L'héritière

La peur

Les premières semaines de cours se déroulèrent normalement. Depuis la rentrée, je n'avais pas revu de choses étranges dans mes rêves et je n'avais pas perdu le contrôle lorsque j'étais près de Potter. J'avais l'impression de flotter sur un nuage tellement je me sentais légère et heureuse.

Weasley continuait de m'observer à distance et Drago de se montrer possessif lorsqu'il le remarquait. Le rouquin n'avait pas essayé de me parler depuis la dernière fois et c'était pour le mieux. Si Drago me voyait avec lui... j'aimais mieux ne pas penser à ce qu'il se passerait.

De toute façon, je n'avais pas envie de lui parler. C'était juste... c'était intrigant. C'était le seul qui ne me regardait jamais comme si j'étais un vulgaire déchet. Ça n'avait pas été trop long que l'école au complet fût au courant de qui était mon père. La plupart des élèves me méprisaient, mais certains avaient peur de moi et n'osaient plus m'approcher. Seuls ceux de ma maison n'en avaient pas fait de cas, et si jamais l'un des Serpentards m'insultait, Drago le menaçait et il ne recommençait plus.

Les cours de Hagrid étaient devenus ridicules depuis que Drago avait été attaqué par l'hippogriffe. Le procès approchait et il ne cessait d'y faire allusion dans les cours pour que Hagrid soit le plus mal à l'aise possible.

Quant au professeur Lupin, c'était de loin le meilleur professeur pour la Défense contre les forces du Mal que nous avions eu jusqu'à présent, mais ça, je ne le dirais pas à Drago. Il ne manquerait pas l'occasion de me narguer, disant encore que j'avais le béguin pour le professeur.

J'étais assise dans la Grande Salle et je feuilletais mon livre de Défense contre les forces du Mal lorsque Drago se posta à mes côtés.

« Avoue que c'est ta journée préférée les jeudis », me dit-il à l'oreille.

« Pourquoi? » lui demandai-je sans lever les yeux de mon livre et en lui tendant la pomme qu'il essayait de prendre.

« Double cours avec Lupin », ricana-t-il en croquant le fruit.

Je le fixai du regard et roulai mes yeux dans leur orbite. Je me levai de la table, pris mes choses et volai sa pomme au passage. Je m'éloignai de la Grande Salle, laissant Drago derrière moi, riant aux éclats. Qu'est-ce qu'il pouvait être agaçant parfois ! J'étais à mi-chemin lorsqu'il me rejoignit.

« Tu sais que tu es agaçant, Drago? »

« Je t'aime aussi, Leila », répliqua-t-il en attrapant ma main.

Je lâchai sa main seulement en entrant dans la classe. Les tables avaient toutes été poussées vers le fond et une armoire trônait au centre de la pièce. Je posai mes livres sur l'une des tables, avec tous les autres, et pris ma baguette avant de me diriger vers le reste du groupe.

« Quelqu'un peut me dire ce qui se trouve dans cette armoire? » demanda Lupin en pointant ladite armoire qui s'était mise à trembler.

« C'est un épouvantard », répondit Granger. « Il prend l'apparence de ce qui nous effraie le plus. »

« Bien. Comment fait-on pour vaincre nos peurs? »

La classe demeura silencieuse. Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant Granger qui ne connaissait pas la réponse.

« Par le rire. Il suffit de penser à quelque chose de drôle pour transformer l'épouvantard en cette même chose. Il faut également dire la formule magique; Riddikulus. »

« C'est ce cours qui est Riddikulus », grogna Drago à mes côtés, mais je le fis taire en lui donnant un coup de coude dans le ventre.

Lupin nous invita à nous placer en file indienne et je m'avançai vers le devant de la classe, laissant Drago aller vers le fond. Lupin laissa l'épouvantard sortir de l'armoire et il prit la forme de ce qui faisait peur à la personne au-devant de la file. Il y eut toute sorte de peur; les serpents, les araignées, même le professeur Rogue. Plus mon tour approchait, plus je me demandais quelle forme prendrait l'épouvantard.