Chapitre 18

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<<Quelle joie quand on m'a dit, nous irons dans la maison du Seigneur. Maintenant notre marche prend fin devant tes portes Jérusalem.>>
Ces paroles du psaume me hantaient ce jour-là. Enfin c'était le dernier à  l'Aube d'un renouveau.
Enfin le 14 août. J'eus une pensée spéciale, pour la cérémonie qui fut l'élément clé pour notre indépendance, la Cérémonie du Bois-Caïman. Pour nous, il n'y aura pas de cochon en sacrifice, comme ce fut le cas à  cette cérémonie vodou. Dans notre cas, ce sera nos vies. Non pas immolé comme Fatiman l'eut fait, mais elles seront données par les mains de la Mère de Dieu et des hommes. Marie, Notre-Dame du Perpétuel Secours.

Je n'y croyais pas, malgré les messes basses, les intrigues et autres machinations nous avons tenu bon. En la fête de la Notre-Dame de l'Assomption nous émettrons nos premiers vœux. Chasteté, Pauvreté et Obéissance.
Vers minuit, nous nous levâmes tous trois et nous rendîmes à  l'oratoire. Nous prîmes un temps de cœur à cœur, histoire de redire ce oui qui demain sera effectif.
O comme le Seigneur a fait de grandes merveilles !
                              *    *   *
L'opération <<chalbare>> était en cours. La bande finit de revoir, les derniers paramètres du plan. Tandis que de son côté Mme veillait aux petits détails pour la partie party.
Les invitations étaient envoyées. Chaque personne concernée la reçut et accusa reception comme c'était de coutume  pour les messes noires organisées par Madame. Mar était assez réservée lors de ces soirées, si tous la connaissaient en tant que Madame, seule une minorité réduite d'intimes étaient au fait de qui elle était vraiment.
Mère de famille attentionnée, épouse modèle, directrice d'une succursale de banque. Mais à ses soirées, elle était une reine minuit.
Comme on dit, ce sont les circonstances qui changent les gens et Mar en a fait l'expérience. Quand elle était jeune adulte, elle a rencontré un jeune homme bien charmant,  beau, élégant, gentil, courtois et intelligent. Des qualités à  faire perdre le Nord à  n'importe jeune femme. Mar n'en était pas épargnée. Ils filaient me parfait amour, jusqu'au jour où par le plus grand des hasards Mar découvre l'infidélité de son compagnon. Après deux ans d'un amour réciproque, elle sentit d'un coup la distance s'installer entre eux. Monsieur n'était plus au rendez-vous, il ne donnait plus le même rendement, son regard n'était plus celui de  l'amoureux mais celui de n'importe quel homme. Une autre femme? Mar devait en avoir le coeur net. Elle se décida à  prendre son homme en filature dans les quatre coins de la ville, elle a avisé ses antennes. Elle a mis de côté toutes ses valeurs. Après une semaine de filature rien à signaler. Juste un collègue de travail qui partage le quotidien de Jean-Pierre. Mis au courant de la situation par on ne sait qui, Jean-Pierre reprit ses anciennes habitudes. Il redevint attention, le petit compagnon de la première fois. Mais Mar n'est pas dupe.
Un jour, Mar surprit une conversation.  Elle en était étonnée mais ne fit rien qui pouvait éveiller des soupçons.
Jean-Pierre devait se rendre dans une commune voisine pour son travail.
-Je dois me rendre du côté de la Victoire, on a un projet pour y construire un dispensaire et sensibiliser les gens sur le fait d'avoir un endroit où on peut se référer pour des problèmes de santé.
Mar était perdu dans son livre. Elle leva les yeux, le regarda fixement. Pour toute réponse, elle laissa tomber un simple:
-Tu vas me manquer mon coeur. J'espère que les gens collaborerons avec vous.
Puis elle se remit à son ouvrage.

Un jour après, Mar reçut un message.
<<Il est à port Morgan.>>
Dans la minute qui suit, elle était prête pour se rendre dans le Sud du pays.
Elle descendit dans le même hôtel que Jean-Pierre , discrètement elle l'observait. Rien qui ne sort de l'ordinaire. Mais le week-end venu, la vie de Mar allait changé. Tout a basculé, son monde s'est effondré. Jean-Pierre avait une famille.
La mort dans l'âme, elle quitta le Sud pour revenir au Cap-Haïtien.
Elle prit du temps pour s'en remettre et se refaire. <<Plus jamais, plus jamais.>> Elle se l'était promis et jusqu'à date, tous les hommes étaient à  ses pieds.
                            
Caroline et Philippe étaient loin de se douter de ce qui se préparait. Comme tout le monde, ils étaient dans l'euphorie de la messe.
Deux jours avant, Caroline fit un rêve qu'elle jugeait prémonitoire. Elle en fit le récit à Philippe qui le relayait au rang de cauchemar. Malgré tout, elle choisit de s'y rendre. Quelques heures avant la messe, vers cinq heures de l'après-midi, Caroline  était partie au studio de beauté. Sur le chemin du route, elle se sentit fatiguée et n'avait d'autres désir,  que de rejoindre son chez elle, son lit et se reposer. Comme la distance à parcourir n'était pas trop longue, elle y était en moins de deux. Sans ambages, elle se défit de son sac et s'allongea sur le lit. Elle était plongée dans un profond sommeil. Elle eut un songe. Elle était dans sa chambre et un serpent était passé par la fenêtre. Elle eut un petit sursaut, elle ouvrit de grands yeux et son cœur faillit s'arrêter. Le serpent s'était métamorphosé, un beau jeune homme noir, fort, musclé et bien constitué, à  travers la pièce de tissu qui lui entourait la taille, ses attributs s'y dessinaient.  Malgré son effroi, Caroline ne put s'empêcher de saliver et dans son ventre c'était le printemps. Elle y sentit des papillonnements.
- Tu sais qui je suis?
-Oui, tu es Damballah. Le Loa serpent.
- Je suis monté des profondeurs de l'océan, spécialement pour toi.
- Et que me vaut cet honneur ? Je n'ai aucun rapport avec toi, répliqua- t-elle d'un ton piquant.
-Tu m'as tapé dans l'œil et aujourd'hui, je suis venu te faire un cadeau.
Caroline voulut répondre, mais en un rien de temps le jeune était redevenu serpent, plus imposant, et ses écailles caressait déjà sa peau si tendre. Elle se sentit engourdie, elle ne pouvait rien faire, son corps ne lui répondait plus. Cet étreinte mortelle semblait durer une éternité, malgré la contrainte elle se sentit femme pour la première fois. Elle était dominée mais appréciée. Oh! Damballah était l'amant idéal.
Mais ce moment de passion et de folie prit fin quand dans la chambre un autre serpent fit irruption. Il était blanc et ça  sautait aux yeux qu'il était furieux. C'était Aida Wedo, la femme de Damballah. Elle fonça en direction de Caroline mais son mari l'en empêcha. Ils s'engagèrent dans une danse voluptueuse, sensuelle et sauvage. Le noir et le blanc s'élançant telle ma vie et la mort, tels le bien et mal, la lumière et les ténèbres. Et dans cette lutte pour l'amour, au point au se touchèrent leurs écailles, émanaient des raies lumineuses. Et dans ce jeu de lumières, ils partirent. Caroline se réveilla en sursaut. Il était déjà neuf heures.
Elle se leva rapidement du lit, elle sentit de l'humidité dans sa culotte. Elle glissa son majeur dans son sexe, il était dilaté.

Du sexe avec ma best friendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant