Le message

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« Dolohov, tu es chez moi. Tu vas la respecter. »

« Après l'échec de ton mari, tu devrais te contenter d'être toujours en vie », ricana méchamment Dolohov. « Et comment peux-tu vouloir la protéger? Elle nous trahit depuis le début! »

Narcissa baissa les yeux vers moi, me regardant avec pitié. Drago jouait nerveusement avec ses doigts et Lucius fixait le mur, restant muet.

Je tentai de me relever, mais Dolohov me força à rester étendue en appuyant son pied contre mes côtes. Il cracha sur mon visage et se recula, me laissant finalement me mettre debout. Du revers de la main, j'essuyai la salive qui coulait sur ma joue, le regard figé sur cet homme. J'avais des envies de meurtre.

« Dolohov. Je vous avais demandé de ramener ma fille. Pas de la maltraiter. »

Dolohov s'était raidi, n'osant pas regarder Voldemort qui venait d'entrer dans le salon.

« Partez tous. Sauf toi, Leila. »

Les Mangemorts, y compris Narcissa, Lucius et Drago, quittèrent le salon sans un seul regard vers moi. Je me sentais affreusement seule en ce moment et j'aurais tout donné pour me retrouver très loin d'ici. Voldemort me regardait tel un prédateur qui chasse sa proie. Il joignit la pointe de ses doigts et resta silencieux. Ses yeux de serpent ne me lâchaient pas du regard.

« Comme tu l'as peut-être su, le vieux fou est mort. Plus rien ne peut m'empêcher d'atteindre Harry Potter maintenant. Surtout pas toi. »

Il marcha de long en large, ses pieds frottant sur le tapis. Je profitai du fait qu'il me tournait le dos pour mettre davantage de distance entre nous.

« Je t'offre une dernière chance de rejoindre mes rangs et de me servir comme il se doit. Si tu acceptes mon offre, j'oublierai toutes tes bévues », me proposa-t-il en me faisant de nouveau face. « Oui, je suis au courant de tes agissements. Tu croyais vraiment que je ne serais jamais au courant que tu as appris l'occlumancie? Que tu es amie avec Harry Potter? Que tu as tenté de réduire à néant nos chances de mettre la main sur la prophétie? »

« Vous n'avez jamais su ce qu'elle disait la prophétie, je crois donc que c'était plus qu'une tentative. »

Voldemort leva immédiatement sa baguette vers moi et il n'eut pas besoin de prononcer un seul mot que je m'écrasai au sol, laissant échapper ma souffrance sous forme de cri. Il abaissa sa baguette et se mit à genoux à côté de mon visage. Il attrapa mes joues de ses longs doigts blanchâtres, serrant ma peau de ses ongles.

« Si tu n'étais pas si importante, tu serais déjà morte », cracha-t-il dans un sifflement mi-humain, mi-serpent.

« Ah oui? Je suis importante? C'est bien la première fois que je l'entends celle-là. »

« Tu es mon bouclier. Tant que tu vis, je ne peux pas mourir. »

Je fronçai les sourcils, n'y comprenant absolument rien. Je savais cependant une chose; l'intuition que j'avais qu'il me préférait vivante s'était avérée être plus qu'une intuition.

« Ça ne veut rien dire. »

« Au contraire. Ça signifie tout. Mais tu es trop sotte pour que je me risque à t'expliquer. Soit tu me rejoins de ton plein gré, soit je te force à me servir. C'est ton choix. »

« Mieux vaut mourir que d'être à tes ordres! »

« Tu l'auras voulu. »

À ces mots, il quitta lentement le salon, sa cape traînant derrière lui. Je n'avais aucune idée de ce qu'il venait de se passer et j'appréhendais énormément ce qui allait suivre. Tant que je vis, il ne peut mourir... Est-ce que j'allais devoir mourir dans le seul but qu'il soit détruit à jamais? Je n'avais été qu'un instrument pour lui, une part de son plan machiavélique. J'aurais aimé pouvoir tout raconter à George, et surtout à Harry. Il pourrait sûrement m'expliquer ce qu'il se passait. Avec toutes les rencontres qu'il avait eues avec Dumbledore, il devait bien avoir une idée du plan de mon père. Peut-être que je pourrais réussir à sortir à l'extérieur du Manoir et transplaner jusqu'au Chemin de Traverse... Ça valait la peine d'essayer.

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant