La renaissance

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Le reste de l'année passa à toute vitesse. Avec les examens de fin d'année qui arrivaient et ma relation avec George, je n'avais pratiquement plus de temps pour moi toute seule. Je passais de moins en moins de temps dans la salle commune de Serpentard, évitant Malefoy à tout prix. Je ne le tolérais plus du tout.

Daphné avait également rompu tous les ponts avec moi. Je n'avais absolument aucune idée de cette raison, mais je soupçonnais Malefoy d'être derrière tout cela. Astoria était la seule Serpentard qui me parlait encore.

« Le père de Drago a de très bonnes influences sur le Ministère », m'avait-elle dit un jour. « Il a menacé Daphné de l'empêcher d'aller travailler au Ministère comme elle le désire si elle continuait de te fréquenter. »

« J'aurais dû t'écouter dès le départ », soupirai-je. « C'est un véritable connard. Il ne te menace pas aussi? »

Astoria secoua la tête.

« Il n'a rien contre moi. Et je ne lui laisserai jamais la chance de me faire du mal, je peux te le jurer. »

Un soir du mois de juin, alors que je rentrais tard dans notre salle commune et que je m'apprêtais à rejoindre mon dortoir, je l'entendis m'appeler. Je me tournai vers le canapé, ses cheveux blonds illuminant dans le noir.

« Qu'est-ce que tu me veux cette fois, Malefoy? » crachai-je, les bras croisés sur ma poitrine.

Il passa la main dans ses cheveux et pour la première fois depuis longtemps, il paraissait mal à l'aise.

« Parle, Malefoy, ou je m'en vais. »

« Je... je voulais m'excuser. Pour cette année. Pour tout. Je suis un vrai connard. »

« Je suis bien d'accord avec toi. »

« Leila, s'il te plait. Je sais que je t'ai fait subir la pire année de ta vie, mais ça n'a pas été mieux pour moi. »

« Ah non? Explique-moi pourquoi ton année a été pire que la mienne alors! » m'exclamai-je méchamment.

« Je t'ai perdu. Plus d'une fois. »

« C'est ce qu'il arrive quand on joue au con. »

« Tu n'as pas été une sainte non plus... »

« Pardonne-moi? Tu dis vouloir t'excuser et la première chose que tu fais c'est de m'insulter?! »

« Je suis désolé. Je perds mes moyens quand tu es là. Je ne pense plus clairement. Je l'imagine avec toi, ses mains se promenant sur ton corps et je perds la raison. Tu n'as aucune idée de ce que je ressens... »

« Écoute, Drago. Il est trop tard. Il fallait y penser avant. Je suis bien d'accord pour que l'on continue de se parler, uniquement comme des amis. Mais tu dois me promettre de le laisser tranquille. Si tu m'aimes autant que tu le dis, fais-le pour moi », le suppliai-je.

Il fixa ses yeux gris sur moi, comme s'il pesait le pour et le contre de ma proposition. Il hocha finalement la tête.

« Bien. Bonne nuit, Drago. On se voit demain. »

Je le laissai seul et j'entrai dans mon dortoir. J'avais de la difficulté à le comprendre. Il pouvait faire de ma vie un véritable enfer pendant des mois et du jour au lendemain, il s'excusait, clamant que j'étais tout pour lui. Je fixai le plafond, cherchant une signification à son comportement, mais n'en trouvai aucune. Je finis par m'endormir, serrant l'écharpe de George contre ma poitrine, comme à mon habitude.

•••

J'étais assise dans la foule avec George et Fred pour la dernière étape du Tournoi des trois sorciers. La foule acclamait les quatre champions. Je sentais la fébrilité jusque dans mon ventre, mais j'avais l'impression qu'une catastrophe se produirait. Et mon instinct me trompait rarement, malheureusement. J'attrapai la main de George, cherchant du réconfort. Il porta mes doigts à ses lèvres et je posai ma tête sur son épaule. Il savait toujours ce dont j'avais besoin, comme s'il pouvait lire dans mes pensées. Je me sentis soudainement plus légère.

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant