La guérison

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Une main agrippa mon poignet, arrêtant ainsi ma chute.

Je réalisai enfin ce que je venais de tenter et j'éclatai en sanglots alors que je me sentais tirer vers le haut. Je frissonnais, mes vêtements étant humides. Une fois de retour sur le pont, je m'écrasai au sol. Seul le fait de me tenir debout me demandait trop d'effort.

Je sentis un bras s'enrouler autour de mes épaules et un autre glisser sous mes genoux. Quelqu'un m'avait pris dans ses bras. Une odeur de café et de whisky m'emplit soudain les narines.

« George... » murmurai-je avant de perdre conscience.

•••

J'ouvris difficilement mes paupières. Je reconnus l'infirmerie. Je tournai péniblement la tête et vis une silhouette à mes côtés. J'avais de la difficulté à la reconnaître, mais j'aperçus une chevelure rousse.

« Tu aurais dû me laisser tomber », chuchotai-je, ma voix étant rauque, comme si j'avais crié pendant des heures et des heures.

George se leva et s'apprêta à partir. Il arrêta d'avancer au pied mon lit et revint à mes côtés.

« Tu sais que tu es égoïste, Leila. Je te sauve la vie, je t'empêche de faire une connerie et tout ce que tu penses c'est que j'aurais dû te laisser mourir?! Peut-être bien que j'aurais dû te laisser tomber tout compte fait. »

Il partit, me laissant seule, dans mon lit. Je regrettais ce que je venais de dire. Il m'avait sauvé la vie. Et moi, tout ce que je trouvais à dire c'était quelque chose pour le blesser davantage. J'étais vraiment idiote.

Tellement idiote que je me demandais ce qu'avait été la réaction de Drago en apprenant ma tentative de suicide.

Je me roulai en boule sur moi-même et éclatai en sanglots. Madame Pomfresh vint se placer à mes côtés et frotta mon épaule, dans un geste qui se voulait réconfortant. Il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre que ça passe. C'était le seul remède pour un coeur brisé.

•••

Une semaine plus tard, Madame Pomfresh me laissa partir, me faisant promettre que si j'avais d'autres idées noires j'irais la voir.

Drago n'était pas venu me voir une seule fois durant tout mon séjour à l'infirmerie. Je savais par contre que George venait régulièrement s'informer sur mon état. Je faisais souvent semblant de dormir, car je savais qu'il ne voudrait pas me voir si j'étais réveillée. Après ce que je lui avais dit, je le comprenais parfaitement.

Parfois, il venait s'asseoir au pied de mon lit et il me parlait. Il me racontait des histoires de quand il était jeune, des histoires qu'il partageait avec Fred, son jumeau. J'apprenais à le connaître petit à petit. Si j'avais le malheur de faire le moindre mouvement, George se taisait et partait.

Pourtant, je remontais tranquillement la pente, me sentant chaque jour un peu moins blessée par la perte de Drago. George m'aida beaucoup sans le savoir. J'aurais tellement aimé pouvoir lui dire que j'appréciais sa présence et que je regrettais de l'avoir laissé tomber pour retourner vers Drago.

Un jour ou deux après m'avoir dit qu'il aurait dû me laisser tomber, il s'était installé sur la chaise à côté de mon lit et avait pris doucement ma main dans les siennes.

« Je ne pensais pas ce que j'ai dit l'autre jour. Je n'aurais jamais pu me résoudre à te laisser mourir », avait-il faiblement dit.

J'avais eu de la difficulté à ne pas réagir pour ne pas le faire fuir encore une fois. Après cela, il avait continué de me raconter toutes sortes d'histoires.

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant