Le quartier général

396 15 0
                                    

Après l'incident de la salle sur demande, Drago ne me parla plus et ne me regarda plus. Il m'ignorait totalement. Ça me blessait, mais je savais qu'il faisait ça pour ne pas s'attirer les foudres de mon père.

J'errais sans cesse dans les couloirs, sans réel but. Je n'avais pas vu les jumeaux depuis quelques jours, depuis le rêve étrange que j'avais fait.

C'était flou, mais je me souviens d'un grand serpent et d'une silhouette sur le sol. Je n'avais pas réussi à voir son visage, mais j'avais l'impression de savoir qui c'était. La pièce était totalement plongée dans le noir, mais j'étais en mesure de voir le sang sur le sol. J'entendais la personne respirer de façon agonale, comme si la mort allait s'emparer d'elle dans les quelques secondes qui suivraient. Puis je m'étais réveillée.

Les examens étaient maintenant terminés et je dînais à la grande salle, seule, lorsqu'un hibou maladroit atterrit dans mon assiette. Je reconnus Errol, le hibou des Weasley. Je m'empressai de prendre la lettre attachée à sa patte et l'ouvris. C'était l'écriture de George.

Leila,

Mon père a été attaqué par un serpent en début de semaine alors qu'il était au Ministère, c'est pour cette raison que je suis parti. Il va bien, ne t'inquiète pas. Je n'ai pas eu l'occasion de t'en parler de vive voix, j'ai dû partir très rapidement.

Il y a aussi eu un changement de plan pour Noël. On n'ira pas au Terrier pour des questions de sécurité. J'ai réussi à convaincre ma mère de t'amener au quartier général avec nous et elle a fini par accepter. Elle était réticente au début sachant que tu es sa fille, mais je lui ai assuré qu'on pouvait te faire confiance et elle a finalement accepté.

Je vais venir te chercher samedi matin.

George

Je déposai la lettre sur la table et me sentis plus misérable que jamais. Comment pouvais-je leur faire ça? Ils m'accueillaient au quartier général parce qu'ils avaient confiance en moi et je les trahissais depuis le début.

Quartier général de quoi au fait? George ne m'en avait jamais parlé. Je me détestais presque autant que je détestais mon père. Puis, cette lettre expliquait aussi le rêve que j'avais fait; c'était son père qui avait été attaqué par le serpent, mais pourquoi?

Je me levai, l'appétit coupé par mon propre dégoût. Je me dirigeai vers la salle commune des Serpentards pour préparer mes choses pour le lendemain. Avant de fermer ma valise, je mis le paquet cadeau que j'avais préparé pour George. Ce n'était pas grand-chose, mais j'espérais que ça lui plairait.

Je me couchai sur le lit et jouai nerveusement avec l'anneau à mon doigt, celle qui avait les initiales de Drago. Je me sentais comme la pire des hypocrites et je ne pouvais rien faire pour remédier à cette situation.

Je regardai l'heure, et malgré qu'il était encore tôt, je décidai de me coucher tout de suite, davantage pour faire arrêter toutes ses pensées de tourner dans ma tête que parce que j'étais épuisée.

•••

Le lendemain, je pris un rapide petit-déjeuner et je me dirigeai vers le dortoir de Drago. J'ouvris la porte et vis qu'il dormait encore. Je m'installai dans le lit à côté de lui et le secouai pour le réveiller.

« Je suis venue te dire au revoir. George vient me chercher ce matin. »

Drago fronça les sourcils lorsqu'il m'entendit prononcer le nom de George. Il avait encore peur qu'il se passe des choses avec lui, malgré que je lui eusse assuré à de nombreuses reprises que ce n'était qu'un ami. Il se tourna vers moi et me serra brièvement dans ses bras avant de relâcher son étreinte.

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant