La brûlure

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Les mois suivants passèrent rapidement, sans que personne ne reparle de l'incident de l'épouvantard, ce qui soulagea Drago. J'avais évité de lui dire que le rouquin était au courant de ce qu'il s'était passé, croyant que c'était mieux ainsi. Cela n'aurait fait qu'aggraver sa peur.

Pendant ces mois, un détail m'obséda étant donné son étrangeté et il concernait le rouquin. Je ne connaissais pas encore son prénom, mais j'avais l'impression qu'il avait réussi à m'intriguer suffisamment pour que je souhaite apprendre à le connaître. Par contre, je ne pouvais pas faire cela à Drago; il ne me le pardonnerait jamais. J'avais également toujours l'impression qu'il me suivait constamment; comme s'il savait en tout temps à quel endroit je me situais. J'évitais de croiser son regard chaque fois que je le croisais et il ne tentait pas de me parler. Tant mieux, m'efforçai-je de penser, même si au fond de moi, je voulais tout connaître de lui.

J'avais tenté d'oublier cette pensée et la neige était enfin tombée, couvrant Poudlard d'une mince couche blanche. Le paysage était magnifique et je ne cessais pas de monter dans la tour d'astronomie pour le contempler. Je ne pouvais pas rêver d'un meilleur endroit pour venir m'évader.

Un samedi du mois de février, il y eut une sortie à Pré-au-Lard. J'y allai, accompagnée de Drago, Crabbe et Goyle. Daphné était restée à Poudlard avec Astoria qui n'avait pas encore l'âge requis pour les sorties à Pré-au-Lard.

« Je crois avoir vu la Sang-de-Bourbe et Weasley aller vers la cabane hurlante, ça vous dit qu'on aille les déranger? » demanda Drago.

Je fis la moue alors que Crabbe et Goyle acceptaient volontiers la proposition de Drago.

« Allez-y, je vais vous rejoindre plus tard. »

Je regardai les garçons partir et je continuai de marcher dans le village, sans réellement chercher quelque chose. Arrivée devant la devanture du pub Les Trois Balais, j'y entrai afin de me réchauffer un peu. Je m'installai à une table, une Bièraubeurre à la main.

Je regardai autour et appréciai l'anonymat que j'avais ici. Personne pour me mépriser, pour me jeter des regards glacials. Tout le monde s'occupait de leur propre personne et ça me plaisait.

Je me sentis soudainement observée et je jetai un coup d'œil à l'extérieur, pour y trouver le rouquin qui me faisait un signe de la main. Je fis rouler mes yeux avant de tourner le dos à la fenêtre. La porte du pub s'ouvrit, le laissant apparaître.

« J'imagine que la place est libre », me dit-il en s'assoyant face à moi.

« Tu me suis ou je me trompe? »

Il haussa les épaules.

« Peut-être bien. Je t'ai dit que tu m'intriguais. »

Je fermai les yeux un bref instant, tâchant de ne pas lui répondre que j'étais aussi intriguée par lui. Au lieu de cela, je choisis de lui répondre avec mépris.

« Eh bien, mon père c'est Voldemort et Drago est mon copain, alors il n'y a rien de plus à dire », répliquai-je en me levant et laissant le rouquin seul à ma table, mais je pouvais jurer l'avoir vu sourire.

Je quittai le pub et me dirigeai vers la cabane hurlante. Je commençais à être inquiète que Drago ne soit toujours pas de retour, mais je n'avais surtout plus envie d'être seule avec lui.

J'étais presque arrivée que je les vis courir vers moi. Ils avaient l'air apeurés. Drago s'arrêta à côté de moi, à bout de souffle.

« Il y a quelque chose de pas normal là-bas. C'est sûrement cette maudite cabane hantée », dit-il rapidement.

« Oh, mais on a peur, Malefoy! » rétorquai-je pour le narguer.

« Tu n'as qu'à y aller si tu ne me crois pas », répliqua-t-il, une pointe de défi dans la voix.

« Bien. »

J'entrepris de descendre la pente glacée afin de rejoindre la cabane hurlante. Près de la clôture, j'y trouvai Weasley, la Sang-de-Bourbe et... Harry?!

Je parcourus rapidement la distance entre le trio de Gryffondor et moi et je me postai devant eux, les bras croisés sur la poitrine.

« Tiens, tiens, Potter! Ta mère a finalement signé ton autorisation de sortie! » ricanai-je méchamment.

« La ferme, Jedusor », dit Harry en s'approchant de moi, les poings serrés.

« Malefoy envoie son chien de garde contre nous, je parie? » ajouta Weasley.

« Je suis sûre que ton frère ne doit pas m'appeler le chien de garde », répliquai-je en lui faisant un clin d'œil.

Weasley resta bouche bée et regarda le sol.

« Pourquoi faut-il toujours que tu sois aussi méchante, Jedusor? Tu n'as rien de mieux à faire? » demanda Potter.

« Pourquoi faut-il toujours que tu détruises mes chances d'enfin avoir un père? » répliquai-je, ne sachant pas quoi répondre d'autre.

« Pour la simple et bonne raison qu'il a tué mes parents! » hurla-t-il en se levant sa baguette vers moi.

Je m'approchai de lui jusqu'à ce que sa baguette touche mon corps.

« Baisse ta baguette. Immédiatement », lui ordonnai-je.

« Non. »

Il me regardait, la rage dansant dans ses yeux. Je mis ma main sur la sienne et l'obligeai à baisser sa garde, sauf que je sentis ma peau brûler. Je la retirai vivement et regardai ma paume; des marques de brûlure commençaient à apparaître comme la seule autre fois que nous nous étions touchés. La main de Potter avait pris le même aspect que la mienne. Nos regards se croisèrent et je savais qu'il pensait lui aussi à l'événement semblable qui nous était arrivé en première année.

Je fis demi-tour et parti précipitamment, sans prononcer le moindre mot, entendant Granger demander ce qu'il s'était passé, sans toutefois entendre la réponse. Je devais retrouver Drago pour lui raconter ce qu'il venait de se produire. Je regardais par les fenêtres de tous les magasins afin d'y repérer une chevelure blonde et le trouvai assis à une table avec Crabbe et Goyle aux Trois Balais.

En entrant dans le pub, j'aperçus le rouquin installé à la même table que j'étais plus tôt, sauf qu'il était avec son frère jumeau. Il me dévisagea lorsque je passai devant sa table, l'air inquiet, mais je n'en fis pas de cas et je rejoignis Drago.

« Tu as l'air apeurée toi aussi, tu vois bien qu'il y a quelque chose de pas net près de cette cabane », ricana Drago en prenant une gorgée de Bièraubeurre.

« C'était Potter. Il avait une cape d'invisibilité et c'est lui qui vous a effrayé », dis-je en secouant la tête. « Tu te souviens ce qui était arrivé en première année? »

Drago me regarda, sans avoir la moindre idée de ce dont je lui parlais.

« Lorsqu'il m'a agrippé le bras et que nous avons été brûlés? » expliquai-je rapidement.

« Oui, mais encore... »

« Il m'a menacé de sa baguette et je l'ai obligé à la baisser en mettant ma main sur la sienne. »

Je n'expliquai pas plus longuement ce qu'il s'était passé et je montrai ma main, sachant que cela expliquerait beaucoup mieux la situation.

Crabbe et Goyle se regardèrent en haussant les épaules; ni l'un ni l'autre ne comprenait ce que je venais de dire. Drago par contre, avait tout saisi. Il attrapa ma main et l'observa sous toutes ses coutures, comme s'il cherchait une explication.

« Je commence à croire ce que Dumbledore m'a déjà dit; on est liés lui et moi. Et je crois que ce lien existe à cause de mon père. »

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant