu me prendre dans tes bras s'il te plait? » implorai-je d'une petite voix.

Drago se leva et s'étendit à côté de moi, entourant mon corps de ses bras. Je posai ma tête dans le creux de son épaule et laissais une autre vague de larmes déferler sur mon visage, Drago complètement impuissant, ne faisait que frotter mon dos.

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant