La révélation

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Harry avait insisté pour creuser lui-même la tombe, sans faire usage de magie. J'étais restée à l'intérieur avec Fleur qui prenait soin d'Ollivander. Je les observais à travers la fenêtre de la cuisine, un vide intense me remplissant.

J'avais connu Dobby toute ma vie et jamais je ne lui avais montré le moindre respect. Il méritait mille fois mieux que tout ce que nous lui avions fait subir chez les Malefoy. Et maintenant que je lui avais fait mes excuses, il mourait en nous aidant.

J'avais fait tellement d'erreurs et je venais tout juste d'atteindre ma majorité. Entrer en relation avec Drago. Insulter Harry, Ron et Hermione. Frapper Pansy. Tenter de me suicider. Abandonner George, et ce, à plusieurs reprises. Je m'en voulais d'avoir été cette horrible personne...

« Est-ce que tu crois que Bill pourrait m'apporter chez Muriel? »

Fleur arrêta de brasser la soupe qu'elle préparait pour me regarder.

« J'ai vu comment il te regardait », commença-t-elle avec son accent de France. « Il sera ravi de te voir ce soir. »

« Je ne crois pas qu'il ait essayé de me chercher », murmurai-je, les larmes menaçant de se déverser sur mon visage.

« Et toi? »

« Je voulais lui envoyer mon Patronus, mais je n'ai jamais été en mesure de le conjurer. »

Fleur me prit dans ses bras et frotta vigoureusement mon dos.

« Tu as sûrement entendu son passage à Potterveille », dit-elle et je hochai la tête. « Comme je disais, il sera ravi de te voir. »

Bill entra au même moment et Fleur lui lança un regard qui semblait tout expliquer.

« Tu es déjà prête, j'imagine? »

« Plus que prête », répondis-je en prenant la main qu'il me tendait.

« Sois prudent, mon amour », lui conseilla Fleur en l'embrassant tendrement du bout des lèvres.

Bill hocha doucement la tête et il nous fit transplaner. Nous étions arrivés devant une petite maison de campagne avec un énorme champ d'herbes hautes. La maison en entier sentait le vieux parfum et il était évident que c'était une vieille femme qui y habitait.

« Attends-moi un instant. »

Je restai devant la maison pendant que Bill se rendait à l'intérieur. Je transférais mon poids d'un pied à l'autre en alternance, nerveuse. J'avais peur de voir réapparaître Bill qui me dirait que George ne voulait plus jamais me voir. J'essayais de garder en tête le message qu'il avait passé à la radio, mais peut-être avait-il changé d'idée.

De longues minutes passèrent avant qu'un rouquin ne sorte sur le balcon. George se figea un instant en me fixant, comme si j'étais un mirage. Je lui fis un sourire timide et contre toute attente, il se dirigea au pas de course vers moi et me prit dans ses bras, me faisant tournoyer et embrassant mon visage.

« Je me suis inquiété, Leila, tu ne peux même pas savoir à quel point. »

Il me reposa au sol, gardant tout de même ses mains sur mes épaules.

« Je croyais que tu ne me pardonnerais jamais », chuchotai-je en prenant son visage dans mes mains.

George me serra contre lui une nouvelle fois et je reniflai son odeur, m'étant ennuyé de lui dans les moindres détails.

« Mes parents se sont sentis tellement mal après ton départ. Ils ont avoué avoir réagi fortement. J'ai voulu t'envoyer un message, mais je n'étais plus capable de conjurer mon Patronus... »

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant