Les vacances

406 17 0
                                    

Une couche épaisse de neige recouvrait à présent Poudlard. Les professeurs avaient terminé de décorer la Grande Salle pour les vacances de Noël. J'étais assise avec Ginny à une table et je travaillais sur un devoir de métamorphose. Harry et Ron étaient installés un peu plus loin. Lavande était accrochée au bras de Ron et ne le lâchait plus. Elle rigolait si fort à tout ce que Ron pouvait dire que tous les élèves se tournaient vers elle chaque fois.

« Rappelle-moi encore ce qui s'est passé pour que Ron sorte avec elle et pas avec Hermione? » demandai-je à Ginny, exaspérée par la présence de Lavande.

« Elle lui a sauté au cou directement après la partie. Hermione n'a pas eu la chance de s'approcher. »

« Ron est un imbécile », soupirai-je en griffonnant l'erreur que je venais de faire sur mon parchemin. « Et Harry n'arrête pas de te jeter des coups d'oeil. »

Le visage de Ginny vira au rouge et elle se cacha derrière son livre de sortilèges.

« Je suis avec Dean, maintenant. »

« Comme si ça l'avait de l'importance. Vous êtes toujours en train de vous disputer. »

Ginny me lança un regard noir et ignora ma remarque. Elle tourna son attention vers Harry qui avait reporté son regard sur son livre de potions. Ginny me fixa à nouveau, son sourire s'étirant en coin, signe qu'elle avait trouvé la répartie parfaite.

« J'aurais pu te dire la même chose à propos de Drago et toi. »

« C'est fait pour se disputer la famille », répliquai-je en lui offrant un clin d'oeil, ce qui la fit éclater de rire.

« Tu venais toujours à la maison pour les vacances? » demanda-t-elle après avoir retrouvé son souffle.

« Je ne manquerais ça pour rien au monde », répondis-je, mon estomac se serrant juste à penser que j'allais enfin revoir George. « Harry aussi va être là? »

Ginny hocha la tête dans un mouvement qui se voulait nonchalant, mais je voyais qu'elle tentait de cacher qu'elle était heureuse de pouvoir passer les vacances avec lui. Je me concentrai à nouveau sur mon devoir afin de le terminer avant mon prochain cours. J'entendis à nouveau Lavande glousser et une pile de livres se posa bruyamment à côté de moi. Je relevai la tête pour y trouver une Hermione en colère.

« J'en ai plus que marre de cette greluche », cingla-t-elle tout en ouvrant violemment l'un de ses livres.

Je restai muette, ne sachant pas quoi dire pour changer son humeur. Depuis le match de Quidditch, Hermione avait été d'humeur exécrable et c'était pire lorsque Ron et Lavande étaient à proximité. Je roulai mon parchemin et rangeai ma plume et mon encrier.

« Je dois retourner à mon dortoir avant le cours. Je te retrouve là-bas », dis-je à Hermione.

Je fis un signe de la main à Ginny qui me suppliait du regard de ne pas la laisser seule avec Hermione. J'eus un rictus compatissant puis quittai la Grande Salle en marchant tranquillement. Mon esprit se mit à vagabonder et je me mis à penser à ce que pouvait bien faire Drago en ce moment. Je ne le voyais plus à la salle commune et je ne le croisais plus dans les corridors. À bien y penser, je ne rencontrais plus Crabbe et Goyle non plus. Je secouai ma tête, tâchant d'éliminer Drago de ma tête, comme il m'avait éliminée de sa vie. Je souris toute seule alors que des yeux bruns et des cheveux roux s'affichaient dans mes pensées. Plus que deux semaines à attendre avant que je puisse le serrer dans mes bras.

J'arrivai plus rapidement que je ne le pensais à la salle commune de Serpentard et je traversai le mur après avoir énoncé le mot de passe. Je me laissai tomber sur le même canapé que j'avais partagé de nombreuses heures avec Drago. Je me remémorai toutes les conversations que nous avions eues, tous les moments que nous avions passés, emmitouflés dans des couvertures. Je regrettais de l'avoir embrassé il y a six ans. Pas parce que c'était mon cousin, non, je n'étais pas au courant à l'époque. Je le regrettais parce que j'avais perdu mon meilleur ami dans le processus. Ne pas l'avoir embrassé, nous ne nous serions jamais disputés parce que j'avais choisi George et non lui. Il serait resté mon meilleur ami et j'aurais pu lui confier tout ce qui me tracassait. Dans ce scénario, je suis certaine qu'il me confierait ce que mon père l'obligeait à faire et ensemble, nous aurions pu trouver un moyen de le sortir de là.

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant