Les racines

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Ce n'était que deux mois.

J'aurais la force de survivre dans cet environnement hostile. Du moins, je l'espérais...

Je me levai et entrepris de défaire mon sac de voyage, afin de me changer les idées. Je sortis l'écharpe de George et quelques livres de sortilèges que je posai sur mon lit. La couverture de l'un d'eux s'ouvrit et une photographie en sortit. Je la pris et dès que mes yeux se posèrent sur cette dernière, un feu s'alluma à l'intérieur de moi, réchauffant mes sentiments les plus glacials.

Je n'avais aucune idée de qui avait pris la photo ni qui l'avait glissée dans mon sac, mais je remerciais cette personne du plus profond de mon coeur. C'était le soir que j'avais tout avoué à Drago à propos de George et qu'il m'avait amenée dans son dortoir. La photo nous montrait, dansant au centre du dortoir, comme si rien ne pouvait nous atteindre. Je retournai la photographie et y lus deux petits mots, mais trois mots emplis de puissance: Je t'aime.

Je savais désormais que je réussirais à passer au travers de toutes les épreuves qui se présenteraient à moi cet été. Je devais absolument le revoir. Je me lovai contre mon oreiller, prétendant que c'était George et je m'endormis dans cette position.

•••

Le premier mois passa relativement vite, bien que je n'eus pas l'autorisation de sortir de ma chambre. Narcissa m'apportait mes repas et je les mangeais dans le confort de ma chambre. J'aurais pu imaginer pire comme châtiment. De cette façon, je ne voyais pas la haine que me portaient dorénavant les Malefoy et c'était bien comme ça. Je passais mes journées à lire des livres de sortilèges et je résistais du mieux que je le pouvais à l'envie de les essayer. Je ne pouvais tout de même pas risquer de me faire expulser de Poudlard pour usage de la magie alors que j'étais encore mineure. Plus que quelques mois encore à patienter et j'aurais enfin 17 ans.

J'étais plongée dans une lecture concernant les sortilèges de protection lorsque quelqu'un cogna à la porte de ma chambre. Un rapide coup d'oeil vers l'horloge m'indiqua que ce n'était pas l'heure des repas et je me levai, curieuse de savoir qui pouvait bien vouloir me voir à cette heure. J'entrouvris la porte et vis Drago, le visage rougi.

« Qu'est-ce que tu fais ici? » demandai-je en ouvrant complètement la porte.

« J'ai besoin de savoir. C'est plus fort que moi. »

Je lui fis signe d'entrer et refermai la porte derrière lui. Je retournai m'asseoir sur mon lit, fermant mon livre. Drago regardait autour de lui et ses yeux trouvèrent immédiatement la photographie de George et moi, que j'avais posée sur ma table de nuit.

« Belle photo », ricana-t-il sarcastiquement, mais je le soupçonnais d'être blessé.

« Qu'est-ce que tu veux savoir? » répliquai-je, décidant d'ignorer ses remarques mesquines.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé? J'ai le droit de savoir. Ça concerne mon père. »

Il me défiait du regard, espérant qu'il m'effrayerait suffisamment pour que je lui avoue tout ce qu'il s'était passé cette soirée-là. Je me laissai tomber sur le dos alors qu'il tirait la chaise de mon bureau jusqu'au pied de mon lit.

« De ce que j'ai compris, ton père devait récupérer une sorte de prophétie, dissimulée au Département des mystères, pour Voldemort. Elle s'est brisée et une bataille a éclaté. Puis les Aurors sont arrivés et ton père n'a pas réussi à transplaner avant qu'ils ne l'attrapent. Ils l'ont enfermé à Azkaban en raison de son affiliation à Voldemort. »

« Pourquoi ne t'ont-ils pas amené avec eux? Tu lui appartiens autant que mon père. »

Je mordis douloureusement ma lèvre inférieure: « Je me suis battu contre les hommes de mon père. »

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant