<<Mais qu'y a-t-il pour demain/on se lève chaque jour incertain/et prise dans le tourment du quotidien/ l'âme n'espère plus rien>>.
Elizabeth et Yvan s'étaient donnés rendez-vous à A&J, un des restos les plus fréquentés de la ville.
Si Yvan rayonnait et ne manquait pas de se faire suivre du regard quand il arriva, il ne trouva qu'une Elizabeth, triste et pâle. Que s'était-il passé?
Elle était assise deux tables près de l'entrée, un peu à gauche. Ayant balayé la salle du regard, Yvan la remarqua avec sa chemise de bûcheron, son jeans bleu et des baskets de la même couleur. Ils souriaient.
-Salut, Lize! Comment tu vas, ma chère ?
Il l'embrassa.
-Salut, Yvan! Ça peut aller et toi?
-Je pète la forme, dit-il avec son sourire rayon de soleil.
- Ça se voit. Mais pour l'heure, il y a plus urgent et plus inquiétant...
-Comme quoi? Demanda-t-il impatient.
Elle prit une profonde respiration, elle attrapa son téléphone qu'elle avait posé sur la table quand Yvan était arrivé. Elle fouilla dans sa galerie quelques instants, le mouvement de ses doigts stoppa. Elle avait trouvé.
-Tiens, regarde, lui dit-elle en lui montrant l'écran.
Yvan était sidéré. Il voulut parler mais les mots ne lui venaient pas. Après un court instant, il articula:
-Qui... qui t'a envoyé cette photo.
-D'après toi? Qui est-ce qui en voudrait autant à nos deux groupes et qui est tordu on ne peut plus au point de nous suivre comme notre ombre et nous épier dans nos moindres faits et gestes?
-Philippe, répondit Yvan les dents serrées et tapant du poing sur la table.
Son geste attira l'attention de leurs voisins, Elizabeth lui prit la main, l'invitant à se calmer.
-Si les autres la voient, c'en est fini de notre relation.
-Il n'y a qu'une seule solution envisageable. J'y ai mûrement réfléchie. Si nous laissons Phillippe ou Caroline la divulguer à notre place, nous sommes perdus. Ce que nous devons faire, l'annoncer nous-mêmes.
Yvan resta un moment pensif.
-Yvan, nous n'avons pas le choix, venant de nous ce serait mieux. Le choc serait moins terrible, rassura-t-elle.
Yvan ne voulut rien entendre. Il partit en trombe du restaurant. Elizabeth essaya de le rattraper, en sortant il faillit se faire renverser par une motocyclette. Le conducteur lui lança quelques paroles triviales et ce dernier ne manqua pas de répliquer. Ils allaient en venir aux poings mais heureusement, Elizabeth s'interposa.
-Reprends-toi Yvan. Tu te livres en spectacle et c'est pas bon pour nous.
Tant bien que mal, il réprima sa colère. Si le regard pouvait assassiner quelqu'un, le motocycliste serait mort ce jour là.
Deux jours passèrent. Elizabeth resta sans nouvelles d'Yvan, mais Ridley ne cessa de l'appeler. Elle redoutait ce qu'il pouvait lui dire, refusa-t-elle alors de décrocher le téléphone.
Le jour suivant, Yvan vint chez Elizabeth. En passant la porte, lui revint en mémoire ce moment là... il regarda Elizabeth comme si c'était la première qu'il l'avait vue, le jour de leur première échange... elle ne put s'empêcher d'être interpellée par ce regard. Il n'y avait pas de récit ni de paroles qui s'entendaient à cet instant, mais le silence était éloquent.
-Je suis d'accord qu'on le fasse, même si nous avons tout à perdre. J'y ai réfléchi et je pense que la meilleure chose à faire, c'est d'être vrai avec soi-même et avec les autres. Je me sens coupable de ce qui s'est passé, tu es ma meilleure amie et je n'aurais pas dû...
-Yvan, arrête de te martyriser ainsi, coupa-t-elle. Chacun à sa part de responsabilité dans ce qui est arrivé. Il ne revient pas à toi seul, d'en porter la charge. S'il est vrai que c'est un fardeau, alors portons le ensemble.Deux heures plus tard, la belle équipe était réunie. Après de chaleureuses salutations, François, dan devan on ne peut plus, demanda :
-Qu'est-ce qui se passe?
-Patience, lui dit Yvan.
Ridley lui était calme, sa réaction ne manqua pas d'attirer l'attention d'Elizabeth. Au fond d'elle, quelque chose lui disait que la chose se savait. Elle ne perdit pas pour autant son sérieux.
-Deux noms, Caroline/Philippe. Depuis qu'ils sont revenus, nous avons perdu nos habitudes. Ce n'était plus la même chose. Vous vous demandez pourquoi, j'ai pris mes distances avec Ridley...
- Peut-être était-ce pour te réfugier dans les bras de ce cher Yvan.
Ridley avait l'attention de tous. Yvan était traversé, d'un côté par la colère. Sa faiblesse par rapport à la situation en était la cause première. D'un autre côté, il avait honte. La passion avait pris le dessus et il avait commis l'irréparable. Il avait couché avec sa meilleure amie, la copine de l'un de ses meilleurs potes.
-Les choses ne sont pas comme tu les sous-entendent...
Yvan n'eut pas fini sa phrase que le poing de Ridley s'abattit sur son visage. Les autres n'eurent pas le temps de comprendre ce qui venait de se passer que le coup était remis avec la même violence.
Ils se ruèrent l'un sur l'autre. Ridley attaqua avec coup de pied circulaire, ayant toujours de meilleurs réflexes, Yvan l'esquiva et exécuta en même temps une prise de judo. Plaqué au sol, Ridley se débattit pour se défaire de la clé de jambe. Il parvint à reprendre le dessus, lui aussi appliqua une clé de jambe. Les deux avaient une résistance incroyable, et leur coup était précis. François tenta de s'interposer mais Elizabeth le retint. De son côté, Allan filmait la scène.
Épuisés, ils séparèrent. Ils étaient sales et laids. Pas seulement à cause du fait, qu'ils s'étaient roulés par terre, mais aussi et surtout parce qu'ils avaient atteint le point de non retour. Le code d'honneur leur interdisait tout affrontement entre eux. Mais rien ne va plus.Dans l'après-midi, Philippe savourait sa victoire. Deux heures après l'incident, Allan lui avait envoyé la vidéo. Il avait gagné. Peu de temps après, Caroline l'avait rejoint pour célébrer leur victoire. Il ne restait que le coup fatal afin d'avoir une victoire totale.
* * *
Dans la salle d'études, Yvan lisait La passion de Thérèse de Lisieux. Le maître le fit appeler par un autre novice qui revenait du dortoir.
-Vous vouliez me voir frère, dit-il se tenant devant la porte du bureau.
-Oui Yvan! Je veux m'entretenir avec toi. Pas au parloir. Allons marcher.
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Du sexe avec ma best friend
Roman d'amour-Élisabeth Baden, il ne t'est jamais arrivée d'aimer quelqu'un à un point tel que tu sens que ta vie ne t'appartient plus tellement elle en a pris le contrôle ? Elle fit celle qui ne comprenait rien. Il continua, c'est ce qui m'arrive avec toi, je n...