Le lâcher-prise

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Mes pieds atterrirent au sol de nouveau, mais je gardai mes yeux fermés. George effectua une pression sur ma main et je sus immédiatement que le sortilège mortel ne l'avait pas touché.

« Fred? » appelai-je, espérant obtenir une réponse.

« Toujours là », répondit-il faiblement.

J'ouvris alors les yeux, soulagée de savoir tout le monde sain et sauf. Je sentais Junior trembler contre moi et je lui caressai la tête afin de le calmer. George nous avait fait transplaner devant la boutique, mais un étrange sentiment me soufflait que nous ne serions pas en sécurité bien longtemps ici.

Je suivis George jusqu'à l'appartement, silencieuse, tout comme les jumeaux. Personne n'avait la force de dire quoi que ce soit après ce qu'il s'était passé. Et moi qui croyais que la marque brûlait parce que mon père prenait de la puissance... En fait c'était parce qu'il s'approchait de nous.

En entrant dans l'appartement, je me laissai tomber sur le canapé, fixant le mur, le regard vide. Si seulement je m'étais absentée du mariage, peut-être que tout cela ne serait jamais arrivé. Peut-être que la plus belle journée de Bill et Fleur n'aurait pas été gâchée...

« J'espère que tu ne prends pas le blâme pour ce qu'il s'est passé », me dit George en s'assoyant à côté de moi.

Junior s'échappa de ma main pour rejoindre George et ce dernier le câlina distraitement, portant son attention uniquement sur moi. Je levai les yeux vers lui; il avait l'air si fatigué et complètement dépassé par les événements.

« N'oublie pas que la cible numéro un est Harry. Que tu aies été présente ou non au mariage, je crois qu'ils auraient attaqué. »

Je posai ma tête contre son épaule et il m'entoura de son bras. Junior grimpa sur George et alla se blottir contre son cou. Je pouvais sentir sa respiration contre mes cheveux.

« Tu mérites mieux qu'une vie pleine de catastrophes comme celle de ce soir... »

« Pour le meilleur et pour le pire. Je ne t'échangerais pour rien au monde, Leila. »

Je fis glisser ma main vers sa cuisse et la serrai doucement pour lui montrer ma gratitude. Je n'avais pas les mots pour lui répondre.

Je me demandais ce qu'il se serait passé s'ils avaient mis la main sur moi. Je me demandais également si Drago avait été torturé pour m'avoir aidé à m'échapper. Peut-être même que mon père lui avait réservé un sort encore pire que la torture...

Est-ce que tout cela allait s'arrêter un jour? Est-ce que j'allais enfin pouvoir vivre une vie normale, sans avoir à constamment éprouver la peur de me faire attraper ou d'être inquiète pour ceux que j'aime?

Junior se mit à ronfler doucement, brisant le silence qui régnait dans le salon. George émit un petit rire ce qui réveilla Junior. Il couina et s'enfuit plus loin sur le canapé, enfouissant sa tête dans l'un des coussins. Je ramenai mes genoux vers ma poitrine, ma robe glissa sur mes cuisses et exposa ma peau nue.

« Je crois que j'ai besoin d'un verre », murmurai-je dans un demi-souffle.

George embrassa mon front et se leva. J'entendis le bruit de ses pas jusqu'à la cuisine. Les portes d'armoire claquèrent et il déboucha une bouteille de vin. Il revint dans le salon et me tendit une coupe plus que remplie et je m'empressai de boire une gorgée. À mesure que l'alcool descendait dans ma gorge, je me sentais mieux, la sensation de brûlure me réconfortant.

« Rien ne sera plus pareil maintenant, n'est-ce pas? »

« J'ai bien peur que non. »

George avait repris sa place initiale et je me lovai contre son torse. Nous restâmes silencieux, collés l'un contre l'autre, savourant le temps de tranquillité qu'il nous restait. Il passait ses doigts dans mes cheveux décoiffés et j'aurais bien volontiers arrêté le temps pour ne plus jamais quitter cette position.

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant